EXPEDITION SOUS 24H

ENVOI SOIGNÉ

PAIEMENTS SÉCURISÉS

LIVRAISON OFFERTE À PARTIR DE 15€

PAIEMENTS SÉCURISÉS

N° 2710 du Canard Enchaîné – 4 Octobre 1972

N° 2710 du Canard Enchaîné – 4 Octobre 1972

24,00 

En stock

Battling Messmer et la politique du gnon

À Toulouse, le Premier ministre Pierre Messmer se transforme en boxeur politique. Loin des appels gaulliens à la « réserve », il invite militants et élus UDR à répondre aux critiques par des coups de poing. André Ribaud relève la contradiction entre cette brutalité affichée et le discours officiel de « dignité ». Dans ce climat de tensions sociales et électorales, la droite gaulliste semble avoir troqué l’argumentation pour la castagne.

Couac ! propose ses canards de 3 façons au choix

En stock

Chaque numéro ou journal anniversaire, peut être inséré dans une pochette cadeau au choix, d’un très beau papier pur coton, comportant une illustration originale spécialement réalisée pour COUAC ! par Fabrice Erre ou Laurent Lolmede, ou pour les premiers lecteurs du Canard Enchainé par Lucien Laforge.

Cette pochette cadeau assure aussi une conservation optimale du journal : un papier au PH neutre limitant la dégradation des vieux journaux sur la durée.

Décliné en 4 pochettes originales (5€)
Pochette offerte pour toutes éditions d’un prix supérieur à 59€
Visualiser les illustrations en cliquant sur le nom des auteurs

Enchâssé entre deux feuilles d’acrylique (plexiglass extrudé*) il s’exposera aux regards sous son plus beau jour.

Les propriétés anti-UV de ce plexiglass de 2 mm lui assureront une conservation optimale limitant le jaunissement.

Le maintien entre les deux plaques, avec 8 petites pinces nickelées, supprime la vue des plis ainsi que leurs effets indésirables. Les marges autour du journal sont de 2 cm et sont ajustées au format de l’édition, qui a varié au fil des décennies.

*Transparence, légèreté, résistance aux chocs et aux UV

Cette présentation est déclinée en 2 options :

Plexi transparent (30€) servant de fond, plus discret mais élégant il permet aussi la vision de la dernière page du journal.
Plexi noir (35€) servant de fond, il met en valeur la teinte et le format du journal, s’harmonisant parfaitement avec les encres noires de la page.

Battling Messmer et la politique du gnon

Quand la Ve République passe du verbe au poing

Dans son éditorial du 4 octobre 1972, André Ribaud croque un portrait singulier de Pierre Messmer, alors Premier ministre : celui d’un chef de gouvernement qui s’affiche davantage comme un boxeur que comme un homme d’État. L’article s’ouvre sur un rappel ironique des exhortations présidentielles à la « prudence » et à la « réserve », contrastant avec la posture martiale adoptée par Messmer à Toulouse, haranguant militants et fonctionnaires de l’UDR.

Le contraste est saisissant : d’un côté, le gaullisme historique se voulait héritier de l’autorité tranquille, de la dignité et d’une certaine hauteur morale ; de l’autre, son incarnation actuelle adopte le langage de la castagne. Messmer exhorte en effet ses partisans à « ne pas attendre d’être attaqués » mais à frapper les premiers. Le ton rappelle moins la rigueur administrative que les arènes sportives ou la rhétorique musclée d’une campagne électorale sous tension.

André Ribaud relève avec mordant cette dérive : à force de vouloir mobiliser, le pouvoir confond fermeté et brutalité. Dans un contexte social marqué par la grogne ouvrière, la montée du chômage et la résurgence des débats sur les libertés publiques, la posture de Messmer prend des allures inquiétantes. Elle suggère que l’État, plutôt que d’apaiser, préfère encourager l’affrontement.

L’éditorial pointe aussi l’absurdité de la situation : comment concilier les appels officiels à la dignité avec cette « politique du gnon » ? Derrière la satire, une question politique sérieuse affleure : la Ve République de Pompidou s’éloigne-t-elle de son socle gaullien pour s’enliser dans une logique de rapports de force ?

En filigrane, Riboud met en garde : un gouvernement qui troque le dialogue pour la gifle s’expose à miner sa propre légitimité. L’UDR, présentée comme prête à « en découdre », apparaît non plus comme une force de stabilité, mais comme un parti en quête d’un ennemi permanent.

Un éditorial qui, cinquante ans plus tard, résonne encore comme une mise en garde contre la tentation de confondre autorité et violence.