N° 2711 du Canard Enchaîné – 11 Octobre 1972
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UDR : l’art de faire du fric
Derrière les discours de dignité républicaine, Le Canard enchaîné du 11 octobre 1972 dévoile les petites et grandes manœuvres d’un « bureau d’études » proche de l’UDR. Marchés publics, autoroutes, sociétés écrans et camaraderie bien placée : l’article met en lumière un système où affaires politiques et intérêts privés roulent main dans la main.
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UDR : l’art de faire du fric
Quand le « bureau d’études » devient machine à cash
Dans son numéro du 11 octobre 1972, Le Canard enchaîné braque ses projecteurs sur un angle sensible : l’usage par l’UDR, parti présidentiel, d’un réseau de « bureaux d’études » servant à engranger bénéfices et à arroser les amis. Sous la plume acérée de la rédaction, ces organismes présentés comme techniques ou administratifs se révèlent être des machines bien huilées à générer du profit, où s’entremêlent complaisance politique et affaires privées.
Au cœur de ce système, on retrouve le nom du docteur Fric, ancien député et trésorier du parti, ainsi qu’une série de sociétés satellites : SOCMAC, Lepetit, Fricaud-Chagneau. Le schéma est limpide : obtention d’autorisations de construction, interventions auprès de ministères, marchés publics — le tout mis au service de proches, avec des gains considérables à la clé. Là où l’État devrait agir en garant de l’intérêt général, s’installe un réseau d’amitiés et de renvois d’ascenseur.
L’article détaille comment, à travers les autoroutes notamment, ce « bureau d’études » se transforme en machine à cash. Le prix du mètre carré, ou plutôt du mètre d’autoroute, grimpe artificiellement ; les contribuables paient, les sociétés amies empochent. La formule est simple et terriblement efficace.
Le Canard use de son ton satirique pour souligner la duplicité d’un parti qui, tout en exaltant la morale républicaine, laisse prospérer ces pratiques. En filigrane, une interrogation plus large affleure : la Ve République, née pour restaurer la probité et l’efficacité de l’État, ne s’égare-t-elle pas dans des logiques de clientélisme et d’enrichissement ?
Ce qui frappe, au-delà des anecdotes croustillantes, c’est la permanence des mécanismes : entre copinage politique et argent public détourné, le « bureau d’études » incarne une méthode dont les citoyens supportent le coût tandis que les dignitaires en récoltent les fruits.
Ainsi, sous un titre cinglant, Le Canard met en scène l’un des paradoxes de la vie politique française : l’art d’habiller l’intérêt particulier des atours du service public.