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N° 2741 du Canard Enchaîné – 9 Mai 1973

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24,00 

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Druon fait dans le porno 

Liban : drôle de chemin de Damas !.. – Le fisc unique de Valéry – Un collecteur à fonds perdus : Vingt-deux milliards à cracher dans le bassin d’Arcachon – Sénégal : Fais gaffe Léopold ! – Gabon et système D – Plan Marcellin contre commerçants et gauchistes : le nettoyage policier de printemps – Kissinger-Brejnev : le dernier tango à Moscou – Le dernier des Mohicans du Larzac – Cinéma : Sounder de Martin Ritt – Watergate ou Waterloo ?… – Hommage d’André Ribaud suite à la disparition d’André SaugerLa grande illusion, par Philippe Tesson

Couac ! propose ses canards de 3 façons au choix

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Canard au naturel
Canard en chemise

Chaque numéro ou journal anniversaire, peut être inséré dans une pochette cadeau au choix, d’un très beau papier pur coton, comportant une illustration originale spécialement réalisée pour COUAC ! par Fabrice Erre ou Laurent Lolmede, ou pour les premiers lecteurs du Canard Enchainé par Lucien Laforge.

Cette pochette cadeau assure aussi une conservation optimale du journal : un papier au PH neutre limitant la dégradation des vieux journaux sur la durée.

Décliné en 4 pochettes originales (5€)
Pochette offerte pour toutes éditions d’un prix supérieur à 59€
Visualiser les illustrations en cliquant sur le nom des auteurs

Canard laqué

Enchâssé entre deux feuilles d’acrylique (plexiglass extrudé*) il s’exposera aux regards sous son plus beau jour.

Les propriétés anti-UV de ce plexiglass de 2 mm lui assureront une conservation optimale limitant le jaunissement.

Le maintien entre les deux plaques, avec 8 petites pinces nickelées, supprime la vue des plis ainsi que leurs effets indésirables. Les marges autour du journal sont de 2 cm et sont ajustées au format de l’édition, qui a varié au fil des décennies.

*Transparence, légèreté, résistance aux chocs et aux UV

Cette présentation est déclinée en 2 options :

Plexi transparent (30€) servant de fond, plus discret mais élégant il permet aussi la vision de la dernière page du journal.
Plexi noir (35€) servant de fond, il met en valeur la teinte et le format du journal, s’harmonisant parfaitement avec les encres noires de la page.

La grande illusion

Nixon, Watergate et la lucidité démocratique

Dans son article du 9 mai 1973, Philippe Tesson signe dans Le Canard enchaîné une chronique intitulée « La grande illusion », au cœur du scandale du Watergate qui secoue alors les États-Unis. Le texte se lit comme une mise en garde contre les excès d’optimisme ou de naïveté : croire que l’affaire se résoudra mécaniquement par la seule force de l’indignation populaire, ou qu’elle mènera à une chute rapide de Richard Nixon, relève selon lui d’une illusion.

Tesson commence par rappeler une constante de la vie politique américaine : les présidents, même compromis, savent souvent survivre aux tempêtes. Nixon, dit-il, n’est pas du genre à se laisser abattre. Il possède une qualité rare : l’art de se réinventer, d’apparaître imperturbable même lorsque la crise gronde. Là où certains croient voir le signe de sa fin, Tesson perçoit au contraire la possibilité d’une manœuvre habile, une récupération habile de l’épreuve pour se présenter en athlète de la résistance.

Le journaliste refuse également de prêter à l’opinion publique américaine une lucidité immédiate. Il souligne que ce peuple, si prompt à l’indignation, sait aussi se lasser vite et reprendre son quotidien. L’image d’une démocratie idéale, toujours prête à balayer les dirigeants compromis, est relativisée : Lincoln lui-même, rappelle Tesson, n’a pas été élu uniquement pour sa vertu, mais parce qu’il correspondait aux attentes d’un moment. Dans ce contexte, espérer que le scandale Watergate provoque une révolte salvatrice tient plus du vœu pieux que de la certitude.

L’ironie se double d’une réflexion plus profonde sur le rôle des institutions et de la presse. Oui, la presse a un rôle vital, celui de creuser, d’exposer, de maintenir la vigilance démocratique. Mais Tesson souligne qu’elle ne suffit pas : si les citoyens ne s’emparent pas de ces révélations, si le Congrès n’agit pas avec fermeté, Nixon pourrait bien demeurer à la Maison-Blanche. Le dessin qui accompagne l’article — Nixon en Napoléon sous le titre « Watergate ou Waterloo ? » — illustre cette ambivalence : la défaite semble proche, mais le président américain pourrait encore se rêver en stratège capable de transformer un désastre en victoire.

En définitive, l’article est à la fois sceptique et lucide. Sceptique face aux illusions d’une morale politique triomphante ; lucide quant à la capacité des institutions américaines à encadrer, plus qu’à renverser, un président. Tesson invite ses lecteurs à se méfier du sensationnalisme et à observer la réalité crue du pouvoir : Nixon, malgré ses mensonges et ses compromissions, pourrait bien durer. En 1973, cette prudence critique tranche avec l’enthousiasme de nombreux commentateurs persuadés d’assister à un effondrement imminent.