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N° 2749 du Canard Enchaîné – 4 Juillet 1973

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Les « erreurs de Marcellin »

L’actualité française : H…comme hausses, H… comme bombe – Nouveaux essais nucléaires « propres » à Mururoa, Galley, Jobert, Debré – Papompe à essence – Papon – La parabole de la salope, par Jean Clémentin – L’impôt-pourri de Giscard – Nouveaux chefs-d’oeuvre de l’are militaire : Après le Larzac l’armée française conquiert Fontevrault – Cinéma : le moine, d’Ado Kyrou –

Couac ! propose ses canards de 3 façons au choix

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Chaque numéro ou journal anniversaire, peut être inséré dans une pochette cadeau au choix, d’un très beau papier pur coton, comportant une illustration originale spécialement réalisée pour COUAC ! par Fabrice Erre ou Laurent Lolmede, ou pour les premiers lecteurs du Canard Enchainé par Lucien Laforge.

Cette pochette cadeau assure aussi une conservation optimale du journal : un papier au PH neutre limitant la dégradation des vieux journaux sur la durée.

Décliné en 4 pochettes originales (5€)
Pochette offerte pour toutes éditions d’un prix supérieur à 59€
Visualiser les illustrations en cliquant sur le nom des auteurs

Enchâssé entre deux feuilles d’acrylique (plexiglass extrudé*) il s’exposera aux regards sous son plus beau jour.

Les propriétés anti-UV de ce plexiglass de 2 mm lui assureront une conservation optimale limitant le jaunissement.

Le maintien entre les deux plaques, avec 8 petites pinces nickelées, supprime la vue des plis ainsi que leurs effets indésirables. Les marges autour du journal sont de 2 cm et sont ajustées au format de l’édition, qui a varié au fil des décennies.

*Transparence, légèreté, résistance aux chocs et aux UV

Cette présentation est déclinée en 2 options :

Plexi transparent (30€) servant de fond, plus discret mais élégant il permet aussi la vision de la dernière page du journal.
Plexi noir (35€) servant de fond, il met en valeur la teinte et le format du journal, s’harmonisant parfaitement avec les encres noires de la page.

La parabole de la salope

Quand le Canard dynamite le débat sur l’avortement

Le 4 juillet 1973, Jean Clémentin publie dans Le Canard enchaîné un texte au titre choc : « La parabole de la salope ». Nous sommes alors en pleine bataille autour de la dépénalisation de l’avortement, un sujet qui divise profondément la société française. Le projet de loi Veil n’est encore qu’un horizon lointain – il ne sera adopté qu’en 1975 – et les débats se cristallisent dans un climat de violence symbolique. Les députés, déjà partis en vacances, ont évité d’aborder la question, mais les voix de l’épiscopat, des juristes et des moralistes se font entendre avec vigueur pour défendre le maintien de la loi de 1920.

Clémentin attaque frontalement cette coalition conservatrice. Il cite le jésuite Riquet, qui lors d’un débat radiodiffusé affirma que la liberté de l’avortement ouvrirait la porte à la « déchéance de la morale ». L’auteur tourne cette rhétorique en dérision : derrière les grands principes métaphysiques, il rappelle une réalité têtue, celle des centaines de milliers de femmes contraintes chaque année à avorter clandestinement. Entre 250 000 et 800 000, selon les estimations. Une tragédie silencieuse, qui coûte la vie à certaines et condamne d’autres à la clandestinité et à la culpabilité.

Le cœur de l’article est une mise en accusation : ni les prêtres, ni les juristes, ni les moralistes ne semblent préoccupés du sort concret de ces femmes. Ils brandissent les Évangiles, mais se tiennent à distance des réalités sociales et médicales. Clémentin oppose la métaphysique à la charité, dénonçant l’hypocrisie de ceux qui prêchent des principes tout en abandonnant les plus vulnérables. Pour lui, l’unique morale possible serait de permettre des avortements dans des conditions sûres, « les plus inoffensifs possibles ».

Le texte culmine dans une parabole réécrite de l’Évangile : une Marie-Madeleine moderne, coupable d’avortement, se voit condamnée par les apôtres. Mais cette fois, au lieu que Jésus arrête les lapidateurs, c’est la loi de 1920 qui ordonne de « la faire rentrer à coups de cailloux dans le droit chemin ». L’ironie est mordante : Clémentin montre la cruauté d’un système qui préfère punir que comprendre, réprimer que protéger.

Cet article s’inscrit dans une tradition satirique qui prend parti sans ambiguïté. En choisissant un titre provocateur, en retournant le langage religieux, en ridiculisant les autorités morales, Clémentin frappe là où ça fait mal : il révèle l’écart entre les discours et les réalités vécues. En 1973, au moment où la société française vacille entre conservatisme et modernité, le Canard donne voix à une colère sourde : celle de toutes les femmes pour qui l’avortement clandestin n’est pas une parabole, mais une nécessité tragique.