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N° 2776 du Canard Enchaîné – 9 Janvier 1974

N° 2776 du Canard Enchaîné – 9 Janvier 1974

24,00 

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Les flics nous accusent … d’intelligence

La DST nous fabrique un dossier – Kadhafi boycotte le « Canard ». Giscard à la tété: de la publicité clan d’Estaing. Micros du « Canard »: Pompidou a du mal à sauver la farce ! Ceux qui ont fait le coup (IV) : Une machine à fabriquer des espions – L’équipe de France de ski : l’ont-ils bien descendue ? par Dominique Durand et Patrice VautierL’archipel Beauvau, par André Ribaud – le vieux monsieur n’était plus là …, par Bernard Thomas – …

Couac ! propose ses canards de 3 façons au choix

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Chaque numéro ou journal anniversaire, peut être inséré dans une pochette cadeau au choix, d’un très beau papier pur coton, comportant une illustration originale spécialement réalisée pour COUAC ! par Fabrice Erre ou Laurent Lolmede, ou pour les premiers lecteurs du Canard Enchainé par Lucien Laforge.

Cette pochette cadeau assure aussi une conservation optimale du journal : un papier au PH neutre limitant la dégradation des vieux journaux sur la durée.

Décliné en 4 pochettes originales (5€)
Pochette offerte pour toutes éditions d’un prix supérieur à 59€
Visualiser les illustrations en cliquant sur le nom des auteurs

Enchâssé entre deux feuilles d’acrylique (plexiglass extrudé*) il s’exposera aux regards sous son plus beau jour.

Les propriétés anti-UV de ce plexiglass de 2 mm lui assureront une conservation optimale limitant le jaunissement.

Le maintien entre les deux plaques, avec 8 petites pinces nickelées, supprime la vue des plis ainsi que leurs effets indésirables. Les marges autour du journal sont de 2 cm et sont ajustées au format de l’édition, qui a varié au fil des décennies.

*Transparence, légèreté, résistance aux chocs et aux UV

Cette présentation est déclinée en 2 options :

Plexi transparent (30€) servant de fond, plus discret mais élégant il permet aussi la vision de la dernière page du journal.
Plexi noir (35€) servant de fond, il met en valeur la teinte et le format du journal, s’harmonisant parfaitement avec les encres noires de la page.

Le vieux monsieur n’était plus là…

Une chronique sociale à hauteur d’homme

Dans son article du 9 janvier 1974, Bernard Thomas livre un récit poignant, celui d’un vieil homme expulsé de son logement modeste de la rue d’Oran, à Montmartre. Derrière ce titre simple, « Le vieux monsieur n’était plus là… », se déploie une chronique sociale qui mêle compassion, indignation et une critique sans détour d’un système où l’appât du gain finit par broyer les plus faibles.

Fernand Mangematin, 67 ans, vit depuis trois décennies dans le même hôtel meublé. Retraité, malade, presque impotent, il incarne ces figures discrètes de la capitale parisienne, fragiles mais enracinées dans leur quartier. Or, la machine immobilière s’est mise en marche : l’immeuble est vendu, les promoteurs flairent les profits, les chambres doivent être rénovées et transformées en studios modernes. Et pour atteindre cet objectif, il faut faire place nette.

Thomas raconte, avec une ironie contenue, les étapes de cette expulsion : les pressions, les menaces, les murs défoncés au marteau-piqueur pour rendre la vie impossible, l’eau coupée, le chauffage démonté, les gravats entassés. Tout un arsenal de harcèlement, mené au nom du droit de propriété, avec la complicité silencieuse des institutions. Le vieux monsieur, incapable de payer un autre logement, finit par quitter les lieux, épuisé, malade, poussé comme un meuble encombrant.

Ce récit, écrit dans le style alerte du Canard, est bien plus qu’un fait divers. Il met en lumière la violence structurelle du marché immobilier parisien au début des années 1970, en pleine spéculation. À travers l’histoire individuelle de Mangematin, Thomas pointe un drame collectif : celui des vieux, des pauvres, des « indésirables » chassés du centre par des promoteurs avides, avec l’aval d’une justice plus soucieuse des papiers que des vies.

Le texte frappe par son humanité. Thomas ne transforme pas Mangematin en héros, il le dépeint avec pudeur : un vieil homme fatigué, désarmé face à un rouleau compresseur. Mais c’est justement cette banalité qui rend l’histoire bouleversante. Car elle dit une vérité universelle : dans un monde dominé par la rentabilité, la vieillesse et la pauvreté deviennent des fautes inexcusables.

L’article se clôt sur une note amère. En décembre, Mangematin écrit au Canard pour raconter son calvaire. Mais lorsque Thomas, quelques semaines plus tard, cherche à le retrouver, le vieil homme a disparu. Un voisin dit ne plus l’avoir vu, le concierge suppose qu’il est mort. Et la vie continue, comme si rien ne s’était passé.

En donnant la parole à ce vieil homme – fût-ce après coup – Bernard Thomas transforme une disparition anonyme en acte d’accusation. Le Canard rappelle que les « petits » drames sociaux ne sont pas des anecdotes, mais les symptômes d’une société malade, où la dignité des plus fragiles est sans cesse sacrifiée.