N° 2797 du Canard Enchaîné – 5 Juin 1974
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La nouvelle ère a déjà un drôle d’air !
Le renouveau à l’ancienne
À peine élu, Giscard promettait une « ère nouvelle » pour la politique française. Mais dès les premiers pas du gouvernement Chirac, le souffle paraît court. La jeunesse annoncée se résume à des ministres au profil grisonnant, de Jarrot à Abelin, et l’hétéroclite bric-à-brac ministériel aligne des alliances improbables : Servan-Schreiber, chantre du non nucléaire, assis à la table du colonel Soufflet, pilier de l’U.D.R. Quant à la transparence, elle s’évapore dans les entretiens secrets avec le chancelier Schmidt et dans l’opacité des mesures d’austérité. Une ère nouvelle ? Plutôt un parfum de déjà-vu, servi avec hypocrisie parlementaire.
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La nouvelle ère a déjà un drôle d'air ! par André Ribaud - Dans cette ère nouvelle, les promesses semblent se confronter à la réalité avec un certain air de déception. Giscard, dès son arrivée à l’Élysée, promettait une "ère nouvelle de la politique française", mais les premiers pas du gouvernement Chirac laissent un drôle d'air planer. Si l'accent était mis sur la jeunesse et le renouveau, la moyenne d'âge du ministère Chirac ne semble guère incarner cette vision. Avec des figures comme Abelin et Jarrot, tous deux bien avancés en âge, on peine à voir émerger une réelle nouvelle génération politique. Pourtant, malgré cette jeunesse en demi-teinte, le gouvernement présente un mélange hétéroclite de personnalités. Qui aurait cru que le colonel Soufflet, ministre U.D.R. de la Défense, se retrouverait à côté de Jean-Jacques Servan Schreiber, le ministre des Réformes aux opinions antinucléaires ? C'est un bric-à-brac surprenant qui se dessine, où les contradictions semblent régner en maîtres. De même, l'engagement à informer les Français semble se heurter à un mur de silence. Les discussions entre Giscard et le chancelier allemand Schmidt restent entourées de mystère, révélant un penchant pour le secret peu compatible avec une communication transparente. Si les autorités françaises préparent des mesures d'austérité, c'est dans l'opacité la plus totale, laissant les citoyens dans l'ignorance. Enfin, le débat parlementaire s'annonce comme un spectacle typique de cette nouvelle ère politique. Entre les applaudissements ostentatoires et les votes de confiance hypocrites, il semble que l'hypocrisie et les faux-semblants soient devenus la norme. C'est une ère nouvelle qui débute avec un goût amer de déjà-vu, où les promesses de changement se heurtent à une réalité bien moins reluisante.





