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N° 2821 du Canard Enchaîné – 20 Novembre 1974

N° 2821 du Canard Enchaîné – 20 Novembre 1974

24,00 

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Les récrés du p’tit Valéry 

Pense à Chirac : les « démons » ne veulent pas être des possédés – Chirac plaide non capable – le 22 à Téhéran – la brave petite mère Veil, par Jean Manan – l’Unesco : Kultur Mein Kampf ! Les gnons de la gauche – Bolo-rétro – la dèche nucléaire – l’hirondelle du faubourg – fonctionnaires  : la grille chauffe – Dassault bien représenté – l’armée au contact de l’ennemi intérieur – bourreaux d’études – que choisir  ? Consommateurs ou consommés – au xénon de la science – les juges : il y a plus de justice – du sucre sur le dos (Leveneur, la Réunion) – l’homme de la situation : Uri Geller – cinéma : un vrai crime d’amour – pour l’avortement  : Macache… Bolo – …

Couac ! propose ses canards de 3 façons au choix

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Chaque numéro ou journal anniversaire, peut être inséré dans une pochette cadeau au choix, d’un très beau papier pur coton, comportant une illustration originale spécialement réalisée pour COUAC ! par Fabrice Erre ou Laurent Lolmede, ou pour les premiers lecteurs du Canard Enchainé par Lucien Laforge.

Cette pochette cadeau assure aussi une conservation optimale du journal : un papier au PH neutre limitant la dégradation des vieux journaux sur la durée.

Décliné en 4 pochettes originales (5€)
Pochette offerte pour toutes éditions d’un prix supérieur à 59€
Visualiser les illustrations en cliquant sur le nom des auteurs

Enchâssé entre deux feuilles d’acrylique (plexiglass extrudé*) il s’exposera aux regards sous son plus beau jour.

Les propriétés anti-UV de ce plexiglass de 2 mm lui assureront une conservation optimale limitant le jaunissement.

Le maintien entre les deux plaques, avec 8 petites pinces nickelées, supprime la vue des plis ainsi que leurs effets indésirables. Les marges autour du journal sont de 2 cm et sont ajustées au format de l’édition, qui a varié au fil des décennies.

*Transparence, légèreté, résistance aux chocs et aux UV

Cette présentation est déclinée en 2 options :

Plexi transparent (30€) servant de fond, plus discret mais élégant il permet aussi la vision de la dernière page du journal.
Plexi noir (35€) servant de fond, il met en valeur la teinte et le format du journal, s’harmonisant parfaitement avec les encres noires de la page.

La brave petite mère Veil

Simone Veil au combat, entre courage et isolement

Le 20 novembre 1974, dans Le Canard enchaîné, Jean Manan consacre un article au projet de loi sur l’avortement défendu par Simone Veil, alors ministre de la Santé dans le gouvernement Chirac. Le texte, intitulé « La brave petite mère Veil », illustre parfaitement la manière dont le journal satirique accompagne, avec un ton à la fois ironique et combatif, un moment clé de l’histoire sociale française.

L’article insiste sur l’isolement de la ministre au sein même de son camp. Lors du conseil des ministres, seuls deux hommes osent prendre la parole pour la soutenir, tandis que les autres, silencieux, préfèrent s’abstenir. On relève l’absence remarquée de Jean Lecanuet, garde des Sceaux, qui aurait dû, en tant que ministre de la Justice, défendre le projet ; ou encore celle de Michel Poniatowski, habituellement omniprésent, soudain muet sur ce sujet brûlant. Cette lâcheté des collègues gouvernementaux souligne combien la bataille pour le droit à l’avortement repose, en pratique, sur les épaules de Simone Veil seule.

Manan décrit une conjoncture parlementaire hostile, marquée par la coalition de la droite conservatrice, des catholiques rigoristes et des partisans d’un « patriotisme nataliste » caricaturé sous l’appellation de « laisser-les-vivre ». L’issue semble compromise : la majorité rétrograde et les amendements proposés menacent de vider le texte de sa substance. Dans ce climat, Veil apparaît comme une figure fragile, coincée entre la fidélité à son projet et la pression de ses pairs.

Mais le Canard ne s’arrête pas au constat. L’article propose une lecture politique et symbolique. D’abord, Manan rappelle que 73 % de l’opinion publique soutient la dépénalisation de l’avortement, chiffre issu des sondages. Ensuite, il souligne l’hypocrisie des présidents Pompidou et Giscard qui, déjà, avaient reconnu l’obsolescence de la loi de 1920 en la qualifiant d’« inapplicable ». Enfin, il rappelle que les tribunaux eux-mêmes hésitent à poursuivre les femmes, tant la législation est devenue inadaptée. Dans ces conditions, le combat de Simone Veil prend une dimension presque héroïque : porter à bout de bras une réforme que la société réclame mais que la classe politique rechigne à assumer.

Le ton du Canard est ici ironique, mais aussi incitatif. « Allons, Simone, un peu de culot », écrit Manan, appelant la ministre à ne pas céder aux amendements mutilants et à montrer de l’intransigeance. Loin d’une neutralité journalistique, l’article prend position, encourage et pousse. Ce soutien est d’autant plus marquant que le débat est alors d’une rare violence : Simone Veil est insultée, attaquée personnellement, et pourtant déterminée à mener son projet à bien.

Ainsi, le texte de Manan illustre l’un des rôles majeurs du Canard enchaîné : accompagner une réforme de société, en dévoilant les lâchetés du pouvoir, en ridiculisant les conservatismes et en appelant au courage politique. Dans la bataille qui aboutira au vote historique du 29 novembre 1974, cette chronique résonne comme un encouragement public adressé à une ministre qui, seule contre presque tous, incarnait déjà une page d’histoire.