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N° 2832 du Canard Enchaîné – 5 Février 1975

N° 2832 du Canard Enchaîné – 5 Février 1975

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Le con glorieux

Le baroudeur qui voulait sauver la France

Dans Le Canard enchaîné du 5 février 1975, Bernard Thomas dresse un portrait féroce de Jacques Bigeard, général parachutiste devenu figure médiatique. Derrière l’uniforme rutilant et les formules martiales, le « con glorieux » incarne une certaine France militaire : celle qui se rêve sauveuse de la patrie mais traîne derrière elle la mémoire de la torture en Algérie et un goût suspect pour les solutions musclées. Bigeard parade, tonne, se fait tribun, mais son style révèle davantage une caricature qu’un modèle. Thomas, avec une verve implacable, dégonfle la baudruche en exposant les contradictions d’un baroudeur glorifié.

Couac ! propose ses canards de 3 façons au choix

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Chaque numéro ou journal anniversaire, peut être inséré dans une pochette cadeau au choix, d’un très beau papier pur coton, comportant une illustration originale spécialement réalisée pour COUAC ! par Fabrice Erre ou Laurent Lolmede, ou pour les premiers lecteurs du Canard Enchainé par Lucien Laforge.

Cette pochette cadeau assure aussi une conservation optimale du journal : un papier au PH neutre limitant la dégradation des vieux journaux sur la durée.

Décliné en 4 pochettes originales (5€)
Pochette offerte pour toutes éditions d’un prix supérieur à 59€
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Enchâssé entre deux feuilles d’acrylique (plexiglass extrudé*) il s’exposera aux regards sous son plus beau jour.

Les propriétés anti-UV de ce plexiglass de 2 mm lui assureront une conservation optimale limitant le jaunissement.

Le maintien entre les deux plaques, avec 8 petites pinces nickelées, supprime la vue des plis ainsi que leurs effets indésirables. Les marges autour du journal sont de 2 cm et sont ajustées au format de l’édition, qui a varié au fil des décennies.

*Transparence, légèreté, résistance aux chocs et aux UV

Cette présentation est déclinée en 2 options :

Plexi transparent (30€) servant de fond, plus discret mais élégant il permet aussi la vision de la dernière page du journal.
Plexi noir (35€) servant de fond, il met en valeur la teinte et le format du journal, s’harmonisant parfaitement avec les encres noires de la page.

Le con glorieux

Bigeard ou la caricature du sauveur militaire

Le 5 février 1975, Bernard Thomas publie dans Le Canard enchaîné un portrait sans concession de Jacques Bigeard, général parachutiste rendu célèbre par ses campagnes en Indochine et en Algérie. Intitulé « Le con glorieux », l’article joue d’un humour cruel pour dénoncer à la fois l’autopromotion tapageuse du militaire et la fascination qu’il suscite dans une partie de l’opinion.

Thomas commence par citer les propos de Bigeard, prononcés à Toul devant des milliers de réservistes : un mélange de formules martiales et de banalités patriotiques. « Je suis un bon républicain. Je suis pour l’ordre, pour le pouvoir en place… » Mais, observe Thomas, ce discours ne fait que révéler l’indigence intellectuelle de l’orateur. Derrière l’uniforme impeccable, il n’y a qu’un bavard qui répète des slogans, persuadé qu’il incarne la grandeur militaire.

L’article souligne ensuite la trajectoire d’un homme formé à l’école des guerres coloniales, habitué aux coups de force et à la discipline brutale. En Indochine, puis à Alger, Bigeard s’est taillé une réputation d’homme d’action, mais aussi de praticien de la torture. Les épisodes évoqués rappellent l’ombre des années noires de la guerre d’Algérie, que l’intéressé tente d’enjoliver sous des accents héroïques. Pour Thomas, cette mémoire-là ne saurait être effacée par les poses de tribun républicain.

La plume du Canard insiste aussi sur le contraste entre la réalité et la mise en scène. Bigeard se présente comme un homme du peuple, simple et proche des soldats, mais il cultive soigneusement son image : baroudeur infatigable, « héros » décoré, tribun médiatique qui multiplie les apparitions. La caricature prend forme dans ces détails : les kilomètres parcourus, les blessures exhibées, les slogans simplistes qu’il répète comme des mantras. Tout cela ne compose pas un chef visionnaire, mais un histrion militaire.

Thomas élargit sa critique à la société française. Le fait que Bigeard puisse être applaudi, écouté, voire envisagé comme figure politique en dit long sur la nostalgie d’un ordre viril et autoritaire dans la France des années 1970. L’écho qu’il rencontre révèle la persistance des réflexes coloniaux et le goût pour les solutions de force, à une époque où la crise économique et le désarroi politique nourrissent toutes les tentations.

En définitive, l’article ne se contente pas de tourner Bigeard en ridicule. Il met en garde contre une fascination dangereuse : celle qui transforme un militaire compromis dans les guerres coloniales en modèle de salut national. « Le con glorieux », derrière le rire, désigne une menace bien réelle : celle du retour de la pensée simpliste et autoritaire, toujours prête à ressurgir dans les moments de crise.