EXPEDITION SOUS 24H

ENVOI SOIGNÉ

PAIEMENTS SÉCURISÉS

LIVRAISON OFFERTE À PARTIR DE 15€

PAIEMENTS SÉCURISÉS

N° 2839 du Canard Enchaîné – 26 Mars 1975

N° 2839 du Canard Enchaîné – 26 Mars 1975

24,00 

En stock

Seize mois d’embrouilles

 Justice enlisée, micros enterrés

Seize mois déjà que l’instruction sur « l’affaire des micros du Canard » traîne en longueur, empêtrée dans les refus, les manœuvres dilatoires et les blocages administratifs. Roger Fressoz raconte avec une ironie glaciale comment la justice, loin de faire la lumière, semble se coaliser avec l’Intérieur pour brouiller les pistes. Entre lenteurs procédurales et pressions politiques, la vérité attend toujours son heure.

Couac ! propose ses canards de 3 façons au choix

En stock

Chaque numéro ou journal anniversaire, peut être inséré dans une pochette cadeau au choix, d’un très beau papier pur coton, comportant une illustration originale spécialement réalisée pour COUAC ! par Fabrice Erre ou Laurent Lolmede, ou pour les premiers lecteurs du Canard Enchainé par Lucien Laforge.

Cette pochette cadeau assure aussi une conservation optimale du journal : un papier au PH neutre limitant la dégradation des vieux journaux sur la durée.

Décliné en 4 pochettes originales (5€)
Pochette offerte pour toutes éditions d’un prix supérieur à 59€
Visualiser les illustrations en cliquant sur le nom des auteurs

Enchâssé entre deux feuilles d’acrylique (plexiglass extrudé*) il s’exposera aux regards sous son plus beau jour.

Les propriétés anti-UV de ce plexiglass de 2 mm lui assureront une conservation optimale limitant le jaunissement.

Le maintien entre les deux plaques, avec 8 petites pinces nickelées, supprime la vue des plis ainsi que leurs effets indésirables. Les marges autour du journal sont de 2 cm et sont ajustées au format de l’édition, qui a varié au fil des décennies.

*Transparence, légèreté, résistance aux chocs et aux UV

Cette présentation est déclinée en 2 options :

Plexi transparent (30€) servant de fond, plus discret mais élégant il permet aussi la vision de la dernière page du journal.
Plexi noir (35€) servant de fond, il met en valeur la teinte et le format du journal, s’harmonisant parfaitement avec les encres noires de la page.

Seize mois d’embrouilles

Quand la justice se voile la face

Dans ce long papier du 26 mars 1975, Roger Fressoz, alias André Ribaud, démonte avec minutie les méandres d’une instruction qui ressemble à un chemin de croix judiciaire. L’affaire des micros posés dans les locaux du Canard enchaîné en décembre 1973 aurait dû constituer un scandale d’État majeur : intrusion illégale de la D.S.T., violation manifeste du droit au secret des sources et, plus largement, atteinte à la liberté de la presse. Mais seize mois après, l’affaire s’enlise et rien ne semble progresser.

Fressoz décrit un système où chaque étape, loin de rapprocher de la vérité, ne fait qu’en retarder l’échéance. Le juge d’instruction Alain Bernard ordonne bien des confrontations, mais se heurte au refus obstiné des « plombiers » de la D.S.T. qui s’abritent derrière le secret-défense. Le ministère de l’Intérieur, dirigé par Michel Poniatowski, couvre ouvertement ses services, tandis que Jean Lecanuet, à la Justice, ménage la chèvre et le chou, au risque d’alimenter un climat de suspicion généralisée. La machine judiciaire tourne en rond, enchaînant reports et lenteurs procédurales.

L’ironie, que Fressoz manie avec son habituel talent, réside dans le contraste entre la gravité des faits et la désinvolture avec laquelle les autorités les traitent. On imagine mal plus flagrante violation de l’État de droit que cette intrusion policière dans un journal indépendant. Pourtant, au lieu d’un procès exemplaire, l’on assiste à une interminable partie d’échecs où chaque acteur politique cherche avant tout à protéger son camp.

Ce constat va au-delà d’une simple affaire d’écoutes. Pour le Canard, l’enjeu est celui de la liberté de la presse et du droit à l’information, deux piliers fondamentaux d’une démocratie digne de ce nom. Fressoz insiste sur la volonté manifeste des autorités de faire traîner l’instruction jusqu’à ce que les témoins se lassent, que les souvenirs s’effacent et que l’opinion publique, lassée elle aussi, détourne le regard. Une stratégie du pourrissement, en somme.

En publiant ce papier, le Canard rappelle que l’affaire reste une plaie ouverte dans la vie publique française. Car si la justice échoue à sanctionner une atteinte aussi frontale aux libertés, quel crédit pourra-t-on encore accorder à ses institutions ? Fressoz en fait un avertissement : en couvrant les abus d’État, les responsables politiques ne se contentent pas d’enterrer une affaire embarrassante. Ils contribuent à miner, pierre après pierre, la confiance dans l’État de droit.