Expédition de votre Canard enchainé

EXPEDITION SOUS 24H

Envoi soigné de votre Canard enchainé

ENVOI SOIGNÉ

Paiement sécurisé pour l'achat de votre Canard enchainé

PAIEMENTS SÉCURISÉS

Livraison offerte de votre Canard enchainé à partir de 15€ de commande

LIVRAISON OFFERTE À PARTIR DE 15€

Paiement sécurisé pour l'achat de votre Canard enchainé

PAIEMENTS SÉCURISÉS

N° 285 du Canard Enchaîné – 14 Décembre 1921

N° 285 du Canard Enchaîné – 14 Décembre 1921

79,00 

En stock

Georges de La Fouchardière, La lanterne du Bouif : Dans le lit de Millerand 

Dans sa « Lanterne du Bouif », Georges de La Fouchardière se glisse malicieusement dans « le lit de M. Millerand ». Dialogue truculent entre Bocard et Bicard, réflexions grinçantes sur les rentiers plumés, les banquiers futés et la Révolution russe qui finit dans les corvées, le tout se termine par une image cocasse : finir ses jours à l’Élysée, bonnet rouge et demi-pantalon. Satire d’une époque où la République, en crise de confiance, devait composer entre banquiers, rentiers et révolutionnaires désabusés.

Rimes réfrigérantes, dessin de VaréQuestion de titre, dessin de Bogislas 

 

 

Couac ! propose ses canards de 3 façons au choix

En stock

Canard au naturel
Canard en chemise

Chaque numéro ou journal anniversaire, peut être inséré dans une pochette cadeau au choix, d’un très beau papier pur coton, comportant une illustration originale spécialement réalisée pour COUAC ! par Fabrice Erre ou Laurent Lolmede, ou pour les premiers lecteurs du Canard Enchainé par Lucien Laforge.

Cette pochette cadeau assure aussi une conservation optimale du journal : un papier au PH neutre limitant la dégradation des vieux journaux sur la durée.

Décliné en 4 pochettes originales (Gratuite)
Pochette offerte pour toutes éditions d’un prix supérieur à 59€
Visualiser les illustrations en cliquant sur le nom des auteurs

Canard laqué

Enchâssé entre deux feuilles d’acrylique (plexiglass extrudé*) il s’exposera aux regards sous son plus beau jour.

Les propriétés anti-UV de ce plexiglass de 2 mm lui assureront une conservation optimale limitant le jaunissement.

Le maintien entre les deux plaques, avec 8 petites pinces nickelées, supprime la vue des plis ainsi que leurs effets indésirables. Les marges autour du journal sont de 2 cm et sont ajustées au format de l’édition, qui a varié au fil des décennies.

*Transparence, légèreté, résistance aux chocs et aux UV

Cette présentation est déclinée en 2 options :

Plexi transparent (30€) servant de fond, plus discret mais élégant il permet aussi la vision de la dernière page du journal.
Plexi noir (35€) servant de fond, il met en valeur la teinte et le format du journal, s’harmonisant parfaitement avec les encres noires de la page.

Le 14 décembre 1921, Le Canard enchaîné publie en page 3 une nouvelle chronique de Georges de La Fouchardière dans sa série « La Lanterne du Bouif ». Le texte, intitulé « Dans le lit de M. Millerand », illustre parfaitement le style de son auteur : un mélange de dialogues populaires, de proverbes détournés et d’images volontairement absurdes qui servent à éclairer la politique contemporaine.

La chronique s’ouvre sur un thème sérieux : la situation des rentiers français, fragilisés par les bouleversements économiques d’après-guerre. Tandis que certains attendent des secours des Russes nouvellement « raisonnables », Bicard rétorque que seuls les banquiers sont intelligents, les rentiers étant naïfs de confier leur argent. Derrière l’humour, une critique sociale apparaît : les petits épargnants sont dupes, les banques et les spéculateurs, eux, savent tirer profit des crises.

Le texte bifurque ensuite vers une satire de la Révolution russe. La Fouchardière souligne le paradoxe d’un mouvement qui prétend libérer le citoyen, mais qui impose à chacun de travailler « comme des mercenaires de la servitude », sous peine de prison. Dans la bouche de Bicard, la caricature devient un règlement domestique : « Article premier : la femme doit obéir à son mari ». Façon ironique de réduire l’utopie révolutionnaire à une banale tyrannie ménagère, tout en moquant le machisme ordinaire.

Enfin, le texte se conclut par une image burlesque et provocatrice : Bicard s’imagine finir ses jours « dans le lit de Millerand », à l’Élysée, coiffé du bonnet rouge, la pipe aux lèvres et vêtu d’un demi-pantalon, ce vêtement mi-révolutionnaire, mi-sportif, censé libérer les mollets. L’image concentre les obsessions de l’époque : l’ombre des révolutions bolchéviques, le discrédit de la classe politique, et l’aspiration populaire à renverser les symboles du pouvoir.

En 1921, Alexandre Millerand est président de la République depuis un an. Figure autoritaire, proche des milieux conservateurs, il est critiqué pour sa volonté de renforcer l’exécutif, au risque de s’écarter de la tradition parlementaire. Le Canard, fidèle à son rôle, choisit la dérision plutôt que l’attaque frontale : Millerand n’est pas décrit dans ses discours ou ses actes, mais dans son lit, réduit à un symbole dérisoire de pouvoir domestiqué par l’imaginaire populaire.

Ce texte illustre la puissance de la « Lanterne du Bouif » : derrière le ton gouailleur et le comique de bistrot, La Fouchardière exprime une profonde défiance envers les élites et une ironie cruelle sur les illusions politiques, qu’elles viennent du capitalisme bancaire ou de la révolution. La satire réside moins dans l’argument que dans les images : banquiers rusés, rentiers plumés, révolutionnaires transformés en tyrans domestiques, président réduit à son lit et à son pantalon.

En somme, cette chronique n’est pas qu’une fantaisie : elle reflète le désenchantement de l’après-guerre, où la République paraît fatiguée, les révolutions dévoyées, et les citoyens oscillant entre résignation et moquerie.