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N° 2867 du Canard Enchaîné – 8 Octobre 1975

N° 2867 du Canard Enchaîné – 8 Octobre 1975

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Le cadavre exquis, par Jean Manan, Et, un Rocard, un ! par Pierre Detif

Deux socialistes, deux destins, deux charges du Canard : Michel Rocard, inspecteur des finances sans avenir, et Guy Mollet, pleuré par les crocodiles. En ce 8 octobre 1975, l’hebdo juxtapose l’enterrement sarcastique d’un vieux routier et la caricature d’un héritier malheureux, comme pour montrer combien la gauche française peine à se réinventer entre fantômes d’Arras et dauphins perdus de la SFIO.

Couac ! propose ses canards de 3 façons au choix

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Chaque numéro ou journal anniversaire, peut être inséré dans une pochette cadeau au choix, d’un très beau papier pur coton, comportant une illustration originale spécialement réalisée pour COUAC ! par Fabrice Erre ou Laurent Lolmede, ou pour les premiers lecteurs du Canard Enchainé par Lucien Laforge.

Cette pochette cadeau assure aussi une conservation optimale du journal : un papier au PH neutre limitant la dégradation des vieux journaux sur la durée.

Décliné en 4 pochettes originales (5€)
Pochette offerte pour toutes éditions d’un prix supérieur à 59€
Visualiser les illustrations en cliquant sur le nom des auteurs

Enchâssé entre deux feuilles d’acrylique (plexiglass extrudé*) il s’exposera aux regards sous son plus beau jour.

Les propriétés anti-UV de ce plexiglass de 2 mm lui assureront une conservation optimale limitant le jaunissement.

Le maintien entre les deux plaques, avec 8 petites pinces nickelées, supprime la vue des plis ainsi que leurs effets indésirables. Les marges autour du journal sont de 2 cm et sont ajustées au format de l’édition, qui a varié au fil des décennies.

*Transparence, légèreté, résistance aux chocs et aux UV

Cette présentation est déclinée en 2 options :

Plexi transparent (30€) servant de fond, plus discret mais élégant il permet aussi la vision de la dernière page du journal.
Plexi noir (35€) servant de fond, il met en valeur la teinte et le format du journal, s’harmonisant parfaitement avec les encres noires de la page.

Quand le Canard croque la gauche

L’édition du 8 octobre 1975 offre un double portrait grinçant qui, mis côte à côte, fait figure de tableau de famille : Pierre Detif s’attaque à Michel Rocard, éternel dauphin condamné à des tâches obscures, tandis que Jean Manan enterre Guy Mollet en dressant la liste de ses trahisons. Deux registres différents – l’ironie douce-amère d’un côté, la nécrologie assassine de l’autre – mais une même conclusion : le socialisme français n’a toujours pas trouvé son incarnation crédible.

Rocard, l’éternel recalé

« Et un Rocard, un ! » : le titre sonne comme un slogan de café du commerce. Detif y dépeint un Rocard réduit à inspecter les crues et les écluses du bassin de la Seine, caricature d’un technocrate brillant mais inutile. L’ancien candidat de 1969, déjà distancé par Mitterrand, se voit ridiculisé comme un « ex-dauphin » sans monture, bon pour surveiller les eaux troubles plutôt que pour naviguer en politique. L’article rappelle son parcours : ses débuts enthousiastes à l’ENA, son rôle au PSU, ses tentatives de modernisation avortées. Mais tout cela n’aboutit qu’à un purgatoire, celui d’un « fantôme socialiste » condamné à rester dans l’ombre.

Mollet, crocodiles et cadavre exquis

Face à ce fantôme, le cadavre de Guy Mollet prend une dimension presque grotesque. Jean Manan n’épargne rien à l’ancien chef de la SFIO : sa participation aux guerres coloniales, sa collaboration avec la droite, ses méthodes de flicage interne. La mise en scène de son enterrement est féroce : crocodiles et pleureuses s’émeuvent, mais le Canard rappelle qu’il fut l’un des grands fossoyeurs du socialisme d’après-guerre. Derrière les citations ironiques – « pur de la politique », « homme loyal », « fervent républicain » – se cache le bilan implacable d’un homme qui, à force de compromis, a vidé son parti de toute substance.

Deux faces d’un même problème

En juxtaposant ces deux papiers, le Canard dessine une généalogie tragique. À gauche, un héritage encombrant, celui d’un Mollet qui a mené la SFIO à l’agonie et trahi nombre de ses idéaux. À droite, une relève fragile, celle de Rocard, qui ne parvient pas à s’imposer face à Mitterrand et se retrouve caricaturé en fonctionnaire d’eau douce. L’un est mort, l’autre vivote, et tous deux illustrent la difficulté du socialisme à se projeter dans l’avenir.

Le rire pour masque du désarroi

Le sel du Canard réside dans cette capacité à faire rire de la défaite : des crocodiles aux écluses, des pleureuses aux inspecteurs sans cheval, tout concourt à tourner en dérision les prétentions de la gauche. Mais derrière le rire, se cache un constat plus amer : en 1975, le socialisme reste empêtré entre les cadavres du passé et les illusions d’avenir.