N° 2875 du Canard Enchaîné – 3 Décembre 1975
N° 2875 du Canard Enchaîné – 3 Décembre 1975
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Rhône-Poulenc – Le roi Renaud s’est déclaré la guerre
À la tête de Rhône-Poulenc, Renaud Gillet se prend pour un monarque capricieux, transformant un géant industriel en terrain de jeu personnel. Licenciements spectaculaires, règlements de comptes internes et gestion jugée suicidaire : le Canard décrit la descente aux enfers d’un empire chimique malmené par des héritiers querelleurs et des patrons improvisés. Plus qu’un portrait d’entreprise, l’article brosse celui d’un capitalisme familial débridé où la passion et l’orgueil remplacent stratégie et raison. Une chronique acide de la valse des grands commis d’État et des industriels lyonnais.
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Rhône-Poulenc - Le roi Renaud s’est déclaré la guerre
Le roi Renaud et son royaume chimique
L’article du Canard enchaîné de décembre 1975 dresse un portrait féroce de Renaud Gillet, patron de Rhône-Poulenc, décrit comme un « roi » plus préoccupé de briser ses jouets que de gouverner son empire industriel. Le ton est donné d’emblée : l’entreprise, qui compte 120 000 salariés, est secouée par une gestion erratique où règlements de comptes et caprices familiaux tiennent lieu de politique économique.
Une dynastie lyonnaise sous tension
L’héritage de Rhône-Poulenc est présenté comme celui d’une vieille maison lyonnaise, façonnée par des familles ancrées dans l’industrie chimique régionale. Mais à l’heure de la mondialisation et de la concurrence féroce, cette continuité familiale tourne à la tragédie : les héritiers, au lieu de consolider le groupe, l’entraînent dans des luttes intestines. Gillet, incarnation de cette dérive, apparaît comme un enfant gâté à la tête d’un colosse fragilisé, prompt à se débarrasser des cadres compétents pour mieux imposer ses volontés.
Des têtes qui tombent
La satire du Canard s’attarde sur la série de limogeages orchestrés par Gillet : Roux de Bezieux, Paul Jean, Roland Rieutort, ou encore le directeur général Durieux. Tous, pourtant réputés pour leurs compétences, sont écartés au profit d’une logique clanique. La chronique pointe une véritable purge interne qui transforme la direction du groupe en champ de ruines, au prix d’un déficit colossal.
Quand la gestion devient passion
Ce qui frappe dans ce récit, c’est moins l’échec économique que la théâtralisation du pouvoir. Gillet se comporte comme un seigneur jaloux de ses prérogatives, préférant perdre son royaume que céder une parcelle de son autorité. Le Canard illustre avec brio cette contradiction : un géant industriel de portée internationale réduit à la petite guerre d’un héritier capricieux, entouré d’acolytes moins stratèges que courtisans.
Leçon satirique
En filigrane, l’article interroge la fragilité des grands groupes français des années 1970, coincés entre héritage familial et nécessité de modernisation. Derrière l’humour noir et les caricatures mordantes, on perçoit une inquiétude bien réelle : que devient une industrie quand elle est gouvernée non par une vision, mais par des humeurs personnelles ? Le « roi Renaud », tel que le décrit le Canard, incarne ce danger avec une précision jubilatoire.





