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N° 288 du Canard Enchaîné – 4 Janvier 1922

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Le « Canard » décerne une belle NOIX D’HONNEUR à M. Louis Latzarus

Le 4 janvier 1922, Le Canard enchaîné inaugure une nouvelle rubrique promise à une belle longévité : la « noix d’honneur ». Première victime : Louis Latzarus, rédacteur en chef du Figaro, qui dans un élan malheureux attribua la bataille de Cannes (en Italie, contre Hannibal) à… la ville de Cannes, sur la Côte d’Azur. Une bourde géographique transformée en perle journalistique, immortalisée par la satire du Canard. Ainsi naissait une tradition hebdomadaire : épingler les inepties des puissants au moyen d’une noix bien méritée.

Couac ! propose ses canards de 3 façons au choix

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Canard au naturel
Canard en chemise

Chaque numéro ou journal anniversaire, peut être inséré dans une pochette cadeau au choix, d’un très beau papier pur coton, comportant une illustration originale spécialement réalisée pour COUAC ! par Fabrice Erre ou Laurent Lolmede, ou pour les premiers lecteurs du Canard Enchainé par Lucien Laforge.

Cette pochette cadeau assure aussi une conservation optimale du journal : un papier au PH neutre limitant la dégradation des vieux journaux sur la durée.

Décliné en 4 pochettes originales (Gratuite)
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Visualiser les illustrations en cliquant sur le nom des auteurs

Canard laqué

Enchâssé entre deux feuilles d’acrylique (plexiglass extrudé*) il s’exposera aux regards sous son plus beau jour.

Les propriétés anti-UV de ce plexiglass de 2 mm lui assureront une conservation optimale limitant le jaunissement.

Le maintien entre les deux plaques, avec 8 petites pinces nickelées, supprime la vue des plis ainsi que leurs effets indésirables. Les marges autour du journal sont de 2 cm et sont ajustées au format de l’édition, qui a varié au fil des décennies.

*Transparence, légèreté, résistance aux chocs et aux UV

Cette présentation est déclinée en 2 options :

Plexi transparent (30€) servant de fond, plus discret mais élégant il permet aussi la vision de la dernière page du journal.
Plexi noir (35€) servant de fond, il met en valeur la teinte et le format du journal, s’harmonisant parfaitement avec les encres noires de la page.

Le numéro du 4 janvier 1922 marque une étape dans l’histoire du Canard enchaîné : l’apparition de la rubrique de la « noix d'honneur », récompense ironique destinée à stigmatiser une phrase absurde, maladroite ou ridicule prononcée par une personnalité publique. Une rubrique promise à devenir un classique du journal, reconnaissable à son cadre grisé et publiée en première ou dernière page.

La toute première noix est attribuée à Louis Latzarus, rédacteur en chef du Figaro, pour une bévue éditoriale particulièrement savoureuse. Dans un article publié le 30 décembre 1921, Latzarus écrivait très sérieusement : « Attendons la réunion de Cannes, en tâchant d’oublier que ce nom marque l’une des plus grandes défaites de l’histoire. » Allusion, croyait-il, à la bataille de Cannes. Problème : cette bataille fameuse où Hannibal infligea une cuisante défaite aux légions romaines, en 216 avant J.-C., se déroula non pas sur la Riviera française, mais en Apulie, dans le sud-est de l’Italie.

Pour le Canard, l’erreur était trop belle pour ne pas être immortalisée. Dans un style faussement solennel, le journal explique vouloir « honorer le vrai mérite partout où il se rencontre », imitant en cela la « médaille du Matin » décernée jadis par un confrère. Mais derrière cette emphase, c’est évidemment la moquerie qui prévaut. La noix, fruit dur et creux, devient le symbole idéal pour récompenser la vacuité ou la sottise.

L’affaire est d’autant plus piquante qu’elle met en cause un des titres phares de la presse française, Le Figaro, considéré alors comme un bastion du sérieux conservateur. Le fait que son rédacteur en chef confonde la géographie méditerranéenne illustre, aux yeux du Canard, les travers d’une presse trop empressée à commenter la politique internationale sans toujours vérifier ses références. Le parallèle ironique avec la ville de Cannes, station mondaine de la Côte d’Azur, rend la confusion encore plus savoureuse : d’un lieu de congrès diplomatiques, on en fait un champ de bataille antique.

Le contexte de 1922 accentue la portée de cette raillerie. La conférence de Cannes devait réunir les puissances alliées et l’Allemagne autour des questions financières et des réparations de guerre. Dans un climat tendu où chaque mot pesait lourd, la bourde de Latzarus prend un relief particulier : le Canard suggère que ceux qui prétendent guider l’opinion sur les affaires du monde devraient commencer par maîtriser leur histoire.

En lançant cette rubrique, le Canard enchaîné se dote d’une arme satirique redoutable : l’accumulation semaine après semaine des « noix » forme un véritable musée des sottises publiques, épinglant avec humour les puissants, les experts autoproclamés et les grands journalistes. Plus d’un siècle plus tard, l’institution reste dans l’ADN du journal : souligner que derrière les postures d’autorité, il y a souvent des lapsus, des approximations ou des inepties.

Ainsi, la première « noix d'honneur » décernée à Louis Latzarus, au détour d’une confusion géographique, inaugure une tradition dont la férocité n’a rien perdu. À partir de ce 4 janvier 1922, les personnalités publiques savent qu’elles courent toujours le risque, en cas de bévue, de décrocher une noix bien sonnante.