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N° 2963 du Canard Enchaîné – 10 Août 1977

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Valéry Giscard d’Afrique

En août 1977, “La Mare aux Canards” rebaptise la politique africaine de l’Élysée: “Valéry Giscard d’Afrique”. Guiringaud, “Louis de Chose”, part en tournée, entre aide militaire, mercenaires tolérés, Maroc transporté en Transall… et “centrales à vendre” en option. Le Canard démonte la grandeur en comptabilité: remboursements, virements, et même l’Arabie saoudite qui règle l’addition. Cerise radioactive: l’uranium d’Afrique du Sud, “marginal” sur le papier, bien moins dans les faits. Un safari d’influence, caisse comprise.

Couac ! propose ses canards de 3 façons au choix

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Canard au naturel
Canard en chemise

Chaque numéro ou journal anniversaire, peut être inséré dans une pochette cadeau au choix, d’un très beau papier pur coton, comportant une illustration originale spécialement réalisée pour COUAC ! par Fabrice Erre ou Laurent Lolmede, ou pour les premiers lecteurs du Canard Enchainé par Lucien Laforge.

Cette pochette cadeau assure aussi une conservation optimale du journal : un papier au PH neutre limitant la dégradation des vieux journaux sur la durée.

Décliné en 4 pochettes originales (5€)
Pochette offerte pour toutes éditions d’un prix supérieur à 59€
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Canard laqué

Enchâssé entre deux feuilles d’acrylique (plexiglass extrudé*) il s’exposera aux regards sous son plus beau jour.

Les propriétés anti-UV de ce plexiglass de 2 mm lui assureront une conservation optimale limitant le jaunissement.

Le maintien entre les deux plaques, avec 8 petites pinces nickelées, supprime la vue des plis ainsi que leurs effets indésirables. Les marges autour du journal sont de 2 cm et sont ajustées au format de l’édition, qui a varié au fil des décennies.

*Transparence, légèreté, résistance aux chocs et aux UV

Cette présentation est déclinée en 2 options :

Plexi transparent (30€) servant de fond, plus discret mais élégant il permet aussi la vision de la dernière page du journal.
Plexi noir (35€) servant de fond, il met en valeur la teinte et le format du journal, s’harmonisant parfaitement avec les encres noires de la page.

Valéry Giscard d’Afrique, ou le colis piégé de la “grandeur”

Dans ce Canard du 10 août 1977, “La Mare aux Canards” fabrique un beau petit théâtre: d’un côté, l’Élysée qui se rêve en gendarme chic du “monde libre”; de l’autre, une Afrique transformée en terrain d’exercice, en vitrine commerciale… et en caisse enregistreuse. Le titre lui-même, “Valéry Giscard d’Afrique”, n’est pas seulement un calembour: c’est une étiquette de bagage. On y colle un président, on expédie des discours, on réceptionne des intérêts.

Le texte commence par un “Louis de Guiringaud, qui c’est ?” feignant l’innocence pour mieux rappeler que, dans cette diplomatie-là, les noms importent moins que les services rendus. Guiringaud devient “Louis de Chose”, comme si le Quai d’Orsay devait désormais signer ses communiqués au crayon de papier, entre deux plis secrets.

“Gendarmes de l’Occident”: la matraque en gants beurre frais

Le papier insiste: Giscard “choisit” l’Afrique, l’“adore”, la “ramène” à son goût. Tout est là: le vocabulaire d’un tourisme de pouvoir. On ne visite pas, on administre. On ne discute pas, on “joue les gendarmes”. Et la Mare liste les accessoires du rôle: coups de pouce logistiques au Tchad (Tibesti), posture de sauveur dans la guerre civile libanaise, renforts de coopérants militaires au Maroc (sur fond de Sahara occidental), indulgence pour les mercenaires français quand ça s’agite au Bénin. C’est la géopolitique en kit: un peu de morale en vitrine, beaucoup de pratiques en réserve.

Le plus féroce, c’est la manière dont le texte renverse la justification officielle. On nous vend l’idée d’une France empêchant l’Afrique de “tomber aux mains” des Cubains, des Chinois ou des Américains… et le Canard répond, en substance: il va falloir des arbalètes, oui, mais surtout des contrats. Le “péril” sert d’emballage cadeau: à l’intérieur, ce n’est pas la liberté qu’on livre, c’est l’influence.

Centrales à vendre: quand la diplomatie fait du porte-à-porte

Au milieu du papier, la vitrine s’allume: “Centrales à vendre”. C’est le moment où la grandeur se met à parler prix, échéances, garanties. L’aide militaire au Tchad et au Zaïre? Très bien. Mais qu’on en profite “accessoirement” pour vendre des centrales nucléaires. Le Canard ne force pas le trait: il le suit. Dans cette logique, l’amitié internationale ressemble à un bon de commande avec option “assistance”.

Et la satire devient presque documentaire: on évoque les bailleurs de fonds, ces “pays arabes conservateurs et riches”, avec l’Arabie saoudite en coulisse, et Washington comme œil approbateur. La France, dans cette Mare-là, n’est plus l’arbitre: c’est un prestataire. Le client paie, l’avion décolle, la morale fait la queue au comptoir.

“On rembourse”: le cynisme, en billets bien pliés

Le passage “On rembourse” est un bijou d’ironie administrative: le roi Hassan II, “reconnaissant”, effectue des virements à la Banque de France pour rembourser des frais engagés par Paris lors du transport de troupes et de matériel marocains au Zaïre (merci les Transall). Et détail venimeux: l’argent vient, en réalité, d’Arabie saoudite. Autrement dit: on sous-traite la facture comme on sous-traite la guerre.

La Mare fait alors ce qu’elle sait faire de mieux: dégonfler l’héroïsme en comptabilité. La “politique africaine” devient une note de frais, avec possibilité de “petit bénéfice”. On croyait lire une épopée; on tombe sur un relevé bancaire.

Uranium “marginal”: l’apartheid en petit caractères

Autre claque: la question sud-africaine. Guiringaud “a tendance à gaffer”, dit le papier, en rappelant l’achat d’uranium à l’Afrique du Sud du régime d’apartheid. On le présente comme “marginal”, quelques pourcents… puis le Canard suggère que le “marginal déborde” et que la réalité est moins présentable. Là encore, la mécanique est connue: on moralise en gros titre, on s’approvisionne en petits caractères.

Et ce n’est pas seulement une charge contre un ministre: c’est une radiographie d’époque. 1977, c’est la France lancée à pleine vitesse dans le nucléaire civil (et ses dépendances), la guerre froide comme alibi universel, et l’Afrique comme échiquier où l’on déplace des pions avec des gants blancs.

Ce Canard-là ne demande pas si la France agit. Il demande pour qui, avec qui, et qui encaisse. En 1977, la Mare montre une diplomatie qui parle haut, facture bas, et s’étonne ensuite que le monde entende surtout le bruit de la caisse.