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N° 2966 du Canard Enchaîné – 31 Août 1977

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Histoires de CUB

À Bordeaux, Chaban-Delmas vient d’inventer la défaite gagnante: la CUB devait lui échapper, il la garde. Comment? Grâce à une “compréhension” socialiste très bien comprise, un “contrat communautaire” pour sept ans… et un texte qu’on ne publie pas, parce qu’on ne peut pas tout expliquer aux militants. Derrière la morale, le béton: Lac, Mériadeck, sociétés d’urbanisme, relents de scandales soudain promis au silence. Une chronique sur la vraie magie municipale: transformer une minorité en majorité, sans sortir de la mairie.

Couac ! propose ses canards de 3 façons au choix

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Canard au naturel
Canard en chemise

Chaque numéro ou journal anniversaire, peut être inséré dans une pochette cadeau au choix, d’un très beau papier pur coton, comportant une illustration originale spécialement réalisée pour COUAC ! par Fabrice Erre ou Laurent Lolmede, ou pour les premiers lecteurs du Canard Enchainé par Lucien Laforge.

Cette pochette cadeau assure aussi une conservation optimale du journal : un papier au PH neutre limitant la dégradation des vieux journaux sur la durée.

Décliné en 4 pochettes originales (5€)
Pochette offerte pour toutes éditions d’un prix supérieur à 59€
Visualiser les illustrations en cliquant sur le nom des auteurs

Canard laqué

Enchâssé entre deux feuilles d’acrylique (plexiglass extrudé*) il s’exposera aux regards sous son plus beau jour.

Les propriétés anti-UV de ce plexiglass de 2 mm lui assureront une conservation optimale limitant le jaunissement.

Le maintien entre les deux plaques, avec 8 petites pinces nickelées, supprime la vue des plis ainsi que leurs effets indésirables. Les marges autour du journal sont de 2 cm et sont ajustées au format de l’édition, qui a varié au fil des décennies.

*Transparence, légèreté, résistance aux chocs et aux UV

Cette présentation est déclinée en 2 options :

Plexi transparent (30€) servant de fond, plus discret mais élégant il permet aussi la vision de la dernière page du journal.
Plexi noir (35€) servant de fond, il met en valeur la teinte et le format du journal, s’harmonisant parfaitement avec les encres noires de la page.

Rose et Chaban: le grand match du compromis

On croyait l’épisode plié: municipales passées, addition faite, et la Communauté urbaine de Bordeaux (la CUB) promise à un basculement mécanique, presque comptable. Dans un pays qui adore les règles, on adore surtout les règles… quand elles tombent sur le voisin. Or, Chaban-Delmas vient de réussir une de ces figures dont il avait le secret: perdre “comme il faut” et gagner “quand même”. Un tour de magie réalisé, nous dit La Mare aux canards, grâce à la compréhension virtuose de quelques compères socialistes. Traduction: l’arithmétique s’est fait plaquer au sol par la politique.

Le texte le rappelle avec une perfidie savoureuse: Chaban avait juré que si les socialo-communistes prenaient la tête de la CUB, il quitterait Bordeaux et la CUB “serait morte”. On attend encore le corbillard. À la place, le “duc d’Aquitaine” se remet au travail, et pas seulement sur le terrain municipal: il siffle le PS par les ailes, façon vieux trois-quarts centre qui connaît les failles du dispositif adverse.

Les amis des amis: l’art de se refaire une majorité en douce

La mécanique décrite est d’une beauté très française: on ne renverse pas une forteresse, on en négocie le pont-levis. D’abord, on actionne les réseaux: André Chadeau, préfet du Nord et ancien directeur de cabinet de Chaban, passe un mot à Pierre Mauroy. Coïncidence, évidemment: Michel Sainte-Marie, député socialiste de Gironde, est justement un proche du maire de Lille. Le hasard a toujours eu de très bonnes relations à la préfecture.

Ensuite, on organise la rencontre discrète, dans un bureau feutré, façon conclave laïque: Defferre met les petits plats dans les grands, et l’accord se dessine. Mais un accord, dans cette chronique, n’est jamais seulement un accord: c’est un “contrat communautaire”, sept ans, à mi-chemin entre l’armistice et le bail commercial. Le tout, “curieusement”, sans texte public. On ne peut pas tout expliquer aux militants, vous comprenez: ils ont des nerfs, ces gens-là; ça abîme la porcelaine.

La CUB, ou la politique au bulldozer

Et pourquoi tant d’efforts pour garder la main sur la CUB? Parce que la CUB, ce n’est pas une réunion de copropriété: c’est une usine à décisions, à chantiers, à zones, à marchés. Le papier pointe l’alinéa qui permettrait à Chaban de conserver la haute main sur les sociétés d’urbanisme financées par la CUB, celles qui font les opérations du Lac et de Mériadeck. Voilà le nerf du compromis: pas la morale, pas le programme, pas la couleur de la cravate… le béton.

Dans ces affaires-là, l’urbanisme devient un dialecte: on parle “aménagement”, “développement”, “sociétés”, “opérations”, et l’on finit par oublier que ce sont des choix politiques, donc des choix contestables. La chronique glisse une phrase qui sent la cave: “c’est la base du compromis historique”, et autour de ces deux dossiers traînent de forts relents de scandales. Ou plutôt “traînaient”, suggère-t-elle, puisqu’il y a de gros à parier qu’on n’en entendra plus parler. Le bruit du chantier couvre très bien celui des casseroles.

Une leçon de 1977: quand l’Union se fait au cutter

On est en 1977: la gauche sort des municipales en forme, l’Union de la gauche existe encore, mais elle se fissure déjà au niveau des intérêts concrets. Les grandes déclarations aiment les tribunes; les compromis préfèrent les annexes. La Mare raconte ici une scène de cuisine politique: la gauche locale se retrouve à bénir un arrangement qui maintient Chaban au centre de gravité, pendant qu’on sert aux électeurs des discours de changement au plateau.

C’est tout le sel du papier: il ne décrit pas seulement une combine bordelaise, il montre un système. Les majorités se fabriquent; les textes se cachent; les “contrats” se signent loin des regards; et l’on s’étonne ensuite que la politique ait mauvaise presse. À Bordeaux, on ne jette pas l’adversaire par la fenêtre: on l’installe dans le salon, et on s’arrange pour que la maison reste à son nom.