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N° 298 du Canard Enchaîné – 15 Mars 1922

N° 298 du Canard Enchaîné – 15 Mars 1922

79,00 

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Les fêtes de la mi-carême – Il y aura un défilé avec des chars

À la mi-carême de 1922, le Canard enchaîné déploie ses chars satiriques. Sous la plume de Maurice Coriem, la République se transforme en immense cuve de lessive, les ministres valsent entre volcans et naufrages, et les commissions d’enquête perdent leurs dossiers sur le pavé. Un cortège carnavalesque où les scandales politiques de l’après-guerre se muent en figures grotesques, révélant l’art du journal à tourner la comédie du pouvoir en défilé burlesque.

Couac ! propose ses canards de 3 façons au choix

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Canard au naturel
Canard en chemise

Chaque numéro ou journal anniversaire, peut être inséré dans une pochette cadeau au choix, d’un très beau papier pur coton, comportant une illustration originale spécialement réalisée pour COUAC ! par Fabrice Erre ou Laurent Lolmede, ou pour les premiers lecteurs du Canard Enchainé par Lucien Laforge.

Cette pochette cadeau assure aussi une conservation optimale du journal : un papier au PH neutre limitant la dégradation des vieux journaux sur la durée.

Décliné en 4 pochettes originales (Gratuite)
Pochette offerte pour toutes éditions d’un prix supérieur à 59€
Visualiser les illustrations en cliquant sur le nom des auteurs

Canard laqué

Enchâssé entre deux feuilles d’acrylique (plexiglass extrudé*) il s’exposera aux regards sous son plus beau jour.

Les propriétés anti-UV de ce plexiglass de 2 mm lui assureront une conservation optimale limitant le jaunissement.

Le maintien entre les deux plaques, avec 8 petites pinces nickelées, supprime la vue des plis ainsi que leurs effets indésirables. Les marges autour du journal sont de 2 cm et sont ajustées au format de l’édition, qui a varié au fil des décennies.

*Transparence, légèreté, résistance aux chocs et aux UV

Cette présentation est déclinée en 2 options :

Plexi transparent (30€) servant de fond, plus discret mais élégant il permet aussi la vision de la dernière page du journal.
Plexi noir (35€) servant de fond, il met en valeur la teinte et le format du journal, s’harmonisant parfaitement avec les encres noires de la page.

Le 15 mars 1922, Le Canard enchaîné se met au diapason des réjouissances populaires de la mi-carême, mais à sa façon : en organisant son propre défilé, fait non pas de chars décorés de fleurs, mais de chars politiques, allégoriques et férocement satiriques. Dans cet article signé Maurice Coriem, chaque véhicule devient une parabole des travers de la République de l’entre-deux-guerres.

En tête du cortège avance le char de l’État, transformé en navire brinquebalant, naviguant sur un volcan en éruption. À la barre se succèdent Deschanel, Millerand et Poincaré, trois présidents dont les fragilités ou les excès n’ont pas échappé aux journalistes du Canard. La satire est mordante : à chaque fois, le navire chavire sous les applaudissements de la foule, image parfaite d’une République instable, ballotée entre crises politiques et secousses sociales.

Suit le char de la Banque de l’Indochine (B.I.C.), présenté comme un bateau ivre chargé de symboles coloniaux. On y retrouve la dénonciation d’un capitalisme financier prédateur, déjà régulièrement ciblé par la presse satirique. Les dirigeants de l’époque – ministres ou banquiers – sont figurés en matelots maladroits, incapables de maintenir le navire à flot. Ici encore, le Canard rappelle que les illusions de puissance économique se brisent facilement contre la houle des réalités.

Le char de la Commission d’enquête illustre un autre travers bien connu : l’impuissance parlementaire. Autour d’une table de tapis vert, les « messieurs graves » accumulent des dossiers qu’ils perdent aussitôt en chemin, tandis que deux portes symboliques portent les inscriptions « Entrée des coupables » et « Sortie des Innocents ». Coriem souligne par la caricature ce que l’opinion publique reproche souvent aux commissions : beaucoup de bruit, peu de résultats.

Enfin, pièce maîtresse du cortège, le char de la Grande Lessive : une immense cuve où l’on tente de blanchir les « personnages compromis de ce temps ». On y reconnaît Bunau-Varilla, ingénieur et affairiste, qui s’échine en vain à décrasser les notables éclaboussés par les scandales. Plus il les frotte, plus ils se salissent. Le gag, digne d’une scène de farce, illustre parfaitement le sentiment d’une opinion publique lassée des affaires à répétition (Panama, trafics coloniaux, spéculations financières) et convaincue que la corruption colle à la peau de la République.

Par ce cortège imaginaire, Le Canard enchaîné ne se contente pas de moquer quelques figures isolées. Il déploie une critique globale du système politique et social de l’après-guerre : une République instable, des institutions inefficaces, des élites financières déconnectées et des scandales sans fin. Mais en transposant tout cela dans l’univers joyeux du carnaval, le journal transforme la colère en éclat de rire, et fait de la satire un spectacle populaire.

Dans un contexte où la France est encore marquée par les séquelles de la guerre, la hausse du coût de la vie et la montée des tensions internationales, cet humour carnavalesque joue une fonction cathartique. Comme dans les défilés traditionnels où l’on brûle les effigies de carton, Le Canard invite à conjurer les inquiétudes du temps en tournant en dérision ceux qui les incarnent.

En somme, le « défilé des chars » de mars 1922 est un bel exemple de l’art du journal : faire du grotesque un outil politique, et transformer la satire en fête publique, accessible à tous.