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N° 37 du Canard Enchaîné – 14 Mars 1917

N° 37 du Canard Enchaîné – 14 Mars 1917

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« La fiancée du poilu », article censuré mais publié – par Georges de la Fouchardière

Le 14 mars 1917, Le Canard enchaîné orchestre une superbe revanche contre Anastasie. La semaine précédente, sa bluette « La fiancée du poilu », signée de La Fouchardière, avait été barrée par la censure. Qu’à cela ne tienne : le texte ressurgit dans L’Heure, puis triomphe en une du Canard, auréolé d’un « droit incontestable ». Derrière les couplets lyriques, les petites piques en italique visent Cherfils, Barrès, Bazin, Botrel et Hervé — de quoi justifier l’angoisse des ciseaux… et nourrir l’ironie jubilatoire du journal.

 

 

Couac ! propose ses canards de 3 façons au choix

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Chaque numéro ou journal anniversaire, peut être inséré dans une pochette cadeau au choix, d’un très beau papier pur coton, comportant une illustration originale spécialement réalisée pour COUAC ! par Fabrice Erre ou Laurent Lolmede, ou pour les premiers lecteurs du Canard Enchainé par Lucien Laforge.

Cette pochette cadeau assure aussi une conservation optimale du journal : un papier au PH neutre limitant la dégradation des vieux journaux sur la durée.

Décliné en 4 pochettes originales (Gratuite)
Pochette offerte pour toutes éditions d’un prix supérieur à 59€
Visualiser les illustrations en cliquant sur le nom des auteurs

Enchâssé entre deux feuilles d’acrylique (plexiglass extrudé*) il s’exposera aux regards sous son plus beau jour.

Les propriétés anti-UV de ce plexiglass de 2 mm lui assureront une conservation optimale limitant le jaunissement.

Le maintien entre les deux plaques, avec 8 petites pinces nickelées, supprime la vue des plis ainsi que leurs effets indésirables. Les marges autour du journal sont de 2 cm et sont ajustées au format de l’édition, qui a varié au fil des décennies.

*Transparence, légèreté, résistance aux chocs et aux UV

Cette présentation est déclinée en 2 options :

Plexi transparent (30€) servant de fond, plus discret mais élégant il permet aussi la vision de la dernière page du journal.
Plexi noir (35€) servant de fond, il met en valeur la teinte et le format du journal, s’harmonisant parfaitement avec les encres noires de la page.

L’article « Le Canard et le censeur », paru en une le 14 mars 1917, est un chef-d’œuvre d’ironie appliquée à la mécanique absurde de la censure. Sous prétexte de republier « La fiancée du poilu », pastiche signé Georges de La Fouchardière, le journal règle ses comptes avec Anastasie et ses serviteurs tatillons.

À première vue, le poème ressemble à une bluette patriotique : la France y est figurée en fiancée des poilus, célébrée dans un lyrisme convenu. Mais la typographie en italique, glissée comme à voix basse, introduit une tout autre lecture. On y croise le général Cherfils, Barrès, Bazin, Théodore Botrel ou encore Gustave Hervé, alors chantres du chauvinisme et figures honnis des « bourreurs de crâne ». Ce contraste crée un effet de double discours : la surface flatte l’union sacrée, les notes marginales piquent les idoles de la propagande officielle. Rien d’étonnant à ce qu’un censeur zélé y ait flairé de l’ironie — et ait barré le texte.

C’est ici qu’intervient la ruse. Le poème, refusé par la censure parisienne, est publié dans L’Heure, quotidien républicain. Hasard ? Difficile à croire. Tout porte à penser que le Canard a sollicité cette publication de complaisance, afin de s’armer du « droit incontestable » de le republier ensuite. Ce qu’il fait en une, sur trois colonnes, comme pour mieux retourner le couteau dans la plaie.

Le commentaire accompagnant la republication raille le petit bureaucrate armé de son crayon bleu : incapable de comprendre les subtilités du texte, il coupe par réflexe, sans logique. La mise en parallèle avec L’Heure souligne l’arbitraire du système : un même texte, suspect ici, parfaitement admissible ailleurs.

En somme, l’affaire devient une farce à double détente. Pour le lecteur, ce n’est plus tant le poème que son parcours qui amuse : censuré, repêché, triomphalement exhibé. Le Canard transforme ainsi la répression en spectacle comique et se place du côté de ses lecteurs, complices dans le décryptage des allusions.

Au-delà de l’anecdote, l’article illustre une constante du Canard en temps de guerre : tirer parti de la censure elle-même. Chaque coup de ciseau devient une preuve de la sottise des autorités, chaque interdiction une publicité gratuite. Ici, La Fouchardière, en mêlant bluette et satire discrète, a offert au journal l’occasion rêvée de tourner Anastasie en ridicule.