N° 3842 du Canard Enchaîné – 15 Juin 1994
N° 3842 du Canard Enchaîné – 15 Juin 1994
14,00 €
En stock
Dans cet article incisif – Eurosatory 94, une vitrine à tout casser – Bernard Thomas dénonce avec force l’hypocrisie et la cruauté de la vente d’armes à travers le monde, tout en soulignant le contraste flagrant entre les besoins humanitaires non satisfaits et les dépenses militaires exorbitantes.
Thomas commence par évoquer le rapport des Nations Unies pour le développement, qui dresse un tableau sombre des conflits à venir et critique l’utilisation des « dividendes de paix » post-guerre froide, qui auraient pu être réinvestis dans des secteurs essentiels comme l’alimentation, l’éducation et la santé. Au lieu de cela, ces économies ont souvent été utilisées pour alimenter la course à l’armement.
Il critique ensuite avec ironie et indignation les choix budgétaires de certains pays en développement. Par exemple, l’Inde, où la faim est omniprésente, préfère acheter des avions de combat plutôt que de scolariser des millions de filles. La Corée du Sud achète des missiles au lieu de vacciner des enfants contre des maladies mortelles. Les cas de l’Irak, du Nicaragua et de la Somalie sont également cités comme exemples extrêmes de surarmement au détriment du bien-être de la population.
L’auteur élargit son propos en citant plusieurs autres pays en crise, où les dépenses militaires excessives coexistent avec des conditions de vie désastreuses. La Birmanie, par exemple, consacre une grande partie de son budget aux militaires, tandis que les droits de l’homme sont bafoués et les populations souffrent.
Thomas passe ensuite à une critique acerbe du salon Eurosatory 94, prévu en juin à Paris, qui présente les dernières innovations en matière d’armement. Il décrit cet événement comme une manifestation de la « haute couture militaire », où les professionnels du meurtre viennent admirer et acheter des armes sophistiquées. Le cynisme de la situation est souligné par le succès de ce salon, attirant des milliers de visiteurs prêts à acheter des outils de destruction.
L’article se termine par une réflexion sur l’hypocrisie des discours pacifistes face à la réalité des ventes d’armes. Il mentionne les fabricants français d’armes comme Giat et Matra, qui sont parmi les meilleurs au monde, et évoque les conséquences de la non-vente d’armes : plus de chômage et de pauvreté. L’auteur conclut en soulignant que les ventes d’armes sont trop lucratives et politiquement protégées pour qu’un changement significatif se produise, soulignant ainsi la triste réalité d’une économie mondialisée dépendante du commerce de la mort.
Bernard Thomas utilise un ton mordant et ironique pour dénoncer l’état déplorable des priorités mondiales en matière de dépenses militaires versus humanitaires, offrant une critique cinglante du monde moderne et de ses valeurs.
Couac ! propose ses canards de 3 façons au choix
En stock





