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N° 40 du Canard Enchaîné – 4 Avril 1917

N° 40 du Canard Enchaîné – 4 Avril 1917

89,00 

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🖋️ Rodolphe Bringer, « Plaidoyer »

Le Canard enchaîné du 4 avril 1917 donne la parole à Rodolphe Bringer pour une défense en règle… des « bourreurs de crânes ». Contre toute attente, l’auteur renverse l’argument : à quoi bon s’indigner des illusions qu’on nous sert depuis 1914, si ces mensonges sont plus doux à avaler que la réalité brutale ? Ironie grinçante, Bringer se moque autant des propagandistes que de leurs détracteurs, et accuse même Georges de La Fouchardière, initiateur de l’expression, d’être le plus grand de tous.

Le pauvre jardinier – « Personne veut m’employer, rapport à c’que j’ressemble à Nicolas… », dessin à la une de Lucien LaforgeEn chaire… et en os ! dessin de Desbarbieux

Couac ! propose ses canards de 3 façons au choix

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Chaque numéro ou journal anniversaire, peut être inséré dans une pochette cadeau au choix, d’un très beau papier pur coton, comportant une illustration originale spécialement réalisée pour COUAC ! par Fabrice Erre ou Laurent Lolmede, ou pour les premiers lecteurs du Canard Enchainé par Lucien Laforge.

Cette pochette cadeau assure aussi une conservation optimale du journal : un papier au PH neutre limitant la dégradation des vieux journaux sur la durée.

Décliné en 4 pochettes originales (Gratuite)
Pochette offerte pour toutes éditions d’un prix supérieur à 59€
Visualiser les illustrations en cliquant sur le nom des auteurs

Enchâssé entre deux feuilles d’acrylique (plexiglass extrudé*) il s’exposera aux regards sous son plus beau jour.

Les propriétés anti-UV de ce plexiglass de 2 mm lui assureront une conservation optimale limitant le jaunissement.

Le maintien entre les deux plaques, avec 8 petites pinces nickelées, supprime la vue des plis ainsi que leurs effets indésirables. Les marges autour du journal sont de 2 cm et sont ajustées au format de l’édition, qui a varié au fil des décennies.

*Transparence, légèreté, résistance aux chocs et aux UV

Cette présentation est déclinée en 2 options :

Plexi transparent (30€) servant de fond, plus discret mais élégant il permet aussi la vision de la dernière page du journal.
Plexi noir (35€) servant de fond, il met en valeur la teinte et le format du journal, s’harmonisant parfaitement avec les encres noires de la page.

L’article Plaidoyer est une pièce de bravoure ironique où Rodolphe Bringer, plume acérée du Canard enchaîné, adopte une position paradoxale : non pas dénoncer les « bourreurs de crânes », mais les défendre… ou du moins feindre de le faire. Avec un humour mordant, il remercie ces « aimables dispensateurs d’utopies » qui rendent la vie plus supportable en la maquillant de mensonges. La vérité, rappelle-t-il, est « hideuse, quoique nue » ; à l’inverse, « le mensonge est aimable », et c’est précisément pour cela qu’il dit vénérer les faussaires de la presse.

Ce renversement rhétorique est typique du Canard, qui joue du paradoxe pour mieux piquer là où ça fait mal. Bringer vise d’abord les grands quotidiens de 1914, ceux qui annonçaient avec gravité la marche triomphale des cosaques « à cinq étapes de Berlin », alors que trois ans plus tard, les Allemands tenaient toujours Noyon. Mais le coup de griffe le plus cruel est réservé à Georges de La Fouchardière lui-même, inventeur du terme « bourreurs de crânes » et collaborateur régulier du journal : Bringer le désigne comme « le pire des bourreurs de crânes », précisément parce qu’il a su révéler et démonter avec brio le mécanisme de la propagande. On retrouve ici cette complicité ironique entre rédacteurs, faite de piques et de clins d’œil adressés autant aux collègues qu’aux lecteurs.

Le texte, qui multiplie les pirouettes (« Et si je veux qu’on me le bourre, moi ?… »), joue aussi avec le registre populaire et la gouaille parisienne, donnant un rythme de café-concert à une réflexion en réalité très amère : sans illusions, la vie deviendrait « insipide et morose ». Le rire naît alors d’une contradiction assumée : le lecteur, qui a acheté le Canard pour se protéger des bourrages de crânes, découvre qu’il y trouve… un plaidoyer en leur faveur.

En somme, l’article de Bringer illustre parfaitement la double fonction du journal satirique : dénoncer la propagande tout en montrant, avec un humour paradoxal, que les illusions font parfois partie intégrante de la survie collective. À travers ce faux « plaidoyer », le Canard poursuit son œuvre corrosive : transformer le mensonge en matière à rire, et rappeler qu’aucun discours, fût-il antimilitariste ou patriotique, n’échappe au soupçon.