N° 45 du Canard Enchaîné – 9 Mai 1917
N° 45 du Canard Enchaîné – 9 Mai 1917
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🖋️ Maurice Maréchal, « Chez les bourreurs de crânes »
Dans une veine satirique typiquement « canardeuse », Maréchal consacre sa chronique aux manipulateurs de l’opinion. Sous ce titre devenu colonne récurrente, il compile et démonte les citations de la grande presse chauvine, avec un humour corrosif qui rend visible l’absurdité du bourrage de crâne.
La crise de la pomme de terre, dessin de Bour – Heureux changement, dessin de Depaquit –
Couac ! propose ses canards de 3 façons au choix
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9 mai 1917, n°45 – Bicard [de La Fouchardière], « Des cadeaux à nos lecteurs »
En ce printemps 1917, Le Canard enchaîné a trouvé mieux que les tombolas du quartier ou les primeurs des grands magasins : Alfred Bicard, dit « le Bouif », s’improvise généreux donateur. Mais ses « cadeaux », livrés dans la chronique du 9 mai, n’ont rien de luxueux. Fidèle à son rôle de clown ivrogne et grinçant, il offre à ses lecteurs non pas des objets, mais des vérités crues, emballées dans la langue déformée qui fait tout son charme.
Les présents du Bouif ? Des bouteilles vides, des illusions crevées, quelques piques bien senties contre les autorités, et surtout une bonne dose de rire amer. Chaque cadeau devient un prétexte pour démonter les hypocrisies du temps : le patriotisme de façade, les privations mal partagées, la bêtise des discours officiels. La parodie fonctionne comme une loterie où, à chaque ticket, on gagne une critique sociale.
Avec ce texte, de la Fouchardière affine l’art de transformer Bicard en miroir de la condition populaire. Sous ses airs de poivrot généreux, le Bouif distribue surtout des vérités que l’on préférerait ne pas recevoir en cadeau. Son humour brut, mélange de dérision et de bon sens, dit tout haut ce que beaucoup pensent tout bas.
Ces « cadeaux » marquent une étape importante dans la construction du personnage : plus qu’une simple figure comique, Bicard devient le truchement d’une philosophie de vie, entre gouaille des faubourgs et désillusion sociale. Et Le Canard, en lui prêtant cette voix, offre à ses lecteurs le plus précieux des présents : la possibilité de rire de leurs propres malheurs.





