N° 48 du Canard Enchaîné – 30 Mai 1917
N° 48 du Canard Enchaîné – 30 Mai 1917
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“Saint Pothin” – La semaine anticléricale
Sous la rubrique de la semaine anticléricale, Le Canard consacre un numéro à « Saint Pothin », patron ironique des épiciers. Ici, la satire prend une teinte religieuse pour mieux ridiculiser les profiteurs de la distribution alimentaire, accusés d’exploiter les pénuries. Le trait anticlérical fusionne avec la dénonciation sociale : le « saint » de circonstance devient l’incarnation des tripotages de l’arrière. En s’attaquant à la fois à la religion et au commerce, le journal prolonge sa double tradition — libre-pensée et humour politique — tout en reflétant le ressentiment populaire face aux prix qui flambent.
C’EST NOUS LES GAR… DES MUNICIPAUX (PAUX !), dessin de H-P Gassier – Les pépères, dessin de Depaquit –
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30 mai 1917, n°48 – Bicard [de La Fouchardière], « On nous écrit »
À peine installé dans le Canard, Alfred Bicard, alias « le Bouif », a déjà droit à son courrier des lecteurs… ou plutôt, à sa version parodique. Dans l’édition du 30 mai 1917, de la Fouchardière imagine son personnage croulant sous les lettres, qu’il lit et commente avec cette langue de travers et ce bon sens ivre qui en font sa signature.
Là encore, le procédé est simple mais diablement efficace : en feignant de donner la parole au « peuple » qui écrit, c’est en réalité le Bouif lui-même qui répond, transformant chaque missive en une petite leçon de satire. Les fautes de français, les maladresses, les confusions sont autant de clins d’œil aux travers populaires, mais aussi un moyen d’épingler la morgue des puissants et les absurdités de la société.
Cette chronique prolonge et renforce le rôle du Bouif : plus qu’un simple pilier de comptoir, il devient une caisse de résonance, une voix collective où se mêlent colère, résignation et humour. Derrière les grimaces du langage, il y a toujours un constat implacable sur la guerre, la misère, ou la bêtise bureaucratique. C’est précisément ce mélange de trivialité et de lucidité qui explique le succès durable du personnage : le lecteur s’y reconnaît, tout en riant de ses propres travers.
Avec « On nous écrit », Le Canard enchaîné installe un nouveau jeu de miroir : le journal parle à travers le Bouif, et le Bouif parle au nom des lecteurs. Une manière habile de faire de la satire participative avant l’heure, où l’ivrogne de service devient le médiateur d’un dialogue grinçant avec l’époque.





