N° 499 du Canard Enchaîné – 20 Janvier 1926
N° 499 du Canard Enchaîné – 20 Janvier 1926
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20 janvier 1926 : sécurité et désarmement
Le Canard dégonfle les illusions diplomatiques
Le 20 janvier 1926, Le Canard enchaîné publie un article intitulé « Sécurité et désarmement ». À un moment où la Société des Nations multiplie les conférences pour garantir la paix, le journal satirique met en lumière l’écart abyssal entre les belles paroles et la réalité. La « sécurité » brandie par les diplomates ressemble surtout à une militarisation déguisée, et le « désarmement » reste un vœu pieux, contredit par les arsenaux qui continuent de se remplir. Fidèle à son ton ironique, le Canard rappelle que ces mots sonores cachent surtout l’impuissance et l’hypocrisie. En janvier 1926, les lecteurs sourient amèrement : on parle de paix à Genève, mais on prépare encore la guerre en Europe.
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Des mots creux pour conjurer la guerre
Le Canard enchaîné face aux illusions de Genève
Le 20 janvier 1926, Le Canard enchaîné titre « Sécurité et désarmement ». L’expression résonne comme un slogan international, repris dans les communiqués de la Société des Nations, qui multiplie à l’époque les conférences et résolutions pour garantir la paix. Mais derrière ces mots, le Canard décèle surtout une rhétorique creuse.
La force de l’article est de juxtaposer les deux termes. « Sécurité », dans le langage des chancelleries, signifie maintien des armées, renforcement des alliances, occupations militaires. Autrement dit : une sécurité fondée sur la menace. « Désarmement », à l’inverse, devrait impliquer la réduction des arsenaux, le retrait des troupes, une volonté de désescalade. En les accolant, le Canard souligne l’absurdité : on promet désarmement tout en exigeant des garanties qui le rendent impossible.
Cette ironie s’inscrit dans la continuité des critiques que le journal adresse depuis 1919 au traité de Versailles et à ses suites. Déjà, dans les années précédentes, il dénonçait la paix de façade, minée par les réparations et l’occupation de la Ruhr. En 1926, l’hypocrisie s’étend au domaine diplomatique : les États parlent la langue de la paix mais pratiquent celle de la force.
Le texte joue sur le contraste entre les envolées des diplomates et la réalité concrète. Les conférences internationales sont décrites comme des salons bavards, où l’on signe des papiers sans conséquences. Pendant ce temps, dans les arsenaux et les casernes, on continue de s’équiper, de recruter, de planifier. Le rire vient de ce décalage : plus les discours sur le désarmement sont emphatiques, plus les préparatifs de guerre s’intensifient.
Le Canard exprime ainsi le scepticisme populaire. Les lecteurs, anciens combattants pour beaucoup, savent ce que valent ces promesses. Ils rient, mais d’un rire amer : celui de gens qui ont payé le prix de la guerre et qui voient qu’on les mène encore en bateau.
Avec « Sécurité et désarmement », le journal rappelle que les plus grands mots de la diplomatie peuvent devenir les plus grands mensonges. La paix véritable ne naît pas des proclamations, mais des actes — et en janvier 1926, ces actes font toujours défaut.





