N° 5 du Canard Enchaîné – 2 Août 1916
N° 5 du Canard Enchaîné – 2 Août 1916
500,00 €
En stock
L’article « Une Loi d’Espoir » publié dans Le Canard Enchaîné le 2 août 1916,
est une satire vigoureuse visant la nouvelle législation sur les loyers votée par les sénateurs. À travers un ton ironique, l’auteur Dupont-Durand critique les privilèges accordés aux grands propriétaires par la Haute Assemblée, en soulignant l’absurdité des mesures prises au détriment des petits locataires.
…
Couac ! propose ses canards de 3 façons au choix
En stock
L'article commence par une observation ironique sur les sénateurs qui partent en vacances aux champs, mais pas au champ de bataille. Cette remarque souligne le fossé entre les sénateurs, souvent âgés et éloignés des réalités du front, et ceux qui luttent directement dans la guerre. L'auteur se moque de leur déconnexion et de leur privilège de ne pas participer aux combats.
L'auteur décrit la loi sur les loyers comme une "loi d'équité et de réparation," mais il devient vite clair que cette description est sarcastique. En fait, la loi favorise largement les gros propriétaires, qui avaient été prétendument "sacrifiés" par la Chambre des députés. Dupont-Durand souligne le caractère injuste de la loi en affirmant qu'elle rend justice aux "pauvres concitoyens millionnaires."
La satire devient plus mordante lorsque l'auteur aborde la stipulation selon laquelle les petits locataires devront prouver leur incapacité à payer leur loyer après le 1er octobre 1916. Cette exigence est ridiculisée, car elle repose sur l'hypothèse absurde que les petits locataires deviendront soudainement capables de payer leurs loyers, même en pleine guerre.
Dupont-Durand pousse l'ironie plus loin en affirmant que, selon les sénateurs, plus la guerre durera, plus les petits locataires s'enrichiront. Cette proposition est manifestement absurde, et l'auteur utilise cette contradiction pour mettre en lumière l'incompétence et la déconnexion des sénateurs de la réalité économique et sociale des citoyens ordinaires.
L'auteur se moque également de la vénération aveugle pour les sénateurs, perçus comme des personnes âgées et sages qui ne diraient jamais de bêtises. Cette croyance est tournée en dérision, car elle repose sur l'idée que les sénateurs sont infaillibles et bien informés grâce à leurs contacts "très bien et très haut placés."
Finalement, Dupont-Durand conclut avec une ironie mordante, en affirmant que la prolongation de la guerre enrichira tellement les petits locataires qu'ils deviendront eux-mêmes de gros propriétaires. Ainsi, la loi votée par le Sénat finira par favoriser tous les citoyens, petits et grands, ce qui est évidemment une absurdité. Cette conclusion souligne l'injustice de la législation et critique la manière dont les lois sont souvent faites au profit des riches et des puissants, tout en ignorant les besoins des plus vulnérables.
"Une Loi d'Espoir" est un exemple brillant de satire politique, utilisant l'humour et l'ironie pour critiquer les lois injustes et les privilèges des classes dirigeantes. En exposant les absurdités et les contradictions de la nouvelle législation sur les loyers, Le Canard Enchaîné souligne l'injustice sociale et l'incompétence des sénateurs, tout en rappelant les réalités cruelles de la guerre pour les citoyens ordinaires.
🖋️ « Les beaux titres »
Le Canard s’amuse à démonter la rhétorique des manchettes guerrières : promesses de victoires, annonces triomphales, tout est recyclé pour flatter l’opinion. Un démontage systématique de l’emballage héroïque de la presse.
Gustave le bon sujet, dessin de Lucien Laforge.





