Expédition de votre Canard enchainé

EXPEDITION SOUS 24H

Envoi soigné de votre Canard enchainé

ENVOI SOIGNÉ

Paiement sécurisé pour l'achat de votre Canard enchainé

PAIEMENTS SÉCURISÉS

Livraison offerte de votre Canard enchainé à partir de 15€ de commande

LIVRAISON OFFERTE À PARTIR DE 15€

Paiement sécurisé pour l'achat de votre Canard enchainé

PAIEMENTS SÉCURISÉS

N° 514 du Canard Enchaîné – 5 Mai 1926

N° 514 du Canard Enchaîné – 5 Mai 1926

79,00 

En stock

Moisissure des moisissures !

Dans Le Canard enchaîné du 5 mai 1926, Pierre Scize livre un texte d’une verve étourdissante : Moisissure des moisissures ! Une diatribe lyrique où la satire scientifique rencontre la poésie corrosive. Tandis que la bourgeoisie craint la révolution du 1er mai, Scize raille les véritables ferments de décomposition : non pas le peuple, mais la société elle-même, rongée par la bêtise, l’académisme et le conformisme. Sous prétexte de commenter une communication de l’Académie des sciences, il invente une apocalypse biologique : la France comme culture de moisissure universelle. Un texte d’anticipation métaphorique, d’une actualité saisissante.

A la terrasse, dessin de Petrus.

Couac ! propose ses canards de 3 façons au choix

En stock

Canard au naturel
Canard en chemise

Chaque numéro ou journal anniversaire, peut être inséré dans une pochette cadeau au choix, d’un très beau papier pur coton, comportant une illustration originale spécialement réalisée pour COUAC ! par Fabrice Erre ou Laurent Lolmede, ou pour les premiers lecteurs du Canard Enchainé par Lucien Laforge.

Cette pochette cadeau assure aussi une conservation optimale du journal : un papier au PH neutre limitant la dégradation des vieux journaux sur la durée.

Décliné en 4 pochettes originales (Gratuite)
Pochette offerte pour toutes éditions d’un prix supérieur à 59€
Visualiser les illustrations en cliquant sur le nom des auteurs

Canard laqué

Enchâssé entre deux feuilles d’acrylique (plexiglass extrudé*) il s’exposera aux regards sous son plus beau jour.

Les propriétés anti-UV de ce plexiglass de 2 mm lui assureront une conservation optimale limitant le jaunissement.

Le maintien entre les deux plaques, avec 8 petites pinces nickelées, supprime la vue des plis ainsi que leurs effets indésirables. Les marges autour du journal sont de 2 cm et sont ajustées au format de l’édition, qui a varié au fil des décennies.

*Transparence, légèreté, résistance aux chocs et aux UV

Cette présentation est déclinée en 2 options :

Plexi transparent (30€) servant de fond, plus discret mais élégant il permet aussi la vision de la dernière page du journal.
Plexi noir (35€) servant de fond, il met en valeur la teinte et le format du journal, s’harmonisant parfaitement avec les encres noires de la page.

Dans son article Moisissure des moisissures ! paru à la une du Canard enchaîné du 5 mai 1926, Pierre Scize signe l’un de ces textes où la satire politique se fait poésie métaphysique. À la veille d’un 1er Mai redouté par les autorités comme le point de départ d’une révolution, Scize détourne l’attente en un pamphlet drolatique : la révolution viendra, certes, mais d’un autre ferment — celui de la moisissure.

Le texte s’ouvre sur une ironie feutrée : « Le sort se plaît à déjouer notre attente. » Tandis que les bourgeois redoutent le coup de Moscou ou de la rue Montmartre, la subversion, dit Scize, ne viendra « ni d’ici, ni de là ». Elle est déjà là, en nous, lente, insidieuse : la décomposition du monde moderne, des esprits et des institutions. Sous le ton facétieux, c’est une parabole grinçante sur l’épuisement d’une société d’après-guerre, engluée dans sa propre décadence.

Le déclencheur du texte est anodin : une communication scientifique de MM. Tissot et d’Arsonval à l’Académie des sciences, affirmant que « la vie n’est que moisissure, carie et faisandage ». Scize s’empare de cette révélation comme d’un manifeste : voilà donc « le feu grégeois de la vérité » ! L’humour du Canard prend ici la forme d’une cosmogonie grotesque : syndicats de moisissures, académies de champignons, cryptogames du boulevard Saint-Germain, jusqu’à Mistinguett et Mayol réduits à des « mycéliums attirés par les fromages excessifs dont ils se gratifient ».

L’article, foisonnant, relève de la satire baroque. Scize déploie une écriture torrentielle, accumulative, où la métaphore biologique devient un instrument politique. La France des années 1920, que l’auteur décrit, sort d’une décennie de guerre et de bouleversements, mais retombe dans la torpeur. Le Cartel des gauches au pouvoir vacille, le franc s’effondre, et les ligues d’extrême droite agitent les rues : dans ce climat de désordre latent, le Canard renverse le discours dominant. Ce ne sont pas les masses laborieuses qui menacent la civilisation : c’est la civilisation elle-même qui pourrit.

Scize écorne tout le monde : l’armée, les académiciens, les politiciens et les artistes de music-hall. Les images pullulent : les savants sont « des cryptogames de basanes », la Comédie-Française « une spore où s’amoncellent les vers muqueux », Mistinguett « une pousse de mycélium », et les politiciens, des « selles purgatives » du régime. Sous l’exagération verbale se cache une vision profondément désabusée : l’humanité entière, saturée de conventions, est entrée en fermentation morale.

Ce texte n’est pas seulement une pochade d’humoriste : c’est une satire visionnaire, presque surréaliste avant l’heure. Par son foisonnement d’images organiques, il annonce le goût des écrivains de l’entre-deux-guerres pour la métaphore biologique du déclin — celle que Céline ou Drieu reprendront plus tard sur un ton bien moins rieur. Chez Scize, le rire reste libérateur : la putréfaction devient poésie, la décrépitude un champ lexical à cultiver.

En 1926, alors que la République chancelle sous les scandales et les menaces de banqueroute, Le Canard enchaîné trouve dans cette « moisissure » le symbole parfait : celui d’un monde qui se décompose tout en continuant de discourir sur son hygiène. Et Pierre Scize, prophète moqueur, en tire un constat à la fois sinistre et drôle : si tout pourrit, autant en rire — mais avec style.