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N° 6 du Canard Enchaîné – 9 Août 1916

N° 6 du Canard Enchaîné – 9 Août 1916

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Ils ne marchent pas. Ils courent !…

Deux semaines plus tard, le Canard jubile : plusieurs grands quotidiens, de l’Ouest-Éclair à l’Écho de Paris, ont repris pour argent comptant son canular du sous-marin « démontable » ! Le n°6 s’ouvre donc sur une moquerie jubilatoire : « Ils ne marchent pas. Ils courent ! » Le journal raille la précipitation de ses confrères à flairer un scoop et republie, sous la plume de La Fouchardière, le récit du fameux submersible livré en kit. La devise inaugurale – « ne publier que des nouvelles fausses » – prend ici toute sa saveur : l’affaire du Deutschland consacre le Canard en maître du canular satirique.

Pas le seul mais un numéro particulièrement caviardé par les ciseaux d’Anastasie: illustration de la censure pendant la guerre.

Encore une engueulade…, dessin de Enzo Manfredini.

Couac ! propose ses canards de 3 façons au choix

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Chaque numéro ou journal anniversaire, peut être inséré dans une pochette cadeau au choix, d’un très beau papier pur coton, comportant une illustration originale spécialement réalisée pour COUAC ! par Fabrice Erre ou Laurent Lolmede, ou pour les premiers lecteurs du Canard Enchainé par Lucien Laforge.

Cette pochette cadeau assure aussi une conservation optimale du journal : un papier au PH neutre limitant la dégradation des vieux journaux sur la durée.

Décliné en 4 pochettes originales (Gratuite)
Pochette offerte pour toutes éditions d’un prix supérieur à 59€
Visualiser les illustrations en cliquant sur le nom des auteurs

Enchâssé entre deux feuilles d’acrylique (plexiglass extrudé*) il s’exposera aux regards sous son plus beau jour.

Les propriétés anti-UV de ce plexiglass de 2 mm lui assureront une conservation optimale limitant le jaunissement.

Le maintien entre les deux plaques, avec 8 petites pinces nickelées, supprime la vue des plis ainsi que leurs effets indésirables. Les marges autour du journal sont de 2 cm et sont ajustées au format de l’édition, qui a varié au fil des décennies.

*Transparence, légèreté, résistance aux chocs et aux UV

Cette présentation est déclinée en 2 options :

Plexi transparent (30€) servant de fond, plus discret mais élégant il permet aussi la vision de la dernière page du journal.
Plexi noir (35€) servant de fond, il met en valeur la teinte et le format du journal, s’harmonisant parfaitement avec les encres noires de la page.

Ils ne marchent pas, ils courent !...

Deux semaines plus tard, l’affaire du Deutschland revient en force dans les colonnes du Canard. Cette fois, le journal jubile : son canular sur le sous-marin « monté en pièces détachées à Baltimore » a été pris au sérieux par plusieurs grands quotidiens, dont L’Ouest-Éclair, l’Écho de Paris et la Liberté. D’où un irrésistible retour de bâton : « Ils ne marchent pas, ils courent ! » titre le Canard en se gaussant des confrères qui ont relayé sans ciller ce bobard né… rue Saint-Honoré.

Le journal feint l’étonnement : « Franchement, nous ne pensions pas que personne marcherait… » Mais il savoure sa revanche : ces « grands organes » sont dénoncés comme des chiens se jetant « sur la truffe » d’une histoire farfelue. Le rappel solennel de la promesse inaugurale – « Le Canard Enchaîné ne publiera que des nouvelles fausses » – prend ici une dimension jubilatoire. Le canular est devenu une arme critique : il démasque le manque de discernement des « feuilles autorisées ».

En prime, un troisième article, signé cette fois par Georges de La Fouchardière (Le sous-marin démontable), vient enfoncer le clou. Le Canard republie avec gourmandise le récit déjà paru dans l’Œuvre, attribué à son « spirituel ami », et insiste sur la mécanique de la supercherie : un sous-marin démontable, transporté par morceaux, pour berner le monde.

En multipliant les piques, le jeune hebdomadaire installe son identité : faire de la satire une méthode de critique de la presse. Là où les journaux dominants se piquent de sérieux, le Canard choisit la moquerie et la farce pour mettre en lumière leur crédulité. L’épisode du Deutschland devient ainsi une victoire fondatrice : à peine né, le palmipède prouve que sa plume corrosive peut ridiculiser les puissants… y compris ses confrères journalistes.

Le Canard enchaîné et l’affaire du Deutschland (1916)

Une affaire fondatrice : quand le palmipède ridiculise la presse sérieuse

En juillet 1916, le monde entier parle du Deutschland, premier sous-marin marchand allemand, qui vient d’accoster à Baltimore après une traversée spectaculaire de l’Atlantique. L’exploit, en pleine guerre sous-marine, fascine et inquiète : il montre que le Reich peut briser le blocus allié. La presse française, avide de détails, se passionne pour cette prouesse technique.

C’est alors que le Canard enchaîné, fondé seulement trois semaines plus tôt, publie en une (26 juillet, n°4) un article signé Ph. Berthelier : « La fin d’un bluff ». L’hebdomadaire avance, sans ciller, que le Deutschland n’a jamais traversé l’Atlantique… mais qu’il a été construit en catimini à Baltimore, pièce par pièce, sous une bâche ! Une supercherie grotesque, qui joue sur l’expression « monter un bateau ». Le ton est donné : là où les autres journaux se grisent de récits sensationnels, le Canard pratique la fausse nouvelle assumée pour mettre en lumière la crédulité médiatique.

Le retour de bâton (9 août, n°6)

Le canular ne tarde pas à rebondir : plusieurs grands titres – Ouest-Éclair, l’Écho de Paris, la Liberté – reprennent la fable au sérieux. Le Canard jubile et publie deux articles :

  • « Ils ne marchent pas. Ils courent ! », où il raille ces confrères trop pressés de flairer un « scoop » et rappelle sa devise inaugurale : « Le Canard Enchaîné ne publiera que des nouvelles fausses ».

  • « Le sous-marin démontable », signé Georges de La Fouchardière, qui développe avec brio l’idée du submersible livré en kit.

Une victoire satirique

Cet épisode est une victoire fondatrice pour le jeune hebdomadaire : il installe sa marque de fabrique, mêlant canular, ironie et critique du journalisme dominant. En piégeant la presse « sérieuse », le Canard démontre qu’il peut être à la fois farceur et redoutablement efficace dans la dénonciation des travers médiatiques.

En 1916, alors que la guerre impose le silence et la propagande, le palmipède trace déjà sa ligne : rire de tout, surtout des crédules, et ne jamais marcher dans les bobards. Avec le Deutschland, il a trouvé sa première grande bataille.