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N° 628 du Canard Enchaîné – 11 Juillet 1928

N° 628 du Canard Enchaîné – 11 Juillet 1928

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On va construire… des statues !
Quand Le Canard enchaîné raille la France bâtisseuse et commémorative de 1928



Le 11 juillet 1928, Le Canard enchaîné juxtapose deux monuments de la France d’après-guerre : le projet de 260 000 logements promis par le ministre Loucheur, et l’inauguration de la statue du maréchal Foch. Sous la plume de J.-A. Moret et d’un rédacteur anonyme, la République se rêve bâtisseuse, mais ne produit que de la pierre… pour ses héros. Satire grinçante d’un pays qui, au lieu de loger les vivants, leur érige des statues — et où l’humour reste le dernier refuge du bon sens.

Couac ! propose ses canards de 3 façons au choix

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Canard au naturel
Canard en chemise

Chaque numéro ou journal anniversaire, peut être inséré dans une pochette cadeau au choix, d’un très beau papier pur coton, comportant une illustration originale spécialement réalisée pour COUAC ! par Fabrice Erre ou Laurent Lolmede, ou pour les premiers lecteurs du Canard Enchainé par Lucien Laforge.

Cette pochette cadeau assure aussi une conservation optimale du journal : un papier au PH neutre limitant la dégradation des vieux journaux sur la durée.

Décliné en 4 pochettes originales (Gratuite)
Pochette offerte pour toutes éditions d’un prix supérieur à 59€
Visualiser les illustrations en cliquant sur le nom des auteurs

Canard laqué

Enchâssé entre deux feuilles d’acrylique (plexiglass extrudé*) il s’exposera aux regards sous son plus beau jour.

Les propriétés anti-UV de ce plexiglass de 2 mm lui assureront une conservation optimale limitant le jaunissement.

Le maintien entre les deux plaques, avec 8 petites pinces nickelées, supprime la vue des plis ainsi que leurs effets indésirables. Les marges autour du journal sont de 2 cm et sont ajustées au format de l’édition, qui a varié au fil des décennies.

*Transparence, légèreté, résistance aux chocs et aux UV

Cette présentation est déclinée en 2 options :

Plexi transparent (30€) servant de fond, plus discret mais élégant il permet aussi la vision de la dernière page du journal.
Plexi noir (35€) servant de fond, il met en valeur la teinte et le format du journal, s’harmonisant parfaitement avec les encres noires de la page.

En ce 11 juillet 1928, Le Canard enchaîné joue un admirable contrepoint : deux textes en apparence sans lien — l’un consacré à la politique du logement de Louis Loucheur, l’autre à l’inauguration d’une statue du maréchal Foch — se répondent comme les deux faces d’une même médaille. D’un côté, la France des discours modernistes ; de l’autre, celle des commémorations figées. Entre reconstruction et glorification, la satire du Canard découpe au scalpel une République qui confond avenir et souvenir.

Le premier article, « On va construire… mais quoi ? », signé J.-A. Moret, s’empare avec un humour ravageur du projet Loucheur. Ce dernier, ministre du Travail et industriel visionnaire, venait de promettre la construction de 260 000 logements en cinq ans — une ambition saluée par la Chambre et la presse comme un acte de foi républicain. Moret, lui, applaudit… mais à sa manière :

« Que, d’une seule Chambre, on puisse faire sortir 260 000 appartements, c’est un miracle devant lequel s’inclineront les sceptiques. »
L’article prend la forme d’une consultation imaginaire : après un « homme de science » (Painlevé) qui rêve de dortoirs communaux, un « homme de génie » (Citroën) qui veut des logements en métal « aussi petits que ses autos », et un « propriétaire » qui propose de couper les appartements en deux « pour doubler le nombre de locataires et de loyers », Moret laisse le lecteur conclure : si Loucheur bâtit ainsi, on est mieux logé dans Le Canard que dans la République.

Cette ironie sur la « France qui construit » trouve un écho parfait dans le second texte, « Le maréchal Foch et son cheval ont inauguré leur monument », anonyme mais tout aussi mordant. Là encore, tout est vrai : le 10 juillet 1928, la statue équestre du maréchal Foch, œuvre de Malfray, venait d’être inaugurée à Cassel (Nord). Le journal s’en amuse avec une verve absurde : « Le maréchal Foch, qui est le premier dans nos cœurs, n’est pas le premier à avoir inauguré sa propre statue… » Et de filer la moquerie jusqu’à prêter des pensées au cheval, « charmé de se voir en statue » et se réjouissant d’une « revanche » sur son maître, qui l’avait délaissé pendant la guerre pour l’automobile.

Sous la drôlerie, une critique redoutable : la France de 1928, figée dans la mémoire de la Grande Guerre, continue d’honorer ses gloires militaires tandis que la crise du logement perdure et que les classes populaires peinent à se loger décemment. D’un côté, on célèbre l’immobilité héroïque ; de l’autre, on promet la construction de masses d’immeubles qui, en pratique, resteront hors de portée du peuple.

Le Canard enchaîné tisse ici un double pamphlet — contre l’esprit de commémoration et contre la rhétorique du progrès. Le pays qui érige des statues à Foch mais loge ses ouvriers à crédit n’a peut-être pas tout à fait compris ses priorités. À travers les voix moqueuses de Moret et du rédacteur anonyme, c’est la satire sociale la plus fine du Canard d’entre-deux-guerres qui s’exprime : une France à la fois bâtisseuse et bureaucratique, patriote et paradoxale, où l’on construit surtout… des symboles.