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N° 630 du Canard Enchaîné – 25 Juillet 1928

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Vive Paul-Boncour ! ou la satire du civisme militarisé
Quand Pierre Scize démonte avec humour l’« esprit civique » à la française



Dans Le Canard enchaîné du 25 juillet 1928, Pierre Scize dresse un portrait ironique de Joseph Paul-Boncour, député socialiste, capitaine de réserve et apôtre autoproclamé de la « milice civique ». Sous des airs de louange, son article démonte avec malice le mélange d’idéalisme et d’autoritarisme qui anime la gauche républicaine d’entre-deux-guerres. Scize feint d’applaudir l’homme, mais c’est le spectre d’un civisme militarisé qu’il met à nu — ce drôle de patriotisme où l’on rêve de « sécurité désarmée »… à condition d’avoir des milices.

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Chaque numéro ou journal anniversaire, peut être inséré dans une pochette cadeau au choix, d’un très beau papier pur coton, comportant une illustration originale spécialement réalisée pour COUAC ! par Fabrice Erre ou Laurent Lolmede, ou pour les premiers lecteurs du Canard Enchainé par Lucien Laforge.

Cette pochette cadeau assure aussi une conservation optimale du journal : un papier au PH neutre limitant la dégradation des vieux journaux sur la durée.

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Canard laqué

Enchâssé entre deux feuilles d’acrylique (plexiglass extrudé*) il s’exposera aux regards sous son plus beau jour.

Les propriétés anti-UV de ce plexiglass de 2 mm lui assureront une conservation optimale limitant le jaunissement.

Le maintien entre les deux plaques, avec 8 petites pinces nickelées, supprime la vue des plis ainsi que leurs effets indésirables. Les marges autour du journal sont de 2 cm et sont ajustées au format de l’édition, qui a varié au fil des décennies.

*Transparence, légèreté, résistance aux chocs et aux UV

Cette présentation est déclinée en 2 options :

Plexi transparent (30€) servant de fond, plus discret mais élégant il permet aussi la vision de la dernière page du journal.
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Le 25 juillet 1928, Le Canard enchaîné publie en première page un long article signé Pierre Scize, intitulé « Vive Paul-Boncour ! ». Sous le vernis d’un hommage, c’est une véritable parodie d’enthousiasme républicain : en s’adressant à un lecteur qu’il prend à témoin, Scize s’amuse à pousser jusqu’à l’absurde le culte du civisme prôné par Joseph Paul-Boncour, figure de la SFIO, pacifiste convaincu mais paradoxal défenseur d’une « milice civique ».

L’article s’ouvre sur le ton mondain d’une chronique légère : une « belle jeune dame » vantant le charme du député, rencontré « sur les bords du Léman » parmi les diplomates de la Société des Nations. Ce décor feutré plante la scène : la gauche parlementaire française, séduite par les idéaux genevois, rêve d’un pacifisme mondain, élégamment verni d’idéalisme. Scize, lui, entre aussitôt dans l’ironie :

« Si ça pouvait faire baisser la température d’un ou deux degrés, je n’y verrais même que des avantages. »

Sous la plaisanterie, une critique politique : le pacifisme institutionnel de la fin des années 1920 — celui des Briand et des Paul-Boncour — apparaît au Canard comme un leurre. La guerre du Rif est encore récente (1921-1926), les tensions montent en Europe, mais les dirigeants français préfèrent discourir sur la paix en invoquant « l’esprit civique ».

Scize transforme alors le mot en arme satirique. Cet « esprit civique », censé unir les Français dans la discipline morale et le respect de la loi, lui inspire une image de caserne républicaine :

« Des camarades caporaux, des citoyens adjudants, et un “chose”, tout ce qu’il y a de plus milicien. »
L’auteur imagine une France transformée en champ d’exercices moraux, où les citoyens, dès l’enfance, apprendraient la vertu à coups de slogans patriotiques : « On ne passe pas ! », « La Madelon », « Vous n’aurez pas l’Alsace et la Lorraine ».

Derrière le rire, l’inquiétude affleure : celle d’un civisme qui, sous couvert de pacifisme, reproduit les réflexes du militarisme. Scize, ancien combattant et chroniqueur acerbe, y voit le retour masqué de l’ordre moral — un ordre civil qui parle de paix mais rêve d’obéissance. D’où sa chute mordante :

« On sera tout ce qu’il y a de plus en sécurité, et désarmés jusqu’aux dents ! »

Dans cette formule oxymorique se concentre toute la satire : la République de Paul-Boncour, trop civilisée pour être militaire, en devient ridicule. Elle veut former des miliciens pour défendre la paix, mais finit par créer une armée du civisme, discipline comprise.

Le Canard enchaîné de 1928 est alors au sommet de sa verve antimilitariste. En moquant un socialiste réformiste qui parle de « milice » avec l’assurance d’un capitaine, Scize rappelle que le danger ne vient pas seulement de la droite : il peut aussi surgir de la bonne conscience.
Son article, fausse ode et vraie charge, reste un bijou de l’humour politique de l’entre-deux-guerres — ce moment où, sous prétexte de construire la paix, on commençait déjà à rêver de la mettre en uniforme.