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N° 666 du Canard Enchaîné – 3 Avril 1929

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Plebiscite fasciste et perles frites : deux facettes du Canard du 3 avril 1929
Ernest Raynaud & Roger Salardenne



Dans Le Canard enchaîné du 3 avril 1929, l’Italie fasciste et la science des perles font cause commune au rayon satire. D’un côté, Ernest Raynaud démonte la “précision” mathématique du plébiscite mussolinien, où tout est réglé d’avance jusqu’au nombre exact de « non ». De l’autre, Roger Salardenne s’amuse du malheur d’un inventeur génial qui fit briller de fausses perles… avant de finir derrière les barreaux. Deux textes jumeaux dans leur ironie : l’un contre la dictature, l’autre contre la bêtise — les deux contre la crédulité.

Couac ! propose ses canards de 3 façons au choix

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Canard au naturel
Canard en chemise

Chaque numéro ou journal anniversaire, peut être inséré dans une pochette cadeau au choix, d’un très beau papier pur coton, comportant une illustration originale spécialement réalisée pour COUAC ! par Fabrice Erre ou Laurent Lolmede, ou pour les premiers lecteurs du Canard Enchainé par Lucien Laforge.

Cette pochette cadeau assure aussi une conservation optimale du journal : un papier au PH neutre limitant la dégradation des vieux journaux sur la durée.

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Canard laqué

Enchâssé entre deux feuilles d’acrylique (plexiglass extrudé*) il s’exposera aux regards sous son plus beau jour.

Les propriétés anti-UV de ce plexiglass de 2 mm lui assureront une conservation optimale limitant le jaunissement.

Le maintien entre les deux plaques, avec 8 petites pinces nickelées, supprime la vue des plis ainsi que leurs effets indésirables. Les marges autour du journal sont de 2 cm et sont ajustées au format de l’édition, qui a varié au fil des décennies.

*Transparence, légèreté, résistance aux chocs et aux UV

Cette présentation est déclinée en 2 options :

Plexi transparent (30€) servant de fond, plus discret mais élégant il permet aussi la vision de la dernière page du journal.
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Le 3 avril 1929, Le Canard enchaîné juxtapose en pages 2 à 4 deux textes d’un humour très différent mais d’une ironie convergente. Le premier, signé Ernest Raynaud, s’intitule « Les enseignements du plébiscite italien ». Le second, Roger Salardenne, sous le titre « Encore un martyr de la science ! », se fait le défenseur goguenard d’un inventeur malchanceux. Ensemble, ils illustrent le double registre du Canard à la fin des années 1920 : la satire politique la plus acérée et la farce sociale la plus jubilatoire, réunies dans un même numéro.

Le plébiscite à la mode Mussolini

Ernest Raynaud s’empare d’un fait d’actualité brûlant : le plébiscite organisé en Italie pour renouveler la confiance au Duce, en mars 1929. Officiellement, neuf millions d’Italiens ont voté “oui” à Benito Mussolini, contre à peine cent mille “non”. Le Canard reprend la nouvelle à la lettre — mais à la manière d’un procès-verbal de comédie.

« Non seulement on connaissait, deux mois avant la consultation, les noms des 400 députés élus, mais on avait encore fixé la proportion des oui et des non. »
Tout y passe : la “précision” des chiffres, la “discipline” des électeurs, le zèle des opposants officiels — ces pauvres figurants “aux chapeaux melons terriblement uniformes”. Raynaud décrit le plébiscite comme une pièce de théâtre parfaitement réglée, où chacun joue son rôle, même les “traîtres”, soigneusement choisis pour leur fidélité au régime.

Sous la forme d’un reportage moqueur, il démonte le mécanisme du consensus totalitaire : la mise en scène du suffrage universel comme spectacle d’obéissance. Ce rire, en 1929, a une portée politique réelle : il révèle la lucidité du Canard face aux régimes autoritaires à un moment où une partie de la presse française admire encore Mussolini.
La chute du texte est d’une ironie limpide : le nombre des “oui” ne dépasse pas celui des votants, “ce qui relève du miracle, étant donné l’empressement avec lequel les foules se sont portées aux urnes”. Une manière élégante de dire que le Duce a inventé, avant l’heure, le vote à 110 %.

L’inventeur et la poêle à perles

À la page suivante, Roger Salardenne offre un contrepoint burlesque. Il raconte l’histoire d’un certain M. Rainchaud, inventeur arrêté pour avoir fabriqué de fausses perles si parfaites qu’elles trompaient les bijoutiers. L’anecdote tourne à la farce judiciaire : Rainchaud vend à un joaillier un lot de perles “authentiques”, celui-ci se fait duper deux fois, puis porte plainte.
Salardenne, feignant l’indignation, s’exclame :

« Voilà qui est stupide ! Au lieu de féliciter Rainchaud et de l’encourager à prendre un brevet, on l’incarcère ! »
Suit une “révélation scientifique” délirante : l’inventeur faisait bouillir ses perles dans l’huile d’olive, selon “la recette des pommes de terre frites”, pour leur donner un lustre irrésistible. La morale, en fin d’article, pousse l’absurde jusqu’au bout : il invite les Parisiennes à frire leurs colliers bon marché pour rivaliser avec ceux de la comtesse de Noailles !

Derrière la cocasserie, on retrouve la verve antimorale et anticonsensuelle du Canard. Là où Raynaud moque la servilité politique, Salardenne tourne en dérision la servilité sociale, celle du commerce et des apparences. Le “martyr de la science” n’est qu’un charlatan de génie, mais il devient sous la plume du satiriste un symbole de l’inventivité réprimée — et, par extension, une métaphore de l’esprit libre qu’on enferme.

Le fil rouge du numéro : le faux et le convenu

Ces deux articles, placés à quelques pages d’écart, se répondent comme un diptyque du faux-semblant : faux vote, fausses perles, faux opposants, faux honnêtes gens. Entre la farce politique et la comédie de mœurs, Le Canard du 3 avril 1929 met en scène le règne universel du toc — celui des urnes comme celui des bijoux.
Sous le rire, une certitude : dans l’Europe de 1929, tout brille, tout s’organise, tout ment. Et c’est bien pourquoi Le Canard continue de faire sonner la casserole de la satire : en or massif, mais garantie… non conforme.