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N° 672 du Canard Enchaîné – 15 Mai 1929

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“Bobards à la noix” ou l’art de rire des fake news avant l’heure
Dr Whip – Le Canard enchaîné, 15 mai 1929



Bien avant l’ère des réseaux sociaux, Le Canard enchaîné traquait déjà les “infox”. Dans son édition du 15 mai 1929, Whip (pseudonyme de Géo Friley) signe “Bobards à la noix”, une chronique qui démonte les rumeurs journalistiques et les inventions grotesques de la presse sensationnaliste — du “serpent de mer” au “colonel-femme”. Avec son humour tranchant, Le Canard rappelle que le faux scoop n’est pas né d’hier, et que la crédulité publique est un vieux sport national. Une satire savoureuse de la “désinformation” à la sauce Troisième République.


Couac ! propose ses canards de 3 façons au choix

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Canard au naturel
Canard en chemise

Chaque numéro ou journal anniversaire, peut être inséré dans une pochette cadeau au choix, d’un très beau papier pur coton, comportant une illustration originale spécialement réalisée pour COUAC ! par Fabrice Erre ou Laurent Lolmede, ou pour les premiers lecteurs du Canard Enchainé par Lucien Laforge.

Cette pochette cadeau assure aussi une conservation optimale du journal : un papier au PH neutre limitant la dégradation des vieux journaux sur la durée.

Décliné en 4 pochettes originales (Gratuite)
Pochette offerte pour toutes éditions d’un prix supérieur à 59€
Visualiser les illustrations en cliquant sur le nom des auteurs

Canard laqué

Enchâssé entre deux feuilles d’acrylique (plexiglass extrudé*) il s’exposera aux regards sous son plus beau jour.

Les propriétés anti-UV de ce plexiglass de 2 mm lui assureront une conservation optimale limitant le jaunissement.

Le maintien entre les deux plaques, avec 8 petites pinces nickelées, supprime la vue des plis ainsi que leurs effets indésirables. Les marges autour du journal sont de 2 cm et sont ajustées au format de l’édition, qui a varié au fil des décennies.

*Transparence, légèreté, résistance aux chocs et aux UV

Cette présentation est déclinée en 2 options :

Plexi transparent (30€) servant de fond, plus discret mais élégant il permet aussi la vision de la dernière page du journal.
Plexi noir (35€) servant de fond, il met en valeur la teinte et le format du journal, s’harmonisant parfaitement avec les encres noires de la page.

À la une du Canard enchaîné du 15 mai 1929, le Dr Whip  signe une pièce typique de l’esprit du journal : une dénonciation comique des bobards médiatiques. Intitulé « Bobards à la noix », l’article déroule un florilège d’inventions de presse, de canulars et de “scoops” absurdes, comme un musée des mensonges journalistiques.

Le “serpent de mer” éternel

Whip commence par convoquer une figure récurrente du journalisme français : le “serpent de mer”, mythe médiatique qui resurgit à chaque période creuse. En 1929 comme aujourd’hui, il désigne l’information sans fondement, répétée par habitude.

“Le fameux serpent de mer, sorti tout vivant de l’imagination des rédacteurs du Constitutionnel, chargés par le monarque d’alors de faire oublier quelque gaffe concomitante.”
La satire est double : elle vise autant les journalistes en mal de copie que les gouvernements enclins à détourner l’attention du public par des distractions maritimes ou exotiques.

Whip enchaîne sur d’autres “canards” célèbres : Landru, dont la presse aurait “inventé” des détails pour nourrir la chronique judiciaire, ou encore Glozel, site archéologique auvergnat qui déchaîna, à partir de 1924, une violente controverse entre savants et imposteurs présumés. Le Canard s’était déjà amusé de cette “guerre des tessons” : Whip y voit un symbole du goût français pour la querelle vaine et la fausse découverte.

La “femme-colonel” et les Anglais

Mais la palme du bobard revient, selon lui, à un fait divers britannique rapporté avec emphase : la soi-disant “femme-colonel” découverte par la presse londonienne. Whip raille avec jubilation la crédulité de ses confrères d’outre-Manche :

“Les Anglais, qui conservent sous la perruque un flegme plus imperturbable encore que leur humour, ont avalé le double canular de la femme-colonel et de son Dunlop.”
Sous l’humour, une critique des clichés nationaux : le Britannique sérieux, l’archéologue pompeux, le journaliste français friand d’anecdotes anglo-saxonnes. Whip, en bon Canard, ne rate pas l’occasion d’un parallèle malicieux : le “flegme” britannique et la “goguenardise” française ne valent pas mieux l’un que l’autre dès qu’il s’agit de propager des balivernes.

La presse, entre sottise et connivence

Ce texte, sous sa légèreté apparente, traduit un défiance profonde du Canard envers la presse dominante. En 1929, les journaux à grand tirage — Le Petit Parisien, L’Intransigeant, L’Œuvre — rivalisent de sensations : drames, inventions scientifiques, scandales mondains. Le Canard enchaîné joue les trublions, en dénonçant les “embrouillements majeurs qui empoisonnent notre existence quotidienne”.
La satire du “journaliste du matin” qui “se penche sur son journal” pour se nourrir de mensonges est d’une modernité confondante : Whip y esquisse le portrait de l’homme désinformé, victime consentante d’un flot d’absurdités imprimées.

L’ironie française

En bon moraliste ironique, Whip conclut en observant que les Français, “bons vivants”, savent en rire :

“Nous clignons un œil indulgent, qui fait le dégoûté et croit qu’il ne croit pas.”
Autrement dit, la France n’est pas dupe — mais elle aime se faire raconter des histoires. Le bobard, loin d’être un accident médiatique, est un besoin collectif, une fiction rassurante dans un monde d’incertitudes.

Dans ce texte, le Canard enchaîné réaffirme sa fonction critique : non pas seulement celle de démentir, mais de désamorcer par le rire. La satire n’est pas une chasse au mensonge, c’est une défense immunitaire contre la bêtise.

En 1929 comme en 2025, la leçon de Whip reste d’actualité : entre le serpent de mer et la “femme-colonel”, la frontière entre information et distraction est aussi fine qu’une coquille de Canard.