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N° 685 du Canard Enchaîné – 14 Août 1929

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« Plus que jamais, l’Entente cordiale continue » – Quand Le Canard enchaîné brocarde la diplomatie franco-britannique
Le Canard enchaîné, 14 août 1929 – article signé Drégerin



Le 14 août 1929, Le Canard enchaîné publie en une une chronique pleine de verve signée Drégerin, intitulée « Plus que jamais, l’Entente cordiale continue ». Sous des airs de déclaration patriotique, c’est une charge contre la rhétorique diplomatique et les illusions de grandeur. Tandis que Briand et Poincaré vantent l’amitié franco-britannique, Le Canard rappelle que l’“Entente cordiale” est devenue un refrain vide, répété par habitude autant que par ironie. L’humour remplace ici le discours officiel — et l’“amitié des peuples” devient une comédie bien huilée.

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Au cœur de l’été 1929, la diplomatie française s’enorgueillit de la solidité retrouvée de l’Entente cordiale. Depuis 1904, cette alliance franco-britannique, d’abord militaire, s’est muée en une relation d’intérêt réciproque, vitale dans le contexte des réparations de guerre et du plan Young. C’est ce climat que Drégerin, dans Le Canard enchaîné du 14 août, transforme en un pastiche irrésistible du langage diplomatique et journalistique de l’époque.

L’humour en guise de protocole

Sous le titre « Plus que jamais, l’Entente cordiale continue », Drégerin s’amuse du ton sentencieux de la presse nationale, qui se félicite à tout propos du maintien de l’amitié franco-anglaise. L’article commence comme une leçon de morale patriotique :

“Quoi qu’on dise, en effet, et quoi qu’on fasse, l’Entente cordiale, plus que jamais, continue.”
Mais derrière ce slogan, il déploie un humour ravageur. Chaque phrase sonne comme une parodie des discours officiels — ces textes qui transforment la moindre crise diplomatique en “preuve” du lien indéfectible entre Londres et Paris.

Le journaliste tourne notamment en dérision les “déclarations fières” du ministre britannique Arthur Henderson et les postures martiales du Français Henry Chéron, alors ministre des Finances, qui venait de participer à la conférence de La Haye sur les réparations. Drégerin imagine une France qui “peut se taper joyeusement sur les cuisses de la rupture avec l’Angleterre” — façon d’illustrer que la politique extérieure se réduit souvent à une pantomime d’amitiés et de brouilles successives.

L’Entente, ce miroir de la comédie française

L’un des ressorts comiques majeurs de l’article est la personnification de l’Entente cordiale : une entité quasi mythologique, objet de vénération publique, entretenue par habitude plus que par conviction.

“Tous les patriotes auront compris d’eux-mêmes que ce n’est pas avec des effets oratoires qu’on peut venir à bout d’un sentiment aussi ancestral.”
Le ton faussement solennel masque une critique lucide : l’Entente est devenue un réflexe, un slogan politique vidé de sens, un “sentiment” entretenu par la peur de l’isolement diplomatique.

Drégerin ironise aussi sur la géographie sentimentale de cette alliance : la France, dit-il, reste liée à la Normandie, à la Pologne, à la Westphalie, à la Cité du Vatican — bref, à tout le monde et à personne. Il fait défiler une procession absurde de “pioupious unis aux arditi, aux zouaves pontificaux et aux cuirassiers de Poméranie”, symbole du grand cirque diplomatique européen où tout le monde se prétend ami, quitte à se menacer la veille.

Une satire du “grand pays” et de ses illusions

Sous le vernis d’humour, Le Canard vise plus large : la vanité française. L’article raille la conviction, typiquement “troisième-républicaine”, que la France “gagne la bataille d’Hastings” à chaque signature de traité. Drégerin rappelle qu’à force de se vouloir “grande puissance”, la diplomatie française s’auto-intoxique.

“Foin de ces expédients indignes d’un grand pays dont il est superflu de rappeler qu’il a gagné la bataille d’Hastings !”
Cette référence volontairement absurde résume tout le comique de la situation : la France se glorifie de ses victoires, tout en multipliant les alliances illusoires.

Contexte : entre La Haye et Genève

Ce texte paraît dans un contexte d’intense diplomatie. Briand et Peycelon viennent de négocier avec Stresemann la poursuite de la coopération franco-allemande dans le cadre du plan Young. La conférence de La Haye (août 1929) scelle un accord financier sur les réparations, présenté par les gouvernements comme un nouveau triomphe du “concert européen”.
Mais Le Canard enchaîné sent le décalage : cette “Europe pacifiée” repose davantage sur des effets d’annonce que sur une solidarité réelle. Drégerin met à nu la mécanique des “communiqués de victoire”, ces textes où l’on parle de fraternité pour mieux masquer la rivalité économique.

Le comique diplomatique selon Le Canard

Dans la meilleure tradition du journal, Drégerin manie le burlesque politique comme arme critique. Sous couvert de louanges, il ridiculise les prétentions françaises et anglaises à incarner la civilisation et la paix.
En 1929, à la veille du krach mondial, Le Canard fait déjà entendre cette petite musique ironique qui deviendra sa marque durable : le rire comme antidote au verbe officiel, la moquerie comme seule diplomatie sincère.


Quand Briand, Chéron et Henderson célèbrent l’amitié franco-britannique, Drégerin leur répond : l’Entente cordiale, oui — mais surtout pour rire.