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N° 696 du Canard Enchaîné – 30 Octobre 1929

N° 696 du Canard Enchaîné – 30 Octobre 1929

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30 octobre 1929 : La Fouchardière rit jaune à la veille du krach


Dans sa chronique L’Œil de Bouif, l’un des plus fins satiristes du Canard raille la vie politique française au moment où, à New York, Wall Street s’effondre. Tandis que la planète entre dans la tourmente économique, La Fouchardière tourne en dérision les “mesures radicales” d’un gouvernement français qui s’agite entre pacifisme de façade, querelles ministérielles et santé publique ubuesque. Derrière l’humour, une vérité : la République, en 1929, bricole plus qu’elle ne gouverne.

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Enchâssé entre deux feuilles d’acrylique (plexiglass extrudé*) il s’exposera aux regards sous son plus beau jour.

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30 octobre 1929 : “Mesures radicales”, ou l’art de tourner la politique en dérision

En cette fin d’octobre 1929, le monde chancelle : à New York, la Bourse s’effondre, marquant le début de la grande crise économique. En France, Le Canard enchaîné n’en sait encore rien, mais son instinct satirique ne s’y trompe pas. Sous la plume de Georges de La Fouchardière, la chronique L’Œil de Bouif du 30 octobre, intitulée “Mesures radicales”, respire cette ironie lucide qui annonce les temps troublés : derrière les rires, on sent la fatigue d’un pays englué dans ses routines politiques.

Tout commence par une conversation absurde entre deux personnages familiers du Canard, Bicard et son interlocuteur, commentant les derniers remaniements. Raymond Poincaré, vieillissant, cède la place à un éphémère M. Saladier — un nom inventé, bien sûr, mais typique de l’humour de La Fouchardière : le politique est un “plat froid” que l’on ressert. Puis vient Paul-Boncour, radical-socialiste bon teint, pressenti pour le ministère de la Guerre, et Painlevé, le savant pacifiste, qui “pense au désarmement général mais oublie de licencier la troupe”.

La chronique déroule ainsi un dialogue truffé de faux bon sens, où chaque “mesure radicale” devient une caricature : le désarmement se confond avec les courses d’Auteuil, la diplomatie avec les salons mondains, la santé publique avec des réformes grotesques. Le tout baigne dans une ironie cordiale : La Fouchardière n’est pas seulement un railleur, il est un moraliste à la manière des grands chroniqueurs de la IIIᵉ République.

Le ton faussement badin lui permet de viser juste. Car sous la blague se cache un constat accablant : la République radicale, au pouvoir depuis des années, s’essouffle. Le gouvernement Tardieu est à venir, les socialistes sont divisés, et les “radicaux”, que le titre de la chronique évoque, ne sont plus que l’ombre de leur programme. Ce sont eux, pourtant, qui tiennent les rênes du pays — un pays rassuré par la stabilité du franc Poincaré, mais déjà au bord du précipice économique.

La dernière partie du texte fait virer la satire à la farce médicale : Chiappe, préfet de police de Paris, voudrait supprimer les vespasiennes par mesure d’hygiène, et les médecins protestent… au nom du confort des malades. La Fouchardière conclut sur cette absurdité typiquement “canardesque” : la France, dit-il en substance, s’occupe des urinoirs pendant que le monde s’écroule.

Relue avec le recul de l’histoire, cette chronique prend des accents prophétiques. Alors que le krach de Wall Street vient de se produire (le 24 octobre), la verve de La Fouchardière illustre à merveille la distance comique entre les préoccupations françaises et la gravité du moment. Tandis que l’Amérique entre en crise, Paris discute protocole, pacifisme, et microbes dans les piscines municipales.

Mais c’est là tout le génie de La Fouchardière : faire rire de l’accessoire pour mieux révéler l’essentiel. Sous les jeux de mots et les portraits loufoques, il saisit le vrai drame : celui d’une République fatiguée, dont les dirigeants parlent encore de paix, sans voir venir la tempête.