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N° 707 du Canard Enchaîné – 15 Janvier 1930

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15 janvier 1930 — De ma fenêtre, on voit tout

Rodolphe Bringer croque les ridicules de son temps

Depuis sa « fenêtre », Bringer observe un monde plein de statues ratées, de faux millionnaires et de vrais imbéciles. Il s’amuse de Lindbergh qui refuse sa statue, de Tardieu qui gouverne à crédit, et de Waleffe qui choisit « la plus jolie fille de France ». En janvier 1930, le Canard enchaîné retrouve dans ses humeurs légères une lucidité cruelle : sous l’humour, la satire d’un pays qui commence à se vendre, département par département.

Couac ! propose ses canards de 3 façons au choix

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Canard au naturel
Canard en chemise

Chaque numéro ou journal anniversaire, peut être inséré dans une pochette cadeau au choix, d’un très beau papier pur coton, comportant une illustration originale spécialement réalisée pour COUAC ! par Fabrice Erre ou Laurent Lolmede, ou pour les premiers lecteurs du Canard Enchainé par Lucien Laforge.

Cette pochette cadeau assure aussi une conservation optimale du journal : un papier au PH neutre limitant la dégradation des vieux journaux sur la durée.

Décliné en 4 pochettes originales (Gratuite)
Pochette offerte pour toutes éditions d’un prix supérieur à 59€
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Canard laqué

Enchâssé entre deux feuilles d’acrylique (plexiglass extrudé*) il s’exposera aux regards sous son plus beau jour.

Les propriétés anti-UV de ce plexiglass de 2 mm lui assureront une conservation optimale limitant le jaunissement.

Le maintien entre les deux plaques, avec 8 petites pinces nickelées, supprime la vue des plis ainsi que leurs effets indésirables. Les marges autour du journal sont de 2 cm et sont ajustées au format de l’édition, qui a varié au fil des décennies.

*Transparence, légèreté, résistance aux chocs et aux UV

Cette présentation est déclinée en 2 options :

Plexi transparent (30€) servant de fond, plus discret mais élégant il permet aussi la vision de la dernière page du journal.
Plexi noir (35€) servant de fond, il met en valeur la teinte et le format du journal, s’harmonisant parfaitement avec les encres noires de la page.

De ma fenêtre,

Chaque mercredi, Rodolphe Bringer observe le monde depuis sa lucarne avec une ironie bien tempérée. Dans le Canard enchaîné du 15 janvier 1930, sa chronique De ma fenêtre mêle notations légères et piques acérées, dans un style de causerie où l’air du temps se transforme en satire du bon sens. Bringer y joue les moralistes goguenards d’une Troisième République qui s’ennuie et s’amuse à la fois.

Son premier coup d’œil va à Charles Lindbergh, héros planétaire de l’aviation moderne. New York voulait lui ériger une statue ; il refuse net. Bringer y voit un trait d’esprit : « il connaît les sculpteurs et les navets dont ils ont coutume d’orner les places publiques ». L’éloge du discernement se mue en critique des monuments médiocres, symbole d’un art officiel compassé. En quelques lignes, l’auteur dit tout : la gloire, mieux vaut la refuser avant qu’elle ne tourne au ridicule.

Suit un inventaire de brèves à la sauce Canard, où les faits divers, la politique et la société se télescopent. Un capitaine de marine « désarme » un navire ? Bringer le félicite : « le désarmement naval qu’il a accompli mérite bien d’être encouragé ». Le trait est limpide : au lendemain du krach de 1929, alors que la Société des Nations discute désarmement et paix illusoire, la satire souligne la vanité des proclamations diplomatiques.

La chronique s’enroule ensuite autour des ridicules contemporains. L’affaire Gaby Deslys, vedette disparue dix ans plus tôt mais toujours prétexte à héritages et procès, amuse Bringer : « La véritable Gaby est celle dont on hérite ! ». Puis vient une notation savoureuse sur la fortune : « Qu’est-ce que c’est, je vous prie, qu’un million, au jour d’aujourd’hui ? ». Dans une France où les petits porteurs viennent de voir leurs économies s’évaporer après la crise de 1929, le Canard relativise avec humour la valeur de l’argent et ridiculise les rêves de richesse facile.

Toujours à l’affût des grotesques médiatiques, Bringer s’en prend à Robert de Waleffe, journaliste et chroniqueur mondain, qui vient de désigner « la plus jolie fille de France ». Pourquoi lui, demande-t-il ? Et pourquoi pas « Augusta, la fille de ma concierge » ? C’est toute la dérision du Canard à l’égard des concours de beauté et du culte des vedettes, déjà fleurissants dans les années 1930.

La fin du texte atteint une veine plus politique : « On a vendu le Puy-de-Dôme ». Le propos vise le ministre des Finances, Charles Chéron, qui multiplie alors les opérations de privatisation et les projets fiscaux hasardeux ; Bringer extrapole : demain, on vendra les départements un par un ! Sous le comique, une inquiétude : celle d’un État marchandant son patrimoine comme une entreprise en faillite.

Enfin, le chroniqueur s’élève vers la culture : on fête le bimillénaire de Virgile. Prétexte à une chute moqueuse : « Je voudrais bien savoir si, par exemple, M. Valéry durera aussi longtemps. » L’opposition entre l’éternité latine et la modernité hermétique de Paul Valéry résume l’esprit de Bringer : amusé, cultivé, mais jamais pédant.

Ainsi, De ma fenêtre reste l’un des miroirs les plus vifs du Canard d’alors : un Paris spirituel, plein de bons mots, où les travers humains — vanité, cupidité, bureaucratie — se succèdent comme les images d’un kaléidoscope. Derrière la légèreté, Bringer capte avec finesse le désenchantement souriant d’une époque qui entre, sans le savoir, dans la décennie des désillusions.