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N° 713 du Canard Enchaîné – 26 Février 1930

N° 713 du Canard Enchaîné – 26 Février 1930

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26 février 1930 — Quand M. Chiappe rêvait de Rome

Le Canard ironise sur un préfet trop bien noté

D’après La Stampa, Jean Chiappe s’apprêterait à quitter la Préfecture de police pour l’ambassade de Rome. Le Canard enchaîné s’en délecte : le préfet autoritaire deviendrait ambassadeur du Duce ! Entre satire diplomatique et comédie de salon, l’article raille la République des promotions et la connivence de ses serviteurs zélés. À Rome comme à Paris, l’humour du Canard ne désarme pas.

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La nomination de M. Chiappe à l'ambassade de Rome n'est plus qu'une question d'heures

En ce début d’année 1930, Le Canard enchaîné s’amuse d’une rumeur persistante : la possible nomination de Jean Chiappe, préfet de police de Paris, à l’ambassade de France à Rome. Officiellement, l’information provient d’une interview donnée à La Stampa, le grand quotidien italien. Officieusement, c’est une invention de journaliste — ou une plaisanterie politique — dont Le Canard s’empare avec jubilation. Le résultat : une parodie d’article diplomatique où la gravité des titres contraste avec la légèreté du propos.

Jean Chiappe, personnage haut en couleur, est alors l’un des plus puissants préfets de la Troisième République. Nommé à Paris en 1927, il règne sur la police avec autorité et démagogie, se faisant le défenseur d’un « ordre moral » très conservateur. Adulé par la droite, détesté par la gauche, il est l’incarnation même du fonctionnaire politique. En février 1930, son nom est sur toutes les lèvres : Le Canard en profite pour broder une comédie diplomatique où tout est exagéré, jusqu’au couple Chiappe lui-même, caricaturé en opportunistes réjouis, pressés de « monter à Rome » comme d’autres montent à la scène.

Le ton est celui de la chronique satirique enjouée : on apprend que M. et Mme Chiappe ont déjà pris leurs dispositions, que le préfet a « trop bien servi » la République pour qu’on lui refuse cette promotion, et qu’ils partent « avec leur belle humeur proverbiale ». La mention ironique d’un « cinéma parlant » ou d’une candidature « à coups de tam-tam » souligne la vanité des mises en scène médiatiques qui entourent chaque nomination.

Mais derrière la farce, Le Canard vise juste. Rome, en 1930, est la capitale du fascisme triomphant : Mussolini y règne sans partage depuis huit ans. Imaginer Chiappe ambassadeur auprès du Duce, c’est pointer du doigt la porosité entre autorité républicaine et tentation autoritaire. Le journal, en feignant d’approuver, laisse filtrer sa crainte : « Pour qui connaît les convictions profondément républicaines et de gauche du ménage préfectoral… » La phrase, évidemment ironique, place Chiappe dans le camp des admirateurs du fascisme, ce que ses sympathies droitières rendent crédible.

Le texte multiplie les piques contre la « sympathie » affichée par Mussolini pour cet « homme d’exception ». L’allusion au « ménage préfectoral » élargit la cible à Mme Chiappe, dont Le Canard caricature les ambitions mondaines : elle se voit déjà fondatrice d’un grand « journal littéraire » à Rome. Même les collaborateurs de la Préfecture — Ballerat, Flottes, Malibert — sont promis à de mirifiques fonctions diplomatiques : un cortège de lampistes travestis en ambassadeurs.

En filigrane, la satire porte sur les mœurs administratives d’une Troisième République fatiguée, où la promotion se confond avec le piston, et la politique étrangère avec la comédie de salon. En 1930, Le Canard reste fidèle à sa méthode : faire rire de la République pour la réveiller. Deux ans plus tard, en 1932, la chute brutale de Chiappe sous le gouvernement de gauche, puis son rappel triomphal par Doumergue en 1934, confirmeront que le journal avait visé juste : le préfet préféré de la droite ne quittait jamais vraiment la scène.