Expédition de votre Canard enchainé

EXPEDITION SOUS 24H

Envoi soigné de votre Canard enchainé

ENVOI SOIGNÉ

Paiement sécurisé pour l'achat de votre Canard enchainé

PAIEMENTS SÉCURISÉS

Livraison offerte de votre Canard enchainé à partir de 15€ de commande

LIVRAISON OFFERTE À PARTIR DE 15€

Paiement sécurisé pour l'achat de votre Canard enchainé

PAIEMENTS SÉCURISÉS

N° 740 du Canard Enchaîné – 3 Septembre 1930

N° 740 du Canard Enchaîné – 3 Septembre 1930

69,00 

En stock

3 septembre 1930 — André Dahl sert un Tardieu à l’eau plate

Le Premier ministre en cure de réalisme… minéral

À Vittel, André Tardieu se fait simple “arthritique parmi les autres” et déguste sa bouteille d’eau comme un acte de gouvernement. Dans une série de dialogues irrésistibles, André Dahl transforme la cure thermale du chef du Conseil en comédie politique : un bain d’ironie contre la sécheresse morale de la Troisième République.

Couac ! propose ses canards de 3 façons au choix

En stock

Canard au naturel
Canard en chemise

Chaque numéro ou journal anniversaire, peut être inséré dans une pochette cadeau au choix, d’un très beau papier pur coton, comportant une illustration originale spécialement réalisée pour COUAC ! par Fabrice Erre ou Laurent Lolmede, ou pour les premiers lecteurs du Canard Enchainé par Lucien Laforge.

Cette pochette cadeau assure aussi une conservation optimale du journal : un papier au PH neutre limitant la dégradation des vieux journaux sur la durée.

Décliné en 4 pochettes originales (Gratuite)
Pochette offerte pour toutes éditions d’un prix supérieur à 59€
Visualiser les illustrations en cliquant sur le nom des auteurs

Canard laqué

Enchâssé entre deux feuilles d’acrylique (plexiglass extrudé*) il s’exposera aux regards sous son plus beau jour.

Les propriétés anti-UV de ce plexiglass de 2 mm lui assureront une conservation optimale limitant le jaunissement.

Le maintien entre les deux plaques, avec 8 petites pinces nickelées, supprime la vue des plis ainsi que leurs effets indésirables. Les marges autour du journal sont de 2 cm et sont ajustées au format de l’édition, qui a varié au fil des décennies.

*Transparence, légèreté, résistance aux chocs et aux UV

Cette présentation est déclinée en 2 options :

Plexi transparent (30€) servant de fond, plus discret mais élégant il permet aussi la vision de la dernière page du journal.
Plexi noir (35€) servant de fond, il met en valeur la teinte et le format du journal, s’harmonisant parfaitement avec les encres noires de la page.

Propos tardivins

Sous le titre enjoué « Propos tardivins », André Dahl (alias le chroniqueur satirique du Canard enchaîné) signe le 3 septembre 1930 une des pages les plus savoureuses du Canard de l’ère Tardieu. En quelques scènes d’humour, il croque le président du Conseil André Tardieu, transformé en personnage d’eau minérale : un politicien en villégiature à Vittel, prêchant la vertu dans l’ombre des kiosques à biscottes.

L’article joue sur un double sens aussi subtil qu’efficace : tardivin, c’est à la fois le vin tardif de la bonne humeur et la satire d’un Tardieu en cure d’eau… autrement dit, d’un Premier ministre censé « purifier » la France, mais qui ne réussit qu’à l’irriguer de platitudes. Dahl, fidèle à l’esprit du Canard, dresse un portrait féroce de ce technocrate hyperactif que ses adversaires surnommaient déjà « le petit Bonaparte de la Troisième ».

Tout commence à Vittel, station chic où se croisent aristocrates hydropathes et politiciens arthritiques. Tardieu, dit le correspondant ironique, « marche à pas énergiques » avant d’expliquer aux curistes :

« Pendant mon séjour, pas de service d’ordre, pas de saluts, pas de Marseillaise ! Je ne suis qu’un arthritique parmi les autres et mes reins rentrent dans le rang… »

Mais ce “citoyen ordinaire” qui boit sa bouteille d’eau minérale chaque matin, sous le regard dévot du public, reste le chef du gouvernement, et chaque gorgée devient une cérémonie patriotique. Dahl excelle à montrer la théâtralisation du pouvoir, jusque dans les gestes les plus anodins : « Elle est meilleure qu’hier ! », s’exclame Tardieu, comme s’il venait d’assurer la prospérité nationale par un verre d’Hépar.

Puis la chronique se déploie en petites scènes : au golf, au casino, au salon ou chez le docteur, le président du Conseil distribue bons mots et recettes de gouvernement. À un baigneur inquiet de la chute des actions, il conseille : « Privez-vous un peu de pain et achetez la Banque de France ! » — une réplique d’anthologie où Dahl condense tout le cynisme bourgeois de l’époque : la France des spéculateurs et des rentiers, indifférente à la misère qui monte déjà dans le pays.

La structure en sketches, ponctuée de tirets et de notations elliptiques, rappelle les Propos d’Alphonse Allais ou les Notes de voyage d’un Guitry désabusé. Sous l’humour, une vérité s’impose : l’année 1930 est celle où le gouvernement Tardieu s’essouffle. Après deux ans de “réalisme” économique, la France entre dans la spirale de la crise mondiale. Les ouvriers du Nord sont en grève, la dette coloniale s’alourdit, et le pouvoir ne répond que par des pirouettes.

Quand Dahl écrit :

« Je veux rentrer avec une vessie toute propre et je vous garantis que je la leur ferai prendre pour une lanterne ! »,
il ne parle plus d’hydrothérapie, mais du mensonge politique : cette propreté de façade qu’on brandit pour éclairer un pays plongé dans le brouillard.

En quelques paragraphes, Le Canard résume ce que la presse officielle tait : l’ivresse du pouvoir, la vacuité du discours, la comédie du “réalisme tardivien”. À Vittel comme à Paris, Tardieu boit beaucoup d’eau… mais c’est bien la France qu’il laisse se dessécher.