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N° 743 du Canard Enchaîné – 24 Septembre 1930

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Les bains du Léthé

À la une du Canard enchaîné, Pierre Scize convoque la mythologie pour alerter sur un danger bien réel : l’oubli.
En 1930, l’Europe se berce d’illusions de paix, mais les souvenirs de la Grande Guerre s’effacent déjà.
Scize raconte un cinéma berlinois bouleversé par Westfront 1918… et une foule qui, sitôt dehors, reprend sa promenade dominicale, insensible.
“Les bains du Léthé pourraient être demain des bains de sang”, avertit-il.
95 ans plus tard, l’avertissement résonne : l’oubli des catastrophes prépare toujours leur retour.

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Chaque numéro ou journal anniversaire, peut être inséré dans une pochette cadeau au choix, d’un très beau papier pur coton, comportant une illustration originale spécialement réalisée pour COUAC ! par Fabrice Erre ou Laurent Lolmede, ou pour les premiers lecteurs du Canard Enchainé par Lucien Laforge.

Cette pochette cadeau assure aussi une conservation optimale du journal : un papier au PH neutre limitant la dégradation des vieux journaux sur la durée.

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Canard laqué

Enchâssé entre deux feuilles d’acrylique (plexiglass extrudé*) il s’exposera aux regards sous son plus beau jour.

Les propriétés anti-UV de ce plexiglass de 2 mm lui assureront une conservation optimale limitant le jaunissement.

Le maintien entre les deux plaques, avec 8 petites pinces nickelées, supprime la vue des plis ainsi que leurs effets indésirables. Les marges autour du journal sont de 2 cm et sont ajustées au format de l’édition, qui a varié au fil des décennies.

*Transparence, légèreté, résistance aux chocs et aux UV

Cette présentation est déclinée en 2 options :

Plexi transparent (30€) servant de fond, plus discret mais élégant il permet aussi la vision de la dernière page du journal.
Plexi noir (35€) servant de fond, il met en valeur la teinte et le format du journal, s’harmonisant parfaitement avec les encres noires de la page.

Le 24 septembre 1930, Le Canard enchaîné publie un long article signé Pierre Scize, intitulé Les bains du Léthé. L’auteur emprunte au mythe grec du fleuve de l’oubli pour brosser un tableau inquiétant : à peine une décennie après l’armistice, l’Europe semble avoir déjà tourné la page des horreurs de 14–18.

Scize raconte notamment une expérience personnelle : la projection à Berlin du film Westfront 1918 de G.W. Pabst, chef-d’œuvre pacifiste qui montre sans détour la violence des combats, les gaz, les cadavres, la détresse des soldats. Dans la salle, l’émotion est intense, palpable, presque insoutenable. Mais à la sortie, écrit-il, la foule reprend aussitôt ses habitudes, comme anesthésiée. L’oubli, plus fort que la mémoire, reprend ses droits.

Ce constat, Scize l’étend à l’ensemble de l’Europe. Tandis que la Société des Nations tente d’incarner l’espoir d’une paix durable, les gouvernements, eux, préparent en coulisse le prochain conflit. Herriot lui-même, alors président du Conseil, reconnaît que “cette faculté d’oubli est effrayante”. La presse, les diplomates, le public : tous semblent considérer la paix comme une parenthèse fragile, quand la guerre, elle, reste toujours envisageable.

L’avertissement de Pierre Scize est limpide : “Prenez garde. Les bains du Léthé pourraient être demain des bains de sang.” L’oubli des catastrophes passées, loin de garantir l’apaisement, favorise leur répétition. En 1930, l’article sonnait comme une mise en garde contre les dangers de la passivité et de l’indifférence collective. Avec le recul, il prend des accents prophétiques : moins de dix ans plus tard, l’Europe plongeait à nouveau dans l’abîme.

Aujourd’hui, 95 ans après cette publication, le texte résonne encore. L’oubli, ce mécanisme de survie individuelle, devient un piège collectif lorsqu’il efface les traumatismes historiques. La mémoire des guerres s’amenuise à mesure que disparaissent les témoins, et le risque est toujours là de voir l’histoire bégayer.

En remettant à la une la voix de Pierre Scize, Le Canard enchaîné de 1930 nous rappelle que la satire n’est pas qu’un rire : c’est aussi une alarme. Derrière l’ironie du titre, Les bains du Léthé cache une vérité sombre mais nécessaire : on n’échappe jamais aux catastrophes par l’oubli, seulement par la vigilance.