N° 89 du Canard Enchaîné – 13 Mars 1918
N° 89 du Canard Enchaîné – 13 Mars 1918
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Ceux qui vont partir (pour New York) et dont je suis … Jouhaux
Restrictions et provisions,dessin de Bour – Un brave, par Whip – L’heure du Japon, par René Buzelin – Les voix dans les ténèbres, par de La Fouchardière – Le carême – le bon Roy d’Yvetot, par Rodolphe Bringer – La proposition de Loi de M. Jules Pompon, par A. des Enganes – A travers paris – Dans les bégonias – Une grave affaire – Les tickets de pain, dessin de Lucien Laforge – A travers la presse déchaînée –
🖋️ « Dans les bégonias »
Un petit bijou de satire lexicale : sous couvert d’un jeu de mots (tu cherrres / tu chéris), un canard observe un gros personnage piétinant des bégonias. Cette image ironise sur les journalistes qui « en font trop » en roulant des mécaniques patriotiques — la presse transformée en parterre de fleurs piétinées.
Couac ! propose ses canards de 3 façons au choix
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13 mars 1918, n°89 – Georges de La Fouchardière, « La voix dans les ténèbres »
En mars 1918, à quelques mois de l’armistice, Georges de la Fouchardière publie dans Le Canard enchaîné un texte au ton singulier : « La voix dans les ténèbres ». Ici, le rire se fait plus grave, plus inquiet. Le titre annonce déjà l’ambiguïté : cette voix, c’est celle de la propagande, qui promet la victoire et l’espérance, mais c’est aussi celle du doute, qui se glisse dans l’ombre des tranchées et des cafés parisiens.
La chronique joue sur l’opposition entre lumière et obscurité. La clarté des slogans officiels se heurte à la nuit des souffrances réelles. Dans ce contraste, de la Fouchardière glisse le Bouif, porte-parole de l’homme ordinaire : il entend ces voix, les répète à sa façon maladroite, mais en révèle surtout la vanité. Ce qu’il fait entendre, c’est le silence des morts, la fatigue des vivants, et la méfiance des lecteurs face aux discours trop brillants.
Douglas souligne que cet article illustre une évolution du Canard : l’humour y reste présent, mais teinté de noirceur. La guerre touche à sa fin, mais la confiance s’est effritée ; on rit encore, mais d’un rire sombre. La « voix dans les ténèbres » n’est pas seulement une parodie : c’est aussi un écho de l’état d’esprit d’une France qui avance dans le noir, cherchant désespérément une lueur.