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N° 90 du Canard Enchaîné – 20 Mars 1918

N° 90 du Canard Enchaîné – 20 Mars 1918

89,00 

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Il n’y a qu’une Justice

Le Canard du 20 mars 1918 publie une charge d’Henri Béraud contre l’injustice d’une justice de classe. À travers le procès d’un agent de police voleur de cochons et la clémence accordée aux puissants fraudeurs, il dénonce une balance judiciaire faussée. L’affaire devient parabole : la justice frappe durement les humbles mais ferme les yeux sur les grands. Une satire au vitriol, qui convoque jusqu’à Crainquebille et Anatole France pour mieux rappeler que sous l’uniforme de la République, les inégalités perdurent.

Le …me conseil de révision, dessin de Marcel Arnac

Couac ! propose ses canards de 3 façons au choix

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Canard au naturel
Canard en chemise

Chaque numéro ou journal anniversaire, peut être inséré dans une pochette cadeau au choix, d’un très beau papier pur coton, comportant une illustration originale spécialement réalisée pour COUAC ! par Fabrice Erre ou Laurent Lolmede, ou pour les premiers lecteurs du Canard Enchainé par Lucien Laforge.

Cette pochette cadeau assure aussi une conservation optimale du journal : un papier au PH neutre limitant la dégradation des vieux journaux sur la durée.

Décliné en 4 pochettes originales (Gratuite)
Pochette offerte pour toutes éditions d’un prix supérieur à 59€
Visualiser les illustrations en cliquant sur le nom des auteurs

Canard laqué

Enchâssé entre deux feuilles d’acrylique (plexiglass extrudé*) il s’exposera aux regards sous son plus beau jour.

Les propriétés anti-UV de ce plexiglass de 2 mm lui assureront une conservation optimale limitant le jaunissement.

Le maintien entre les deux plaques, avec 8 petites pinces nickelées, supprime la vue des plis ainsi que leurs effets indésirables. Les marges autour du journal sont de 2 cm et sont ajustées au format de l’édition, qui a varié au fil des décennies.

*Transparence, légèreté, résistance aux chocs et aux UV

Cette présentation est déclinée en 2 options :

Plexi transparent (30€) servant de fond, plus discret mais élégant il permet aussi la vision de la dernière page du journal.
Plexi noir (35€) servant de fond, il met en valeur la teinte et le format du journal, s’harmonisant parfaitement avec les encres noires de la page.

Avec « Il n’y a qu’une Justice », publié le 20 mars 1918, Henri Béraud offre un texte d’une ironie corrosive, qui illustre parfaitement la manière dont Le Canard enchaîné dénonce, au cœur de la guerre, les travers de la société française. Le point de départ est une affaire judiciaire en apparence anecdotique : un agent de police, Jules Sevin, surpris en train de franchir le mur des abattoirs avec deux moitiés de porc volées, est traduit devant le tribunal.

L’ironie saute aux yeux : celui qui est censé protéger la propriété publique se fait lui-même voleur. Le « gardien de la paix » devient cambrioleur, traître à sa fonction. Béraud décrit le procès avec une solennité appuyée, parodiant les codes de l’audience judiciaire pour mieux mettre en lumière l’hypocrisie. La conclusion est claire : Sevin est condamné à treize mois de prison.

Mais le véritable objet de la chronique n’est pas tant ce policier déchu que la justice elle-même. Béraud confronte cette sévérité au traitement réservé aux puissants. Il rappelle ainsi le jugement d’un tribunal havrais, qui en 1915 s’était contenté d’infliger seize francs d’amende à un armateur ayant surfacturé une facture de 350 000 francs, ou encore la condamnation d’une simple commerçante à six mois de prison pour avoir dit que la guerre durerait trois ans. La disproportion saute aux yeux : les pauvres trinquent, les riches s’en tirent à bon compte.

L’affaire devient alors une parabole : la justice française, en théorie égale pour tous, pèse différemment selon la condition sociale des justiciables. Le policier voleur de porc paie lourdement, tandis que les fraudeurs en col blanc échappent à la rigueur. Béraud, avec son art de l’image, convoque la figure de Crainquebille, ce chiffonnier inventé par Anatole France, condamné pour un simple « Mort aux vaches ! », et suggère que l’agent Sevin n’est peut-être qu’une nouvelle incarnation de ce personnage.

En toile de fond, c’est une critique de la justice de guerre qui se dessine. Tandis que l’État réclame sacrifices et discipline aux poilus comme aux civils, l’appareil judiciaire reste marqué par les inégalités sociales. Le texte, en creux, dénonce aussi l’hypocrisie d’un système qui se drape dans l’autorité républicaine mais conserve les travers d’une justice de classe.

En 1918, ce type de chronique avait une portée particulière. Dans un contexte de rationnement, où la viande était rare et précieuse, voir un policier détourner des quartiers de bœuf ou de porc prenait une résonance immédiate pour les lecteurs. L’affaire Sevin incarnait une double trahison : envers sa mission et envers la communauté nationale. Mais pour Béraud, l’essentiel est ailleurs : pointer l’injustice structurelle, l’inégalité devant la loi, qui perdure même en temps de guerre.

Avec sa verve caustique, l’auteur rappelle que la République, malgré ses grands principes, reste minée par des pratiques iniques. « Il n’y a qu’une Justice », écrit-il, mais elle ne frappe pas tout le monde de la même manière. Une leçon amère, servie avec le sel de l’ironie, qui résonne encore comme un écho intemporel.