« Les nouveaux ministres ont été présentés, hier, à M. Albert Lebrun » – L’article satirique de Drégérin commente sur le scandale Stavisky et la rigueur avec laquelle les nouveaux ministres sont désormais inspectés avant leur prise de fonction. Après ce scandale, il est sous-entendu que les membres du gouvernement doivent prouver qu’ils sont « blancs comme neige ». L’article ironise sur la nécessité de montrer une transparence et une honnêteté irréprochables pour regagner la confiance publique.

Le texte décrit de manière humoristique une « cérémonie » où les nouveaux ministres sont présentés au président Albert Lebrun et doivent se soumettre à diverses vérifications et formalités. On y mentionne une « anthropométrie », une référence comique à un processus d’identification utilisé pour les criminels, ici appliqué aux ministres. Des objets personnels, comme des montres et des épingles de cravate, sont envoyés à des experts pour vérification, et les membres du gouvernement sont priés de fournir l’adresse de leur tailleur pour des enquêtes supplémentaires.

L’article se moque de la procédure minutieuse et absurde que doivent suivre les ministres pour prouver leur intégrité, allant jusqu’à vérifier les casiers judiciaires, les certificats de bonne vie et mœurs, et même à inspecter le contenu de leurs portefeuilles individuels. Le ton est clairement ironique, soulignant le ridicule de ces mesures extrêmes censées restaurer la confiance du public après le scandale Stavisky.

Drégerin conclut avec une remarque satirique sur la « liberté provisoire » accordée aux ministres après leur inspection, et insiste sur la vigilance du président Lebrun, surveillant avec attention les faits et gestes des nouveaux ministres, pour s’assurer qu’ils ne se livrent pas à des dépenses exagérées ou à d’autres comportements répréhensibles.

En somme, l’article utilise l’humour et l’ironie pour critiquer la réaction excessive et théâtrale du gouvernement à la suite du scandale, tout en soulignant l’hypocrisie et l’inutilité de ces démarches.