Schneider contre les anciens combattants – FAITES VOUS TUER D’ABORD, par Jean Galtier-Boissière – L’article de Jean Galtier-Boissière, dénonce avec véhémence les intérêts économiques et politiques qui sous-tendent la course aux armements et la propagande belliqueuse de l’époque. L’auteur commence par rappeler les conditions du Traité de Versailles, qui prévoyait le désarmement de l’Allemagne vaincue et l’engagement des nations victorieuses à désarmer également. Cependant, cette perspective n’était pas du goût des marchands d’armes, qui voyaient en la paix un risque pour leurs profits. Ils ont donc financé des campagnes pour susciter un sentiment de menace et ainsi relancer la demande d’armements. Galtier-Boissière pointe du doigt les magnats de l’industrie, notamment Schneider, qui ont soutenu le mouvement hitlérien en fournissant des armes et des fonds. Hitler, une fois au pouvoir, se trouve contraint de répondre aux attentes de ses soutiens financiers en réarmant l’Allemagne. L’article souligne également la manipulation de l’opinion publique à des fins économiques, à travers la propagande médiatique et cinématographique qui exagère la menace allemande. Seule l’Union Fédérale des anciens combattants ose s’opposer à cette rhétorique belliqueuse, en appelant à l’action pour éviter une nouvelle guerre. Cependant, la presse vénale, représentée par Le Temps, tente d’étouffer la voix des anciens combattants en déniant leur droit de s’exprimer sur les questions de politique étrangère et de désarmement. Cette attitude est comparée à une forme de punition injuste imposée aux citoyens français, les obligeant à se taire tant qu’ils n’ont pas fait leurs « devoirs » envers la nation en se sacrifiant sur le champ de bataille. En somme, l’article dénonce les intérêts économiques et politiques qui conduisent à la militarisation et à la manipulation de l’opinion publique, tout en faisant écho aux appels à la paix et à la raison émis par les anciens combattants.