N° 938 du Canard Enchaîné – 20 Juin 1934
N° 938 du Canard Enchaîné – 20 Juin 1934
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LES IMMORTELS ET LE MARCHAND DE MORT SUBITE – Cet article de Jean Galtier-Boissière met en lumière les liens entre les intellectuels, les hommes politiques et les industriels de l’armement, tout en soulignant les contradictions et les compromis moraux qui en résultent. L’auteur commence par évoquer le fossé générationnel entre ceux qui ont vécu les guerres et ceux qui les ont orchestrées ou soutenues. Il critique ensuite les politiciens et les industriels qui ont mené une politique belliqueuse avant et pendant la guerre, tout en se réfugiant derrière des discours nationalistes et pacifistes de façade. Il met particulièrement en lumière le cas de Paul Valéry, écrivain reconnu et pacifiste affiché, qui aurait été impliqué dans l’organisation d’un banquet en l’honneur d’Eugène Schneider, marchand d’armes. L’auteur souligne l’apparent revirement de Valéry, passant du pacifisme à la célébration d’un industriel de l’armement, et s’interroge sur les motivations financières possibles derrière ce changement d’attitude. L’article dépeint une atmosphère de cynisme et de compromission morale, où les valeurs humanistes et pacifistes sont sacrifiées au profit financier et au prestige social. Il met en garde contre l’influence néfaste des intérêts commerciaux sur la politique et la société, soulignant le rôle des intellectuels et des artistes dans cette dynamique. En conclusion, l’article dénonce les pratiques immorales des élites politiques et économiques, tout en appelant à une prise de conscience collective et à une action pour préserver les valeurs humanistes et pacifistes contre les intérêts mercantiles.
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