N° 94 du Canard Enchaîné – 17 Avril 1918
N° 94 du Canard Enchaîné – 17 Avril 1918
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Le Million qui n’est pas pour nous, par Henri Béraud
Les souscriptions organisées par L’Action Française ne sont plus là pour offrir des effets de laine aux poilus, mais pour offrir aux aumôniers militaires des « autels de campagne »….
🖋️ Whip, « Nivelles »
Sous le pseudonyme, une chronique humoristique évoque les combats en Belgique. L’article joue sur les décalages de langage pour tourner en dérision la pompe guerrière. Exemple typique du Canard transformant les nouvelles militaires en satire linguistique.
Le terme, dessin de Bour
Le nouveau riche, dessin de Marcel Arnac –
Couac ! propose ses canards de 3 façons au choix
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17 avril 1918, n°94 – Lucien Laforge, « À la cave »
Avec « À la cave », publié en avril 1918, Lucien Laforge déploie toute la force de son trait satirique. La cave y apparaît comme un double symbole : lieu de refuge contre les bombardements, mais aussi sanctuaire du vin, ultime consolation des hommes en guerre. La caricature joue de cette ambiguïté : descendre à la cave, c’est à la fois se protéger et s’enivrer.
Laforge croque des silhouettes penchées sur leurs bouteilles, comme sur des reliques. Le comique est grinçant : là où l’on devrait trembler de peur, on se rassure d’un coup de verre. Mais derrière l’image, il y a une vérité populaire que le Canard assume : l’alcool est une arme de survie, un rempart contre l’angoisse, un « pain liquide » partagé entre camarades.
En transformant la cave en théâtre de la guerre, Laforge rappelle que l’ivresse fait partie intégrante de l’expérience combattante et civile. On s’y cache des obus comme des sermons moralisateurs des ligues antialcooliques. Le rire, ici, a un goût de vin un peu âpre, mais il dit l’essentiel : dans le tumulte de 1918, ce n’est pas seulement la victoire qui soutient les hommes, c’est aussi la bouteille.