N° 967 du Canard Enchaîné – 9 Janvier 1935
N° 967 du Canard Enchaîné – 9 Janvier 1935
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Les fourneaux lyriques – L’article de Jean Galtier-Boissière est une critique satirique de la gastronomie et des tendances culinaires de son époque. En utilisant l’ironie et l’humour, Galtier-Boissière met en lumière les absurdités et les extravagances des pratiques culinaires et gastronomiques. Galtier-Boissière commence par observer les différences de célébration entre Noël, la Saint-Sylvestre et l’Épiphanie, illustrant comment les classes sociales se distinguent par leurs choix alimentaires : « Noël et la Saint-Sylvestre opposent, suivant les quartiers, les huîtres de Belon et le dindonneau truffé au modeste boudin blanc. » Il souligne le caractère universel et démocratique de la galette des rois, qui semble réunir toutes les classes sociales sous une tradition commune. L’auteur se moque des recettes culinaires pompeuses et complexes proposées par certains chefs et gastronomes, qui semblent plus destinées à impressionner qu’à être réellement exécutées : « La plupart de ces recettes sublimes sont strictement inexécutables, sinon pour la table de M. Rockefeller. » Il décrit avec sarcasme une recette exagérément élaborée, montrant l’absurdité de ces pratiques : « Retirez du feu et glacez. Au moment de servir, jetez l’oie, jetez la dinde, jetez le pigeonneau, jetez la grive : il vous reste une olive absolument incomparable. » Galtier-Boissière critique également la prétention des chefs qui se considèrent comme des artistes et des poètes, négligeant parfois la qualité réelle de leurs plats au profit de leur renommée et de l’originalité de leurs noms de plats : « Nombre de braves ‘chefs’ […] se sont naturellement persuadés qu’ils exerçaient une façon de sacerdoce. » Il pointe du doigt les menus des restaurants prétentieux, dont les intitulés sont souvent plus grandiloquents que le plat lui-même : « Quoi de plus prétentieux que certains menus ‘d’hostelleries’ et de ‘relais’…? » En contraste, l’auteur prône une cuisine simple et authentique, soulignant que les plats les plus savoureux sont souvent les plus simples, préparés par des personnes modestes mais passionnées : « Les plus succulents ragoûts ne sont-ils pas mijotés dans des loges de concierge et les meilleurs entrecôtes grillées dans une cheminée de campagne…? » Pour conclure, Galtier-Boissière raconte une conversation avec un chef, révélant l’impact des noms sophistiqués sur la vente des plats : « Quand il s’agit de faire filer au plus vite un reste de vulgaire pâté de cochon, il paraît que si le menu annonce ‘le Saint-Antoine du Gourmet à la mode du Quercy’, la terrine s’enlève en un clin d’œil. »
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