N° 983 du Canard Enchaîné – 1 Mai 1935
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Les Mystères de la Publicité – Jean Galtier-Boissière
Dans cet article incisif et satirique, Jean Galtier-Boissière explore les dessous de la publicité dans la presse, mettant en lumière les mécanismes complexes et souvent occultes qui guident les contenus journalistiques.
Galtier-Boissière commence par dissiper l’illusion que les journaux sont partagés entre rédaction et publicité. Il cite Émile de Girardin, pionnier de la presse moderne, pour souligner que chaque ligne peut être influencée par des intérêts financiers.
Au départ, la publicité visait à attirer les clients vers un marchand spécifique. Mais rapidement, la publicité collective a émergé, où des groupes de producteurs ou commerçants promeuvent un produit commun, comme le sucre ou les bananes, plutôt qu’une marque spécifique.
Le troisième niveau, selon l’auteur, est plus subtil : des articles qui semblent indépendants mais qui, en réalité, sont des publicités déguisées. C’est ce type de publicité qui, d’après Galtier-Boissière, alimente la peur du « péril aérochimique ». Les fabricants de masques à gaz et d’abris utilisent cette peur pour pousser les civils à acheter leurs produits, alimentant ainsi une campagne de panique orchestrée par des articles apparemment informatifs.
Galtier-Boissière aborde ensuite les budgets de « silence », payés par des banques, des industries ou des États pour minimiser ou ignorer des faits désagréables, comme des vols ou des accidents.
Il décrit également le niveau le plus secret de la publicité : des contrats avec des munitionnaires et des politiciens pour diffuser de fausses nouvelles sensationnelles à des moments stratégiques, souvent relayées par des journaux étrangers de peu de renommée pour être ensuite reprises par la presse nationale.
L’auteur cite l’exemple d’un grand quotidien parisien ayant un contrat publicitaire avec la firme américaine d’explosifs Dupont de Nemours. Durant la guerre, cette firme a profité des Alliés tout en rééquipant l’Allemagne nazie. Le contrat stipulait que le journal devait parler de l’Allemagne quotidiennement, sans en dire plus, laissant entendre que des insinuations suffisent à semer la confusion ou la peur.
Avec son ton caustique, Galtier-Boissière expose les rouages cachés de la publicité dans la presse, dénonçant la manipulation de l’opinion publique par des intérêts commerciaux et politiques. Il met en garde contre la crédulité face aux informations médiatiques, suggérant que derrière chaque ligne se cache une intention souvent bien éloignée de l’information pure et simple.
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