N° 985 du Canard Enchaîné – 15 Mai 1935
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M. Schneider, le Ras et la « Sœur Latine » – Jean Galtier-Boissière
Jean Galtier-Boissière dans cet article expose les contradictions et les intérêts cachés derrière le conflit italo-éthiopien de 1935, tout en critiquant la position hypocrite de la presse et des gouvernements européens, notamment français et italiens.
Galtier-Boissière commence par souligner la réaction de la presse française face à la résistance de l’Éthiopie contre l’invasion italienne. Il critique l’indignation des spécialistes de politique extérieure envers un peuple africain qui veut demeurer libre au milieu d’un continent colonisé. L’auteur se moque de la presse française qui, au nom du prestige italien et européen, justifie l’invasion en invoquant le Droit, la Civilisation et la Latinité.
Les journaux italiens, contrôlés par le gouvernement, protestent contre la vente d’armes aux Éthiopiens par des fabricants européens. Galtier-Boissière trouve cette protestation naïve, rappelant que c’est une pratique courante dans les expéditions coloniales. Il évoque l’exemple des Boers, armés par des fabriques anglaises, et des Druses et Riffains, équipés par des fabricants anglais et français, pour illustrer l’hypocrisie de ces protestations.
Galtier-Boissière détaille comment les Druses en Syrie et les Riffains au Maroc ont utilisé des armes fabriquées en Angleterre et en France contre les troupes françaises. Il cite les révélations d’Abd el-Krim, qui a confirmé que les canons utilisés par les Riffains venaient du Creusot en France. Ces faits, bien documentés, montrent la duplicité des gouvernements français et anglais dans leurs politiques coloniales.
L’auteur insiste sur l’inévitabilité du commerce des armes, affirmant que ni les gouvernements ni Mussolini ne peuvent arrêter ce commerce lucratif. Il cite des figures influentes comme Bazil Zaharoff, qui ont prospéré grâce à ce commerce, soulignant que même les protestations de Mussolini sont probablement faites pour la forme.
Galtier-Boissière conclut en soulignant l’ironie de la situation : alors que des anciens combattants français sont célébrés à Rome et que les militaires français et italiens se congratulent mutuellement, M. Schneider, un industriel français, continue de fournir des armes à l’Éthiopie. Ces armes permettent aux Abyssins de tuer les soldats italiens, illustrant ainsi le cynisme et l’opportunisme des marchands d’armes.
L’article de Galtier-Boissière met en lumière les complexités et les hypocrisies du commerce des armes et des relations internationales dans le contexte du conflit italo-éthiopien. Il critique la presse et les gouvernements pour leur double discours et expose les intérêts financiers derrière les conflits militaires, soulignant que les véritables gagnants sont les marchands d’armes comme Schneider.
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