Le « plan d’assainissement » de Monsieur de Wendel –

Dans cet article du Canard Enchaîné, Jean Galtier-Boissière critique François de Wendel, un grand industriel et politicien, pour ses propositions de redressement économique exposées lors du Congrès de la Fédération républicaine à Nice en avril 1935. De Wendel, issu d’une riche famille franco-allemande qui a prospéré pendant la Première Guerre mondiale en produisant pour l’Allemagne, propose un plan de « super-déflation » pour équilibrer le budget français. Son plan inclut des réductions drastiques dans les dépenses sociales, les pensions de guerre et les retraites, ainsi qu’une conversion des rentes, ce qui affecterait gravement les employés de l’État, les veuves de guerre, les anciens soldats blessés ou mutilés, et les petits rentiers français.

Galtier-Boissière dénonce le cynisme de de Wendel, dont les propositions semblent destinées à protéger les intérêts des grandes industries au détriment des classes moyennes et des petits commerçants. Il souligne que ces mesures de déflation ne feraient qu’aggraver la crise économique en réduisant encore plus la circulation de l’argent et les échanges commerciaux, ce qui entraînerait une baisse des recettes fiscales de l’État.

Il suggère que le plan de de Wendel vise en réalité à favoriser les magnats de l’industrie lourde, qui ont bénéficié d’énormes subventions sous prétexte de « défense nationale » depuis 1920. En fin de compte, Galtier-Boissière avertit que les mesures proposées par de Wendel pourraient mener à une augmentation de la crise et à une inflation généralisée, malgré l’apparente intention de déflation. Il conclut en critiquant la myopie et l’indifférence de de Wendel envers les souffrances des petites gens et des commerçants, qui seraient les principales victimes de ce plan d’assainissement économique.