N° 995 du Canard Enchaîné – 24 Juillet 1935
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Du général Boulanger au Colonel de La Rocque
L’article de Jean Galtier-Boissière dans Le Canard Enchaîné, daté du 24 juillet 1935, trace des parallèles entre le général Boulanger et le colonel François de la Rocque, soulignant les similitudes dans leurs parcours et leurs échecs potentiels. Galtier-Boissière critique les figures de Boulanger et de la Rocque, les dépeignant comme des leaders populistes incapables de concilier les aspirations contradictoires de leurs partisans et commanditaires.
Le général Boulanger, autrefois acclamé par une foule en liesse, a préféré fuir ses responsabilités en choisissant l’amour plutôt que le pouvoir lorsqu’il aurait pu s’emparer de l’Élysée en 1889. Boulanger avait accepté le soutien de divers groupes politiques, ce qui l’avait mis dans une position difficile lorsqu’il devait choisir ses alliances au moment décisif. François de la Rocque, descendant d’une lignée d’émigrés, a fondé les « Croix de Feu », initialement destinées à rassembler des anciens combattants méritants. Le mouvement s’est élargi pour inclure des « volontaires-nationaux » et même des femmes et des enfants. La Rocque, un officier d’État-major aux ambitions militaires, se retrouve à la tête de ce qui pourrait être considéré comme une armée, sans savoir où la diriger, semblable à Boulanger face à une foule en liesse.
Tout comme Boulanger, de la Rocque bénéficie de soutiens divers et parfois conflictuels :
– Les Partis de Droite et les Prétendants au Trône : La Rocque attire l’attention de divers partis de droite et des prétendants au trône de France, tels que le comte de Paris et le prince Napoléon.
– Les Congrégations Économiques et les « Deux Cents Familles » : Les grandes entités économiques et les familles influentes, gérant à leur profit les intérêts nationaux, voient dans les « Croix de Feu » une potentielle force auxiliaire pour protéger leurs intérêts.
Le colonel de la Rocque se présente comme un réformateur social et un anticapitaliste, prêt à défier la Haute Banque et les grands féodaux de l’industrie. Pourtant, des figures de l’establishment comme Guy de Wendel et M. Mercier font partie de ses rangs, révélant une contradiction entre ses déclarations et les réalités de son soutien. De la Rocque, comme Boulanger avant lui, semble paralysé par les attentes contradictoires de ses partisans. La pression de ses soutiens financiers et politiques rend difficile toute action décisive, risquant de le faire renier par une partie de ses alliés.
Jean Galtier-Boissière souligne les parallèles historiques et les défis auxquels sont confrontés des leaders populistes comme Boulanger et de la Rocque, leur incapacité à concilier des intérêts divergents et leur éventuelle paralysie politique. Il critique la manière dont de tels leaders manipulent et sont manipulés par les forces politiques et économiques de leur époque.
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