Les accords de Munich, signés le 30 septembre 1938, livrent à l’Allemagne le territoire tchécoslovaque des sudètes, peuplé majoritairement d’allemands, en échange, espère-t-on, de la paix avec Hitler. Accords en trompe-l’œil. Dès le 15 mars 1939, les troupes allemandes envahissent la Tchécoslovaquie, indépendante en 1918. Elles récidivent avec la Pologne le 1er septembre 1939, soit 9 jours seulement après la signature du pacte germano-soviétique, traité de non-agression entre ces 2 pays, que pourtant tout oppose. Cela conduit la France et le Royaume-Uni à déclarer la guerre à l’Allemagne le 3 septembre 1939. Mais il faudra attendre 8 mois, durée de la drôle de guerre, pour que la 2ème guerre mondiale éclate le 10 mai 1940.
Dans le numéro 1219 du 8 novembre 1939, Tréno constate, amèrement, que « la perm’ de 20 ans est expirée » et regrette toutes les compromissions, reculades et faiblesses affichées depuis la signature du traité de Versailles en 1919: une Société Des Nations incapable, le réarmement toléré de l’Allemagne nazie, les conférences-mirages. « Si ç’avait été la paix, tout le monde aurait désarmé ». Il n’y aurait pas eu la Ruhr, la Sarre, la Rhénanie, l’Anschluss (annexion de l’Autriche), le corridor de Dantzig… Ni même Hitler ». Enfin, « Il n’y aurait pas eu des camps de concentration, des pogroms, des Guernica… des Varsovie en ruines » poursuit-il. 21 ans de répit, et c’est reparti comme en 14 !
S.P.