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N° 434 du Canard Enchaîné – 22 Octobre 1924

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79,00 

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La prise de la Mecque : Ce que sont les Wahabites – Politique étrangère : Nouvelle défaite d’Epinard – Nos grands reportages : Le problème de la circulation, par Whip – Manœuvre déloyale : La flotte anglaise s’est concentrée à Malte – Au congrès de Boulogne : Le Parti radical devient de plus en plus subversif – En regardant monter le franc – La situation s’améliore : Primo de Rivera s’en va-t’en guerre – Troubles circulatoires – Causerie scientifique : D’une erreur de Dieu – Le salon de l’auto en 1925 : De l’acclimatation des autos – Nouvelle faillite de la science – Un peu glorieux fait… D’arbres – Le bréviaire du nouveau riche –

Couac ! propose ses canards de 3 façons au choix

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Canard au naturel
Canard en chemise

Chaque numéro ou journal anniversaire, peut être inséré dans une pochette cadeau au choix, d’un très beau papier pur coton, comportant une illustration originale spécialement réalisée pour COUAC ! par Fabrice Erre ou Laurent Lolmede, ou pour les premiers lecteurs du Canard Enchainé par Lucien Laforge.

Cette pochette cadeau assure aussi une conservation optimale du journal : un papier au PH neutre limitant la dégradation des vieux journaux sur la durée.

Décliné en 4 pochettes originales (Gratuite)
Pochette offerte pour toutes éditions d’un prix supérieur à 59€
Visualiser les illustrations en cliquant sur le nom des auteurs

Canard laqué

Enchâssé entre deux feuilles d’acrylique (plexiglass extrudé*) il s’exposera aux regards sous son plus beau jour.

Les propriétés anti-UV de ce plexiglass de 2 mm lui assureront une conservation optimale limitant le jaunissement.

Le maintien entre les deux plaques, avec 8 petites pinces nickelées, supprime la vue des plis ainsi que leurs effets indésirables. Les marges autour du journal sont de 2 cm et sont ajustées au format de l’édition, qui a varié au fil des décennies.

*Transparence, légèreté, résistance aux chocs et aux UV

Cette présentation est déclinée en 2 options :

Plexi transparent (30€) servant de fond, plus discret mais élégant il permet aussi la vision de la dernière page du journal.
Plexi noir (35€) servant de fond, il met en valeur la teinte et le format du journal, s’harmonisant parfaitement avec les encres noires de la page.

En 1924, Paris suffoque déjà sous le flot des voitures. Dans son grand reportage intitulé « Le problème de la circulation », Whip (pseudonyme de Géo Friley, chroniqueur coutumier du Canard) s’empare d’un thème d’une actualité brûlante : l’engorgement automobile, symbole d’une modernité mal digérée. Il en fait une fable urbaine délicieusement absurde, où le journaliste, après un entretien houleux avec le préfet de police, finit par proposer le seul remède possible : supprimer les voitures… ou les Parisiens.

Sous couvert d’interview, Whip met en scène un dialogue burlesque entre un reporter goguenard et un préfet débordé. Le ton est faussement respectueux, les questions de pure logique se heurtant à la bêtise administrative. Le préfet se décompose, « s’éponge le front », implore un « remède, pour l’amour de Dieu ! » — mais toute solution tourne au ridicule : faire circuler les voitures en sens unique sur toute la capitale, ou réserver les rues aux seuls piétons. Le journaliste, dans une feinte gravité, lui propose finalement d’interdire aux automobilistes de rouler, et aux piétons de marcher : une absurdité qui, sous la plume de Whip, devient satire de l’immobilisme politique.

Le dessin de Pedro, en tête de page, renforce l’ironie : Herriot, tel un instituteur impuissant, désigne une carte de France à un élève penaud — Paris y figure comme un cas d’école. La légende, « Sortir, m’sieur ? », prend une saveur amère : nul ne sortira de cette nasse urbaine. L’autre vignette, de Mat, représentant un piéton découpé par une HP Citroën, résume la fatalité mécanique : le progrès roule, au sens propre, sur l’humain.

Whip capte à merveille l’air du temps. Depuis la fin de la Grande Guerre, Paris s’est mué en capitale motorisée. Les automobiles, encore rares avant 1914, envahissent la chaussée : taxis G7, voitures de luxe, livraisons industrielles. Le premier salon de l’auto, fondé en 1898, est devenu une vitrine du progrès national. Mais derrière la modernité triomphante, la congestion menace : on compte alors près de 100 000 véhicules dans Paris intra-muros, un chiffre jugé effarant par la presse.

Ce thème de la circulation, récurrent dans les colonnes du Canard, dépasse la simple question urbaine. Il devient métaphore politique : la République, elle aussi, piétine. L’État s’embourbe dans la paperasse, les ministres tournent en rond comme les fiacres du boulevard, et les « remèdes » administratifs se multiplient sans effet. Whip joue de cette analogie : en riant du préfet de police, c’est toute une bureaucratie qu’il étrille — incapable d’adapter ses méthodes à la vie moderne, prisonnière de ses consignes et de ses cartes.

L’article, publié à l’automne 1924, résonne aussi avec une actualité politique précise : la présidence de Gaston Doumergue, les tâtonnements du Cartel des gauches, les difficultés financières d’un pays en reconstruction. Pendant que le franc vacille et que les ministres s’usent à le « faire monter », Paris, lui, s’asphyxie dans son trafic — image éloquente d’une France à la fois industrieuse et bloquée.

Sous ses airs légers, ce problème de la circulation traduit donc un malaise plus profond : celui d’une société qui court après le progrès mais ne sait plus où aller. Whip, fidèle à la veine satirique du Canard enchaîné, en tire une morale sans en donner : le seul remède à la congestion serait peut-être… de penser avant de rouler.