N° 558 du Canard Enchaîné – 9 Mars 1927
N° 558 du Canard Enchaîné – 9 Mars 1927
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Après la loi Paul Boncour
Le 9 mars 1927, Le Canard enchaîné publie sous la plume de Pierre Bénard un article intitulé « Après la loi Paul Boncour ». La loi, qui prolongeait le service militaire de douze à dix-huit mois, était présentée comme une garantie de sécurité nationale. Mais le Canard en souligne surtout l’absurdité : dix ans après la fin de la guerre, on réclame encore aux jeunes générations des mois supplémentaires sous l’uniforme. Par un humour sec, Bénard oppose les promesses de paix à la réalité d’une militarisation rampante, qui use du droit pour prolonger l’esprit de la caserne.
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Après la loi Paul Boncour
Quand la « sécurité » prend l’accent de la caserne
Sous la plume acérée de Pierre Bénard, le Canard revient sur la loi dite Paul Boncour et sur le réflexe qu’elle révèle : prolonger l’empreinte militaire au nom d’une « sécurité » devenue mantra. Bénard ne s’attarde pas aux arguties techniques ; il oppose le sérieux ministériel à la réalité vécue par ceux qu’on remet en rang. Le comique naît d’un décalage volontaire : grands mots d’un côté, corvées de l’autre.
L’article s’inscrit dans un moment où l’on invoque tour à tour « sécurité », « désarmement » et « esprit » de conférences pour justifier de nouvelles exigences envers la jeunesse. Bénard renverse la logique : si la paix progresse vraiment, pourquoi faut-il toujours plus de discipline et de temps sous l’uniforme ? La « réforme » prend alors l’allure familière d’un pas de côté : on promet d’avancer vers la paix, on s’équipe surtout pour la prochaine alerte.
Avec sa sécheresse mordante, Bénard ramène la politique au concret : derrière les communiqués, des mois de vie s’effacent. Et le Canard de rappeler, sans pathos mais avec constance, que la paix ne se mesure ni en décrets ni en slogans, mais au recul effectif de la caserne dans la vie civile.





