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N° 572 du Canard Enchaîné – 15 Juin 1927

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M. Daudet règle avec M. Chiappe les détails de sa reddition – M. Daudet est décidé à refuser sa grâce

Le 15 juin 1927, Le Canard enchaîné consacre deux pages à l’affaire Léon Daudet, plume furieuse et figure monarchiste de l’Action française, arrêté après sa condamnation pour diffamation. Sous la signature de Pierre Bénard, le journal transforme l’épisode en un véritable vaudeville politico-policier : « Une nuit historique » retrace, minute par minute, la “reddition” téléphonique de Daudet au préfet Chiappe, tandis que « M. Daudet est décidé à refuser sa grâce » décrit sa théâtrale entrée à la Santé. Farce, pathos et ironie : Bénard dévoile un Daudet cabotin, martyr autoproclamé, plus prêt à dicter qu’à purger sa peine.

Ceux qui en profitent, dessin de Grove.

Couac ! propose ses canards de 3 façons au choix

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Chaque numéro ou journal anniversaire, peut être inséré dans une pochette cadeau au choix, d’un très beau papier pur coton, comportant une illustration originale spécialement réalisée pour COUAC ! par Fabrice Erre ou Laurent Lolmede, ou pour les premiers lecteurs du Canard Enchainé par Lucien Laforge.

Cette pochette cadeau assure aussi une conservation optimale du journal : un papier au PH neutre limitant la dégradation des vieux journaux sur la durée.

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Canard laqué

Enchâssé entre deux feuilles d’acrylique (plexiglass extrudé*) il s’exposera aux regards sous son plus beau jour.

Les propriétés anti-UV de ce plexiglass de 2 mm lui assureront une conservation optimale limitant le jaunissement.

Le maintien entre les deux plaques, avec 8 petites pinces nickelées, supprime la vue des plis ainsi que leurs effets indésirables. Les marges autour du journal sont de 2 cm et sont ajustées au format de l’édition, qui a varié au fil des décennies.

*Transparence, légèreté, résistance aux chocs et aux UV

Cette présentation est déclinée en 2 options :

Plexi transparent (30€) servant de fond, plus discret mais élégant il permet aussi la vision de la dernière page du journal.
Plexi noir (35€) servant de fond, il met en valeur la teinte et le format du journal, s’harmonisant parfaitement avec les encres noires de la page.

Dans l’édition du 15 juin 1927, Le Canard enchaîné offre à ses lecteurs un double récit de l’affaire Léon Daudet, traité avec une ironie d’une précision chirurgicale par Pierre Bénard. Les deux articles — « Une nuit historique » en une et « M. Daudet est décidé à refuser sa grâce » en page 3 — racontent, sous des dehors humoristiques, la chute d’un polémiste qui fut l’un des plus violents adversaires du Canard et du régime républicain.

Le contexte : depuis des années, Léon Daudet, directeur de l’Action française et fils d’Alphonse, multiplie les attaques contre la République, la police et la justice. En 1923, il accuse faussement le docteur Léon Philippe d’avoir participé à l’enlèvement de son fils Philippe, mort en réalité par suicide. Condamné pour diffamation en 1927, Daudet refuse obstinément de se livrer à la police, avant de négocier — c’est le mot — sa propre arrestation avec le préfet Jean Chiappe. Cette mise en scène grotesque, rapportée heure par heure par Bénard, devient sous sa plume une parodie du drame national.

Dès les premières lignes, le ton est donné : “Ce sacré Daudet, tout de même. Quelle histoire il me met sur les bras !” fait dire Bénard à Chiappe. La “nuit historique” se déroule comme une opérette où l’on s’appelle, se rassure, et règle les détails d’une arrestation “à la carte”. À minuit passé, Daudet téléphone au préfet pour discuter du protocole, et demande, en toute décontraction : “Et tout cela pour moi seul ?” “Pour vous seul”, répond Chiappe. On mobilise la garde républicaine, les pompiers, et même la fanfare de la Préfecture. Bénard pousse le comique jusqu’à décrire le menu du directeur de la Santé — “Homard Thermidor, fonds d’artichauts à la crème, poularde rôtie” — pendant que l’écrivain s’inquiète du “blanc de blanc” qu’on lui servira en prison.

Mais la satire ne se limite pas au burlesque. Elle touche à la substance même du nationalisme français d’alors. Dans le second article, Bénard montre un Daudet en cellule, jouant les martyrs : “J’ai transporté ma plume et mon encrier à la Santé.” Entouré de Maurice Pujo et de Delest, ses compagnons de l’Action française, il déclare qu’on devra “venir le chercher de force” s’il est gracié. La scène, rapportée comme une comédie de salon, expose la théâtralité du militantisme maurrassien : une ferveur d’opérette, nourrie d’héroïsme factice et de rhétorique sacrificielle.

Au fond, Pierre Bénard tire de cet épisode une leçon politique : la droite la plus réactionnaire, loin d’être persécutée, s’auto-mythifie. Le Canard ne nie pas la mise en scène de l’État — Chiappe et ses ministres ne sont pas épargnés — mais souligne la connivence entre les élites républicaines et les factieux qu’elles prétendent contenir. “On se téléphone, on se complimente, on s’envoie les discours à Havas”, écrit Bénard avec une ironie mordante. Tout est faux, tout est théâtral : l’arrestation, la prison, jusqu’à la “grâce refusée” qui transforme Daudet en héros de carton.

En 1927, alors que la République vacille entre la peur des ligues et les relents d’autoritarisme, Le Canard reste fidèle à son rôle : rire des puissants, révéler le ridicule de leurs postures. Bénard, dans cette double chronique, réussit l’un de ses plus beaux numéros de satire politique : faire de Léon Daudet, qui se rêvait martyr, le personnage d’une farce républicaine où même les pompiers ont leur entrée en scène.